lundi 18 octobre 2010

> dissolution pour rustine



Vous avez remarqué comme nos intellectuels se taisent en cette période de troubles ordinaires ? Mettez-vous à leur place: ils n'ont pas encore récupéré de la surprise partie entre Elisabeth et Michel.

A vrai dire, ils ont raison de se taire:
ils supputent que tout le monde va y perdre à se jauger les biceps. Ce n'est pas tant qu'ils soient agacés par des empêchements d'emprunt du compartiment TGV 1ère classe ou de plein d'essence du 4x4, non. Ils s'habituent même à l'idée de devoir bientôt demander à leur bonne espagnole de descendre les sacs poubelle et les entreposer au sous-sol en attendant la prévisible pénurie de camions-bennes, comme à Marseille.

Ils sont taiseux parce qu'assommés d'avoir aidé à l'avènement de celui qui pétrit la société à son aise, sans souci du corps social et des grands principes de la République, avec comme seuls contrôles celui du Vatican et des organismes financiers de notation.

Sur le dossier sociétal des retraites, les intellectuels se taisent parce qu'ils ont compris depuis quelques semaines que la radicalisation dans la rue se ferait et que Sarkozy ne bougerait pas le petit doigt.
Ou plutôt si, qu'il détient la recette pour gâter la sauce des revendications de rues: contorsionniste ordinaire, il va dissoudre l'assemblée nationale. (1)

Vous le voyez attendre 2012, « perdant » ou « vainqueur » sur la réforme des retraites, avec des records de sondages détériorés, à l'approche du karachigate qui se profile ?

Simplement, sachant que son pouvoir est devenu illégitime, il ne lui reste qu'un geste de pure veine politicienne, en lieu et place du remaniement automnal annoncé: il va nous faire le coup de Chirac en 1997.
Comme lui, il va perdre les élections législatives. Il le sait.
Mais comme ceux qui seront la majorité législative nouvelle, redevenus raisonnables après avoir reçu du Président les patates chaudes, joueront les Zapatero deux ans, Sarkozy sera réélu en 2012.

C'est ce qu'il doit penser, tranquille, après s'être trompé sur tout, même pas étonné de rester au pouvoir encore deux années, quand dans les démocraties alentour, quelqu'un à sa place aurait déjà démissionné.

++ 

(1)  Allain Jules s'interrogeait en mars 2010 sur l'éventualité d'une dissolution de l'Assemblée Nationale, Julien Drale suggérait en juillet dernier, comme Jean-Marie Le Pen, et Christian Piquet en parlait le 11 octobre 2010. Et d'autres, peut-être ?

1 commentaires:

Youri Kane a dit…

Ah, il y a donc quelques personnes qui ont un pressentiment un peu conforme à celui qui me traverse l'esprit depuis quelques jours. J'ai posé un lien vers ici même dans mes propres investigations dissolvantes. Ca se passe par ici : http://www.ubris.fr/2010/10/white-spirit/ et aux alentours.
Content de vous avoir lu, et avide d'en lire plus....

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