Brice Hortefeux sait ce qu'il dit. Comme il donne un sens précis aux «qualités génétiques», on peut quand même frissonner, même sans avoir froid. Brice Hortefeux est toujours présenté comme «l'un des plus fervents lieutenants» de Nicolas Sarkozy et serait surnommé par les journaliste son « porte porte-flingue».
Pour peu que l'on mélange soigneusement la «génétique», le «lieutenant» et le «porte-flingue», on peut mettre au jour une drôle de cuisine où les accents et propos guerriers sont omniprésents, ce qui est un euphémisme.
Aujourd'hui par exemple, et cela fait Tremblay en France, Hortefeux va rencontrer les chauffeurs de bus quand la veille il déclarait «la guerre aux petites crapules». "Les petites crapules" ne feront pas la loi dans les cités" a t-il martelé.
Le lieutenant porte-flingue fait donc la guerre. Il se bat sur tous les fronts. Et ce depuis longtemps.
Déjà, il était sur la brêche en décembre 2004 sur ce qui fut titré «Chirac-Sarkozy la guerre des droites".
Après avoir décrété la "guerre à l'immigration clandestine" en juin 2007, le 9 septembre, il «s'attaque" au regroupement familial.
Sur les Sans-papiers, "Hortefeux divise les associations pour mieux régner", en octobre 2008. Il est malin. Il a dû faire toutes les guerres.
Le 14 janvier 2009, Brice Hortefeux était encore dans le coup, dans une «guerre à l'UMP» qui n'aurait pas lieu, «car il était devenu premier vice-président du conseil national». C'était un haut fait d'armes, et il se reposera pendant que se déroulait un drame: "Carla Bruni-Sarkozy en guerre contre l’Italie en février 2009". Elle aussi a dû faire toutes les guerres, comme Laurence Parisot qui est «une femme en guerre».
Le 25 février 2009, Hortefeux «égratigne la région Paca».
Il ne s'est pas reposé très longtemps, le Brice, – c'est de la stratégie: il a dû lire Clauzewitz dans le texte - puisque ce même mois, Patrick Peugeot président de la Cimade déclare que «La guerre que nous a déclarée Brice Hortefeux est brutale".
Sous le chapeau de l'ex-blondinet perce le hussard de cavalerie lourde.
Pendant quelques mois, le front Est est presque calme, alors que le front Ouest connait les pires assauts entre ces deux là: «OBAMA, SARKOZY: LA GUERRE DES EGO juin 2009".
Début septembre, Brice Hortefeux "attaque des habitants" de Bagnolet en diffamation. Pour en découdre encore.
Il dira à Zone Interdite que «nous, on est pas du coté des voyous, on est du coté des gentils», et qu’il n’y aura jamais «aucune circonstance atténuante pour les délinquants».
Le 2 sept 2009, le Président de la République ayant demandé aux forces de l'ordre une "mobilisation totale» pour la sécurité des Français", Brice est à crants, s'énerve, et à Saint Denis, le 16 septembre 2009, il promet un «combat sans merci" contre les trafiquants de drogue». La France a peur.
Et même s'il s'arrête parfois, même si le 5 février 2010 «MAM et Hortefeux font la paix», ça ne trompera personne: avant, il devait y avoir eu la guerre ! Il n'y a pas de fumée sans feu.
Le temps de recharger les batteries, et nous voilà le 17 février 2010, au Sommet de Dakar: Hortefeux est en «guerre contre le narcotrafic".
Le 17 mars, il se lance dans «dans la guerre des gangs", ce dont il avait prévenu dès le 3 mars 2010: "Je vais faire la guerre aux bandes".
On le voit, Brice Hortefeux bagarre et en fait des tonnes, peut être parce qu'un de ses principes est, citant Aristophane: «Il faut avoir été rameur avant de tenir le gouvernail». Ça nous fait de belles jambes quand dans le même temps Brice nous balance son dicton préféré «Il vaut mieux traverser la rivière avant d’insulter le crocodile.» Il est bien compliqué, notre ministre.
Dernière nouvelle du front le 2 avril 2010: son chef vient de faire diversion: «Sarkozy en guerre contre Google?».
Reste à trouver la cohérence de ces guerriers là qui nous font de l'ombre.
Brice, lui, à une réponse toute faite:
«Il faut trouver le point G. Le moment où les Français comprendront qu’il [Nicolas Sarkozy] ne déserte pas ses responsabilités».
C'est trop, non ?
Il y a des jours, comme ça, on voudrait bien qu'on nous fiche la paix.
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