Le cercueil de la médecine du travail voit enfoncer les derniers clous. La mise a sac des progrès sociaux des cinquante dernières années ne connait aucune faiblesse, le Medef en bandoulière.
En juin dernier, Eric Woerth, le ministre du travail et des travaux annexes faisait déjà des siennes, à la demande insistante du syndicat patronal qui comptait « s'approprier de façon définitive la maîtrise de la santé dans l'entreprise ». Le projet du Medef, il y a un an, avait été sauvagement repoussé par les syndicats ouvriers. Woerth avait prévenu: la médecine du travail serait liée à la réforme des retraites. Nous y voilà.
La méthode choisie par un gouvernement aux abois en septembre 2010, fine et silencieuse, passe par dessus tout débat avec les partenaires sociaux.
Le ministre Woerth « n'a pas respecté sa parole.», dit Jean-Marc Bilquez (FO) . Ce devait être le prix à payer pour que les employeurs aient bien la mainmise totale sur la médecine dans l'entreprise, qui ne serait plus un outil de surveillance et d'alerte mais deviendrait une simple accompagnatrice des maux des salariés. Avec, cerise sur le gâteau, l'intervention d'un médecin généraliste ou d'un internet ou d'une infirmière en lieu et place du médecin du travail. Bonjour les promesses sur la pénibilité au travail qui serait prise en compte pour le départ à la retraite ! L'hydre est à plusieurs têtes, et elles repoussent quand on les coupe. Sauf à mettre le feu à la plaie.
La manœuvre du gouvernement qui présenta des amendements de dernière minute à l'Assemblée nationale donne une idée du courage des exécuteurs de basses-oeuvres. C'est l'amendement 730 qui sera l'outil dans la salle d'abattage.
Bien entendu, les membres de la commission, sous la houlette de l'UMP, ne communiquent pas. Comme si les propositions nouvelles relevaient d'une maladie honteuse.
Pour le sûr, c'est une méthode de voyous.
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