vendredi 1 octobre 2010

> les 80 ans de Rocard, ses amis, la retraite



J'ai pourtant tout essayé: Michel Rocard ne m'a pas invité pour le petit raout de ses 80 ans. Pourtant, j'avais fait des efforts.

Des ronds de jambe. De petits et pieux mensonges. Je m'étais excusé à moitié d'avoir rallié la « gauche américaine » dans les années 80.
Je lui avais dit que je n'étais pas d'accord avec Mediapart quand Edwy Plenel écrivait  le 6 juillet dernier en l'apostrophant qu'il fallait « s'y résoudre: vous voilà faisant cause commune avec un pouvoir qui est la négation même de vos engagements de jeunesse. ». Gonflé, le journaleux !
En fait, il n'a pas dû goûter le 18 septembre, que je lui ai demandé s'il avait pris ses pilules et ses gouttes avant d'avoir préconisé pour l' Afrique, en compagnie d'un Juppé amusé, que « le despotisme éclairé plutôt qu'une démocratie illusoire ».

Il a bien le droit d'avoir 80 ans, Michel Rocard, et d'avoir fêté cela dans un ancien cabaret de french cancan à Pigalle. Et d'inviter qui il veut.

Sacré Jospin. Le 9 septembre, il était très en colère les missions confiées par le chef de l'Etat à certains membres de l'opposition, comme Michel Rocard . "La politique française, c’est une vie politique claire ou chacun reste dans sa maison".
Quelques jours plus tard, le 20 septembre, Jospin était là, à fêter les 80 ans du même Rocard, hors de sa « maison » sûrement, avec les rescapés de la « nouvelle gauche », de la future nouvelle droite, de la droite actuelle, du syndicalisme réaliste de couloir et de la presse bon chic bon genre, à boire du vin d'Australie.

Edmond Maire, Nicole Notat avaient crié « présent », est-il rapporté. Et Jacques Chérèque, pourtant torturé par le dossier retraites et sa future demande de référendum.

Ernest-Antoine Seillière et Laurence Parisot étaient venus aussi, parce que Michel Rocard les avait brossés dans le seul du poil à l'université d'été du Medef, les assurant que le patronat est « la seule expertise en connaissance du monde extérieur"

Quelle chance ils avaient, tous ceux-là, de s'embrasser dans ce cercle où se retrouvent les «  rocardiens de gauche, de droite, du centre ». Sans oublier les rocardiens « d'approche », comme se définit Laurence Parisot. Et les ex-rocardiens, comme Valls. Et les (simili) déçus du rocardisme comme Jacques Julliard qui oubliait son interview du 24 mars où il chargeait Rocard, sur Médiapart.

Même Fabrice Lucchini était là « avec le peuple de gauche », ce qui redéfinit les frontières politiques du moment !
Guy Bedos aurait boudé. Bruel et Fugain étaient heureux.
Martine Aubry a décliné l'invitation et Laurent Fabius n'aurait pas été invité, comme moi.

Bon, allez, oublions tout cela: ils seront tous à la manif sur les retraites.
Sous quelle banderole ? On ne sait pas trop.

L'actualité est si contemporaine qu'elle empêche Rocard d'apprécier la retraite.

++ 

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