Il parle franchement Manuel Valls. On ne peut pas lui en vouloir. C'est si rare. Il a déjà cette qualité là.
Quand il estime "inévitable" l'allongement de la durée de cotisation pour les retraites », il dit tout haut ce que d'autres pensent tout bas, en témoignent des silences lourds. « Dire le contraire serait une faute politique » ajoute t' il, alors que le pays serait, selon lui, "pas loin de la banqueroute". Un jour, il nous expliquera où est passé l'argent du travail des Français.
Alors, il met en garde contre une "mélenchonisation des esprits". Comme si c'était une maladie honteuse. « Revenir sur l'allongement de la durée de cotisation que nous avons intégrée dans notre projet (...), c'est une faute politique".
Encore une « faute ». C'est qu'il est comme ça, Manuel Valls. Il a toujours eu peur de faire des fautes. Quand il était petit, c'était déjà le cas. Avec Rocard, avec Jospin aussi. Pour se faire élire maire, il changea de département pour ne pas affronter la droite. C'eût été trop dramatique, une faute peut-être.
Coqueluche des médias parce qu'il tape sur n'importe qui dans son parti, il ne rate pas une occasion de dire ce qu'il pense. Ainsi, il recadre Ségolène et lui colle un coup de tapette à mouches quand elle demande un référendum sur les retraites. « C'est démagogique et je ne partage pas cette idée".
Son truc, c'est « responsabilité, vérité, crédibilité ». Avec ce triptyque là, il ira loin.
Il est fort Manuel Valls. C'est déjà presque un homme d'Etat.
Même s'il ne connait rien au monde du travail puisqu'il n'a jamais exercé ses talents ailleurs qu'en politique, il s'autorise à critiquer les syndicats ouvriers. Il tance les cheminots en avril 2010 et se prononce contre leur grève qui « coûte 20 millions d'euros tous les jours ».
Homme politique constant, il fait campagne pour le « non » au référendum sur la constitution européenne puis appelle à voter « oui ». ("J'étais partisan du non, mais face à la montée du non, je vote oui"). Mais bizarrement, il a du « mal à comprendre » Bernard Kouchner qui dit qu'il veut partir mais ne part pas. Pour prendre son poste ? Ce ne serait que justice pour Manuel, qui tutoie Nicolas.
Il dénonce la peopolisation des politiques mais « étale son allergie » chez Drucker.
Il se dit « Blairiste », ce qui ne mange pas de pain, et se définit aussi comme « clintonien », ce qui ferait plaisir à Rachida si elle le savait.
D'accord sur rien dans son parti, il a décidé de casser le P.S. Il peut y arriver.
C'est un homme respectable.
Respectable et utile: il a une fonction importante, celle de donner envie aux autres candidats aux primaires de montrer qu'ils sont plus à gauche que lui. Ou moins à droite, selon du côté que l'on regarde.
Si l'on regarde par en dessous, ce qui n'est pas correct, on peut se dire que de toute façon Manuel Valls est un petit malin, puisqu'il fonctionne comme un Eric Woerth créant son micro-parti. Pour Manuel, c'est l'association « A gauche, besoin d'optimisme » qui drainera des fonds pour ses batailles d'idées sincères. Lui qui voulait changer le nom du P.S., c'est déjà un premier pas.
Pour le deuxième pas, qui confirme la marche et précède la mise en course effrénée vers le succès, c'est son ami BHL qui lui prête une béquille, un sextant, une allumette et un marteau piqueur: « Il fait partie, comme Royal, comme Strauss-Kahn, comme d'autres, de ceux qui peuvent être à l'origine du big bang et reconstruire sur les ruines ».
Pour les ruines, il faudra compter sur lui, par une vallsisation des esprits au PS.
La bataille engagée par ce libéral contre l'imposture sociale-démocrate ne manquera pas d'intéresser les électeurs de 2012.
Allez, Manuel, encore un effort !
Nicolas doit bien rigoler.
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> Dessin tiré du blog http://rimbusblog.blogspot.com/p/propos-de-lauteur.html
> La marque "à gauche besoin d'optimisme" est aussi protégée à l'Institut de la Propriété Industrielle. On ne sait jamais.
Remarquez le "collecte de bienfaisance"...
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