jeudi 27 janvier 2011

> « big bang social » et cocottes minutes


Novelli veut un "big bang" social. Voici donc le « volet social » que nous laisse deviner en janvier 2011 l’un des préparateurs du projet présidentiel de 2012 au sein de l’UMP. Le salariat vendu à la découpe.

Avec lui, le « Conseil des Clubs et des Think tanks » phosphore et met les gaz.
Schématisons : les libéraux poussent leur logique jusqu'au bout, qui se résume à casser la loi pour la remplacer par des contrats, passés au plus près du faible, avec lui et contre lui. Retour au contrat unique. Terminée la sécurité sociale qui remboursait les médicaments, solidarisait bien portant et malade, détruite la médecine du travail irremplaçable et décisive comme médecine de prévention.
La durée légale du temps de travail ? Il faut la « faire sauter ».
« Occident vaincra et la durée légale du travail sera supprimée » disait ce twit. Novelli, promu tête de pont entre UMP et FN, a gardé de sa turbulente jeunesse des vapeurs romantiques de big bang nationaux. Nul ne doute qu’au printemps prochain, des citoyens sous pression pourraient lui donner le spectacle qu’il attend. Ayant alimenté la « boîte à outil » d’un éconduit, il s’en retournerait dans sa bonne ville de Richelieu et au marché aux truffes de Marigny-Marmande. La queue du mickey en guise de queue de comète.

Aujourd'hui, alors que se dessine un nouveau monde économique, les libéraux sont déjà en tenue de combat. Longtemps honteux, contenus  et dissimulés, aujourd'hui, ils n'ont plus peur de rien. Moines défroqués d'un système venu d'Amérique où les riches se sont enrichis, paupérisation et misère accentuées, ils jouent à la roulette russe les présidentielles de 2012. Comme une guerre froide appelée à s'envenimer, tant les cocottes minutes au feu sont en surchauffe. Ils le savent. Ils ont choisi le profit immédiat, et donc la guerre. Chaud devant.
Novelli veut « une réforme globale des contrats de travail et de certains pans du Code du travail, par exemple les seuils sociaux. ». Il nous fait le coup du « salarié jetable » à l'américaine.
Il veut un salarié gentil et mobile, « interchangeable, quelle que soit sa qualification, son expérience, sa ténacité. ». Par le hublot de sa machine à faire des big-bang et voir nos vies de haut, il nous parle d’apocalypse.
A l'heure ou le chômage explose (+1% en décembre 2010 par rapport à novembre), que la croissance économique est réelle, la Bourse achète le futur et nous le revend en bande dessinée. Sur la première page, la statue du commandeur, son candidat pour 2012, avec, sur le phylactère du dieu en majesté, des paroles magiques et raisonnables : « il n’y a pas d’autre issue ».
Novelli est de ses courtiers. Il nous met en scène une perspective de vie salariale sans avenir, une entreprise qui, ne faisant pas son affaire de la prise en charge des chômeurs et de la formation - laissés aux bons soins des contribuables -, renforce l'individualisation. Dans le nouvel ordre économique qui se crée, la productivité s'installe en tête de gondole et laisse définitivement l'homme au second rang.
Rassurons Hervé Novelli: on ne voit pas non plus comment, à part par un big bang social, pourraient s'inverse la vapeur qui continue de rester dans les cocottes minutes.

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photo de titre: "les marmites enragées"  de Pilar Albarracin.

 

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