Il dormait mal. Je le connais un peu de loin, le Hervé. Depuis quinze jours, il n'allait pas bien. Il ne dormait plus. Pourtant, comme tout le monde, homme politique ou pas, il faut dormir presque un tiers de sa vie pour être en forme.
Or, il avait des troubles. Il se sentait fatigué au réveil, il avait des sautes d’humeur. Avait-il une bonne hygiène de vie ? Ceci ne nous regarde pas. Mais cela pouvait influer sur son sommeil. Il portait moins d’attention à ce qu’il faisait, il s’énervait le soir pour trouver une solution à sa défaite annoncée. Tracassé avant le coucher, comment voulez vous dormir?
Il aurait bien voulu faire un peu le vide dans sa tête, mais Xavier Bertrand lui téléphonait trop souvent.
Quelques positions de yoga? Il ne trouvait pas cela très catholique, et son ami Gérard Longuet ne voulait pas.
Une musique douce? Il n’écoutait que la Charge des Walkyries de Wagner. Pour se décontracter, ça se pose là !Son lit? Pas de problème de ce côté-là: lors d’une soirée «auto entrepreneur» chez Ikéa Tours, il avait renouvelé son matériel. Alain Madelin était venu l’aider à le monter. Le matériel. Ils avaient bien rigolé quand Madelin lui avait fait la remarque que même 45 ans plus tard, ils étaient encore là à donner des coups ! Sauf que ce n’était pas des communistes mais des assemblages de bois.
Hervé avait supprimé la télé dans sa chambre depuis les mauvais sondages, et en guise d’activité physique avant de se coucher, il faisait des réussites. Pourtant, ce n’était pas le moment.
Il avait supprimé le schnaps et les boissons gazeuses pour ne plus avoir mal au ventre quand il penserait dans ses rêves qu’il pouvait perdre les Régionales.
Il ne fumait plus, et se faisait une petite camomille. Sur le conseil d’un auto entrepreneur, il avait essayé l’homéopathie, mais il avait très vite abandonné, pensant que c’était une déviance et que cela ne se faisait pas.
Il a tout essayé, même des élixirs floraux qu’il s’était fait envoyer par Frédéric Mitterrand depuis la Villa Médicis où il avait gardé des accointances. Ça n’empêche: dans les derniers jours précédent le premiers tours des Régionales en Région Centre, il avait eu des problèmes de tyrosine ou de dopamine qui le rendaient agressif. Dans les dernières heures, il avait essayé de se faire masser avec des huiles essentielles de l’UMP, parce que celles du Front National commençaient à le lâcher et ne plus faire d’effet.
Vous me dites qu’un traitement au manganèse ou à l'aluminium aurait pu être entrepris. Vous avez raison, d’autant qu’il parait qu’il s’était déjà servi de barres de fer quand il était étudiant. Oui, mais c’était un peu tard.
Restait la luminothérapie, qu’il refusa, prétextant que Sarkozy lui avait dit qu’il était une lumière.
Mais comme l’essentiel est toujours de comprendre la source du mal pour mieux le combattre, les électeurs de la Région Centre lui montrèrent le 14 mars que ses chances de vaincre s’étaient envolées, ce dont il convint en riant jaune, «gorge serrée et voix tremblante»: ''Cette région, elle est perdue, ce soir. (...) On va avoir un problème avec les leaders nationaux, qui ne vont pas venir ici, dans l'entre-deux tours.'' Il nous reste une semaine pour trouver un point de chute à Hervé Novelli. Une semaine de campagne pendant laquelle nous entendrons des noms d'oiseaux et pas voler les mouches.
La suite au prochain numéro.
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