lundi 11 octobre 2010

> Laurence Parisot sur une grue du port de Marseille




Elle est contente, Laurence, de la pub du «collectif  » des Bouches du Rhône qui s'est payée une page anti-grève dans les Echos. (Grutier le meilleur job de Marseille). Mais pas étonnant, tellement ce collectif est une créature du Medef, UPE 13.

Superbe, cette mise en avant du salaire des salariés. Mais alors, pourquoi donc freiner des deux pieds à mettre au jour les rémunérations des cadres dirigeants et des chefs d'entreprise, Madame Parisot ? Mais non, on se tait très fort. Laurence Parisot s'impose en régulateur des salaires: elle s'oppose au plafonnement des salaires des patrons par l'Etat, justifie en novembre dernier le salaire demandé par le nouveau numéro un d'EDF, et autorise la mise en évidence celui de salariés du port de Marseille, comme en pâture à ceux qui perçoivent le SMIC... qu'elle refuse d'augmenter par ailleurs.

Spécialiste des « idées claires » ( "Il faut avoir les idées claires: le travail est rémunéré par les salaires et le capital par les dividendes"), si elle se régale de la pub de ses amis Marseillais, Laurence Parisot est particulièrement taisante sur son salaire à l'IFOP. Le Monde Magazine, en mai 2010, avançait un revenu de 22.000 euros par mois. Plus le reste, primes, parts, dividendes ? Elle nous rassurera, si elle veut bien nous éclairer.

Et les avantages acquis du Medef, elle nous en dira deux mots ?

Cette pub du Medef local, est une «...une façon de dire : Attention, le port de Marseille est en danger» dit elle.

Elle a de jolies formules depuis toujours. Celle-ci vient pendant la bagarre sur la réforme des retraites, à propos de laquelle elle a pu dire sans rigoler que « la question des retraites n'est ni de droite ni de gauche, mais arithmétique ».

La stupidité de cette sentence est relevée par Bernard Friot, qui a écrit « L'enjeu des retraites - (Editions La Dispute, 2010). Il dit:
«  Imaginons le ridicule de Mme Parisot prédisant, en 1900 : un Français sur trois travaille aujourd’hui pour l’agriculture ; or, il n’y en aura plus qu’un sur trente en 2000, donc la famine en France en 2000 est inévitable, ce n’est un constat ni de droite ni de gauche, mais arithmétique. En cinquante ans, la production double avec le même nombre d’actifs, et l’arithmétique de Mme Parisot relève du café du commerce… N’est-ce pas plutôt que son arithmétique est au contraire très politique, et que, pour elle, les gains de productivité doivent continuer indéfiniment à aller aux seuls actionnaires, comme c’est le cas depuis trente ans  ? ».

Touchée. Coulée, dans le port de Marseille. Avec le salut des grutiers ?

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