samedi 24 avril 2010

> M'en revenant de Nantes sans voile ni polygame



Nantes n'est pas une ville à faire des histoires. Elle en a bien une, mais c'en est une autre que de tout raconter. Voici la véritable histoire du PV du gendarme de Nantes.

Pour moi, Nantes, c'était Jean Marc Herault le popereniste et le tramway. Avant eux, par le passé, j'avais eu un choc, avec Nantes, en ayant découvert que cette ville avait bâti sa fortune sur la traite des noirs. Déjà des problèmes avec des étrangers. Mais là-dessus, le profil est bas.



La gendarmerie de Nantes, avec qui j'ai des accointances comme tout bon français qui aime son pays, m'a demandé de l'aider à rétablir la vérité sur l'épisode du PV qui défraie la chronique malencontreusement au moment où le Président met le paquet sur une loi anti-burqa et refuse une loi anti-licenciements. Il y a des priorités.

On se souvient que la polémique était née sur le fait de savoir si le PV dressé à une citoyenne au vu du port d'un niqab pour "circulation dans des conditions non aisées" était opportun, ridicule ou con à la fois. Cumuler ferait désordre.

De mauvais esprits diront qu'une partie des 22 euros récupérés participera au gain du pourcentage de productivité imposée à la maréchaussée par le Président Sarkozy. Que c'est toujours ça.

Voici donc la véritable histoire consignée en un clip, qui a été réalisé par le service cinématographique des armées.

En fait, le gendarme de Nantes (qui n'était pas à franc parler d'origine purement française) était monté dans une voiture 10 cv rouge, avait grillé la priorité à une 404 bleue, puis était tombé en panne (0'44) ce qui était bien naturel puisqu'il s'agissait d'une voiture étrangère.

Il manquait de l'essence, qu'il alla chercher à pied dans une station ESSO. Une compagnie américaine.

Une petite voiture française secourable s'arrêta bientôt sur le bas côté. Ce n'était qu'une 2cv . Ce manque de bourrins était circonstancié et bien naturel aussi à défaut d'être logique: la crise frappait la France d'en bas au porte monnaie et se faisait ressentir dans le parc automobile malgré la prime à la casse. L'ouverture des portes par devant réduisait la prise au vent en musclant l'entre jambe. Citroën nous était conté.

Le gendarme embarqua avec son bidon (1'32). Une citoyenne était au volant. Il l'appela ma soeur.
Elle conduisait vite. Elle l'appela mon fils.

« Vous priez mon fils ? ». Il bredouilla un peu.
Elle lui exposa que « Les voix du seigneur sont impénétrables »... que «  lui seul connait la route »... qu'il « est notre guide, suivons-le confiants les yeux fermés ».
Tout cela pour expliquer au gendarme qu'il n'y avait rien à craindre sur la route.

Lui était un peu perplexe.
Il se demandait à quel dieu elle faisait référence. Ça l'interpellait obligatoirement quelque part, d'autant qu'il se souvenait des cours de l'école de la gendarmerie nationale: un ancien adjudant d'Indochine qui avait fait l'Algérie avait expliqué qu'il y en avait plein des dieux, et que forcément, il devait y avoir une échelle de valeur entre eux. Ou pas.

Sous son képi dont la visière lui masquait un peu la vue, il fixait la route. Il avait peur.

Car la conductrice conduisait vite et mal, sûrement à cause de la cornette qui lui servait de couvre chef et lui cachait la vue sur les côtés.

Alors, lui, sans la verbaliser, parce que le dieu de la conductrice devait être français puisqu'elle était blanche, sans s'énerver comme il sied aux forces de l'ordre, il s'en plaignit un peu, de sa peur.
Ils se dirent des choses qui parlaient « d'offense », de « pénitence ». Ils ont trouvé un consensus et sont arrivés à la voiture étrangère rouge en panne.

Après, il y a bien eu des contrôles de police, mais n'en parlons pas.

Voilà la bonne version de l'affaire. Il n'y a pas eu de verbalisation. Il n'est pas vrai qu'on différencie les dieux sur la route. Il n'y a pas de code pour ça. Faut attendre la Loi.

Depuis, l'histoire a un peu dérapé. Elle prend une autre tournure, grave celle-là, pour laquelle Brice Hortefeux n'aura pas hésité à monter au créneau.

Figurez-vous qu'il lui était venu à ses oreilles que plusieurs dames encornettées auraient dit que dieu était aussi pour elles, et depuis longtemps, leur « guide », qu'elles le suivaient «  confiantes les yeux fermés ».

Après une rapide enquête de police, les autorités ont établi qu'il s'agissait du même dieu. Que ce n'était pas correct. Qu'on était en France, que « c'était pas le bordel », que si c'était pas du proxénétisme, ça y ressemblait, que ça tombait sous le coup de la Loi française, identitaire et laïque. Enfin, quelque chose comme ça.

En conséquence, Brice Hortefeux aurait décidé que le mari de la conductrice serait déchu de la nationalité française pour polygamie et a écrit au ministre de l'Immigration, Eric Besson. Ça fait peur une lettre à Eric Besson. D'un autre côté, il y a des chances pour que ça tape à côté, vu que tout ce qu'il touche dérape toujours.

Comme quoi les affaires d'identité, de religion, de voiles et d'amour finissent mal.




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