lundi 13 septembre 2010

> La grotte et le Président




C'est par le plus pur des hasards qu'il vient de découvrir une grotte à Montignac, au cours d'une promenade familiale. « My god ! » dit-elle en pénétrant à l'intérieur, à côté de lui. Le ministre de la culture sursauta, y pénétrant aussi.

Ils étaient en vacances chez des Roms, dans une caravane prêtée par Raphaël, « tu lu tu, tu lu tu, allez viens, tu lu tu, tu lu tu », qui serait confisquée avant leur renvoi. C'était courageux. Ils les savaient en transit, et étaient venus s'en désoler, la main sur le cœur et l'autre dans celle de Copens, qui avait plus d'un tour dans son sac et de solides connaissances sur les anciens retraités du coin.



Ils étaient très excités à l'idée de penser que le boyau conduisait chez Alice au Pays des Merveilles et les petits lapins pressés. Alors, le président convoqua les télévisions et suffisamment de journaux pour en faire 133 articles qui intéresseraient le monde quand l'UMP auraient acheté le mot « grotte 2012». Il fallait occuper le terrain. "Chabrol, qui filmait la vulgarité avec grâce", n'avait pas pu venir, s'étant absenté pour des raisons qui ne nous appartenaient plus de commenter.

Très vite, comme il marchait en tête puisqu'il passait plus facilement que d'autres sous les stalactites, il tomba sur les premières peintures. Excité comme une puce, il plissa ses lèvres d'un air entendu en direction du ministre de la culture qu'il avait amadoué à la Villa Médicis et qui en connaissait un rayon: « Picasso, Mondrian, Matisse, Miro...? », esquissa le président.
Frédéric, qui avait toute sa vie « essayé de transmettre le travail que font les autres » - ce qui était malin et moins fatigant: en somme, il était la Bourse et les autres la vie -   lui pardonna derechef: « Mon Président, vous confondez avec des tableaux que Liliane à donné à son garde du corps Banier ! ». Nicolas était dans un drôle d'État. Avant qu'il se taise, il rajouta que l'essentiel était ailleurs, placé dans des fonds offshore (Guernesey, îles Caïmans). Des oreilles sifflaient comme des acouphènes. Woerth l'avait échappé belle, de n'être pas là. C'était un peu logique, puisqu'il avait ces derniers jours l'air absent.

Fiévreux, le Président téléphona à des conseillers. La ligne s'établit mal, mais il eu le temps de raconter sa vision, le temps qu'Yves Coppens finisse son sandwich de chez macdo. « C'est de l'art pariétal, mon Président ! ». Nicolas fit le tour de sa tête avec son bras par la face nord et se toucha les côtés de la voute du crane, pour montrer qu'il avait compris.
Puis il se tourna vers sa femme qui était venue pour découvrir un diverticule axial le long de la Vézère. Elle avait gagné la queue du mickey. Bingo ! Elle avait été très active dans sa jeunesse: elle avait  fait de sa vie des cocottes en papierdes éclats de rirebâti des ponts. Elle était forte. Elle portait des rubans de chez Ted Lapidus. Elle avait fait toutes les guerres de la vie et l'amour aussi. Il l'aimait à mourir.

On l'appellera « la chapelle sixtine du périgordien » dit Frédéric, filou comme pas deux, lippe goulue, s'adressant au chanoine de la basilique de saint jean de latran qui avait pris rendez-vous avec le pape. Il prit la mouche, le Nicolas. « Qui ça ? » « La grotte, mon Président ! ». Le remaniement le travaillait déjà.
Frédéric demanda à la cantonade si quelqu'un ne prenait pas de café. Frédéric savait allumer le feu, façon Cro-Magnon. Il l'avait appris au stade de France, de Johnny himself avant son opération. Ici, il était hors de question d'inventer le briquet. C'était trop tôt. Sitôt dit sitôt fait, des morceaux de silex et des copeaux d'amadou. Il y avait comme du nespresso qui flottait dans l'air.

Après la chopine de calva, après une explication téléphonique d'Henri Guaino, vint le temps des autres boulettes. Nicolas évoqua « le brave néandertalien qui avait parfaitement compris qu'ici, c'était plus tempéré qu'ailleurs, qu'il devait y avoir du gibier, qu'il faisait beau et qu'il y faisait bon vivre".
Yves Coppens sera les fesses: manque de bol, l'homme de Néandertal avait «  disparu de la région il y a environ 30 000 ans. C'est l'homme de Cro-Magnon (homo sapiens sapiens) qui a peint Lascaux il y a 18 000 ans environ. ». Frédéric, sapiens sapiens, opina du chef. Bien tempéré, comme Christian Clavier.

Le Président en vint même à dire qu'il avait eu l'impression de « rentrer dans une cathédrale », ce qu'il avait « ressenti profondément Carla et lui. » Carla se pinça les lèvres et souhaita que cela ne figure pas dans sa biographie non officielle.

Et puis, il en rajouta une louche à l'emporte pièce, genre le « ... Périgord qui a su si bien protéger son identité et ses richesses". C'était du grand n'importe quoi, puisqu'on avait pu lire sur le blog d'un royaliste, anarchiste et catholique, que « sous l’ancien régime, c’est le fait de reconnaître le Roi de France comme son Roi qui fait être français, il n’y a pas de papiers d’identité, et malgré l’édit de Villers-Cotterêts signé par François Ier en 1539, le français, bien que langue de l’administration et langue commune, n’est pas la langue unique ! Mais on ne se pose pas à l’époque la question de l’identité nationale. Il est d’ailleurs symptomatique qu’on se pose cette question quand il n’est plus possible d’avoir quelqu’un qui « incarne » cette identité au lieu d’être source de division, par le fait même de l’élection. ». Il avait encore tout faux.

Il prit même la « lampe en grès rose » pour une vuvuzela ! On frisait la crise de régime.

Le paléoanthropologue Yves Coppens, avait évoqué en juin "un malade en rémission". C'était dommage pour l'image du pays. Mais ce dernier l'avait bien cherché.

Vous ne trouverez aucun média capable de vous expliquer pourquoi  le président ne s'était pas protégé les cheveux avec une charlotte. Vivement qu'Arfi et Lhomme se penchent sur le sujet.

L'actualité est contemporaine mais se déforme. Accrochons-nous.





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