mercredi 18 février 2009

> Le Petit Bleu: marché aux truffes ou marché de dupes ?




En Touraine, on a le marché aux truffes de Marigny Marmande, et pour l’inaugurer, Monsieur Novelli, ci-devant maire de Richelieu, député d’Indre et Loire, étant de surcroît surintendant d’Etat chargé du commerce, de l’artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme et des services, auprès de la ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi dans une France libérale et colbertiste.
On a la télé, aussi.

Le 18 février, on aura vu que quelqu’un a marché sur la lune. Mais avec des bottes trop grandes pour lui, laissant des traces toutes petites.
A grand renforts de publicité, de caméras cachées, de mines contrites et de poses entendues, ils furent nombreux à se donner en spectacle. Pourtant, tout le monde savait bien qu’on était là pour rien, que l’exercice de style n’avait d’autre dessein que de contenter les commensaux, mais personne ne manqua : le banc, l’arrière banc du gouvernement et du partenariat social. Comme à la parade, les uns pour l’apparat, les autres pour le paraître, pour écouter dire le Vrai. Comme chez Louis XI, pour entendre dire la Justice. Mais sans le chêne et avec huissiers.
La solennité sans l’entregent. Des « gestes », mais pas de souffle.
A vrai dire, l’instant d’extase attendu se résuma à de la poudre aux yeux façon « bonne nuit les petits » à seule fin de gagner du temps, comme pour la Guadeloupe avec les résultats qu’on voit. La Guadeloupe ? Chutt !!! Il convenait de n’en point parler! Là-bas, après quelques échauffourées et bains de sang, ils finiront bien par se calmer ! Le mépris encore, en face du feu qui couve, dont naîtront des flammes après lesquelles ils hurleront tous au charron le moment venu.

Luc Besson, pourfendeur de la piraterie cinématographique, aura dû encore se prendre quelques fureurs assassines, parce que d’autres que lui assurèrent, le 18 février au soir, la mise en scène du Petit Bleu.
Le scénario était musclé : à la fin de la scène, après son intervention télévisée, le héros est entraîné par une gueuse. On le voit disparaître dans les profondeurs, en silence, à la recherche d’une bête mythique, la « paix sociale », après division des syndicats à défaut de savoir, comme l’Autre, multiplier les pains. Près du fond, il croise le ministre de la défense dans un sous-marin noir qui fait, lui aussi, « moins de bruit qu’une crevette ».
Comme eux, nous disparaissons. Confondus de peine au vu du film qui s’est déroulé ce soir là.

A la fin de cette journée sans fin, comme la veille et comme demain, 1000 chômeurs seront venus grossir le rang de vies cassées.

En définitive, toutes lumières éteintes, verres, cacahuètes et soufflets de maïs rangés jusqu’à la prochaine intrusion de son Bon Vouloir, la seule question qui vaille est celle-ci : jusqu’à quand ceux qui prétendent combattre la politique d’un ordre économique aux abois se laisseront ils reléguer au rang de faire valoir ? La réponse est dans la rue.
Marché aux truffes ou marché de dupes ?

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