Donc, Martine Aubry voulut une maison commune de la gauche. Elle se fendit d'une « Lettre de Martine Aubry aux responsables des partis et mouvements de gauche et écologistes » en juillet 2009. Plus d'un an plus tard, le béton est-il prêt ?
Mais comment pourrait-elle couler le béton des fondations, dès lors que son parti n'a pas encore de projet pour 2012 ?
Alors, qu'adviendrait-il si Nicolas Sarkozy décidait d'une dissolution de l'Assemblée Nationale?
La branche bâtiment souffre, manifestement, en ces temps de crises. C'est que la gauche n'est pas unie. Y compris dans les manifestations où chacun des partis de gauche apporte son parpaing.
Celui du PS mérite une attention particulière: dans une des alvéoles, on voit que le PS est pour un allongement de la durée de cotisation. La conséquence est directe: c'est tourner le dos à la retraite à 60 ans.
Ce petit détail suffit à lui seul pour illustrer la difficulté de construire cette « maison commune de la gauche » qui, à défaut d'être le radeau de la méduse sur lequel Mélanchon ne veut pas mettre les pieds, a du mal a être vendue sans plans.
Le présent mouvement social sur la réforme des retraites met en évidence le décalage d'une grande partie de la social-démocratie et la réalité sociale du pays. Alors, sans égard pour les élus et les constructions d'aujourd'hui, c'est dans les hésitations des luttes et les recherches citoyennes que vont naître les bouleversements transversaux, les derniers d'une Cinquième République qui aura réussi à ce que le fait politique, issu d'une Constitution vieille d'un demi siècle, suscite un rejet durable.
A l'intérieur du P.S., certains voient le danger. Et se profiler 2012 dès 2010:
« Nous rappelons que le Parti socialiste s’est prononcé pour une Maison commune de la gauche, pour un programme commun et qu’il serait bon tout de suite de commencer par un projet commun de toute la gauche sur les retraites. C’est le moment, cela peut même devenir urgent ! Car si le gouvernement ne cède pas il va s’effondrer et 2012 se jouera en 2010. » écrivait le Démocratie et Socialisme de Gérard Filoche, le 18 octobre, sous le titre « La grève n’est pas encore générale, elle se cherche encore, mais elle va dans ce sens »,
rajoutant:
« … Il faudrait une réunion nationale symbolique et audible de toute la gauche pour manifester une alternative sur les retraites avec un programme clair comme le demandent désormais des millions de manifestants : 60 ans, pas un an de plus pas un euro de moins. ».
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Un jour, leur maman s'adressa aux trois petits cochons: « Je voudrais que vous partiez d'ici et construisiez votre maison, dit-elle, mais prenez garde qu'elle soit bien solide pour que le grand méchant loup ne puisse entrer et vous manger. ».
C'est parce qu'il y avait une maison solide sur les trois que le loup tomba, qu'il repartit comme il était venu, et qu'on n'entendit plus jamais parler du lui.
Mais nous n'en sommes pas là, en ce mois d'octobre 2010: la construction du pavillon a du mou dans la structure, se heurte à des contingences partisanes et s'oppose à un grand ensemble...
« Ensemble !! », c'est ce qu'on entend dans la rue.
Martin Luther King le disait autrement:
"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots." |
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