jeudi 7 janvier 2010

> Election 2010 au MEDEF: combien de morts ?



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(Capture d'écran vidéo site Medef 67)


Il y a toujours un moment où nos paroles sont prises au mot. Laurence Parisot, présidente du Medef depuis 2005, n'y échappera pas, au zinc de nos comptoirs. Elle commence à s'inquiéter, Laurence, d'en voir quelques-uns lui savonner la planche d'un siège éjectable. Il faut dire que Papy Seillière n'est plus là, ce baron qui, paraît-il, lui offrit des fleurs pour la Saint Valentin 2005. Décidément il ne lui sera pas facile de garder ce poste qui permet de murmurer à l'oreille du Président, que convoita Guillaume Sarkozy, le frère  de l'Autre, avant que ce dernier soit élu Président du pouvoir d’achat.  
Ses amis la boudent. Ses liaisons deviennent dangereuses. La presse s'en fait écho, dit sa désespérance, quand son entourage l'a clôt : ne voilà t-il pas que son ci-devant directeur général adjoint au MEDEF Jean-Charles Simon est parti aussi. Déjà que Jacques Creyssel, directeur général avait déjà été licencié en juillet 2008  et l'avait mise au Prud'hommes, cet organisme que la dame voudrait bien voir disparaître, tant « la liberté de penser s'arrête là où commence le code du travail », avait elle susurré à l'Assemblée générale du MEDEF en janvier 2005, devant 4000 patrons médusés. Le successeur du licencié, Pierre-Henri Ricaud, n'était resté que trois mois auprès de la patronne. Pas facile à vivre, Laurence ? En tout cas, sale temps. Le navire prend l'eau.
Aujourd'hui, le moral n'y est plus. Il n'est pourtant pas très loin, ce jour de septembre 2009 où elle déclarait "Non au pessimisme masochiste" lors d'une université d'été où « ...des patrons, mais aussi Lech Walesa, Clara Rojas, ou les trois quarts du gouvernement Fillon » viendraient débattre en short sur le thème « A la recherche des temps nouveaux ». Pas du temps perdu, non. Mais tout de même une espèce de recherche du « moi profond » « du côté de chez Swann » qui habiterait le 16ème, sauf que ni Marcel Proust ni Dave n'avaient prévu qu'elle voulait « refaire le chemin à l'envers ».
Car Laurence veut remettre le couvert. Elle l'avait déjà dit en novembre 2008. Personne n'y avait prêté attention. Silence dans les rangs. Elle s'était calmée depuis. Mais à peine son intention réitérée, du coup, le temps s'est assombri jusqu'à dans son propre camp.
En cette première quinzaine de janvier 2010, le fond de l'air est frais, le moral de la présidente du Medef aussi. Plusieurs départements ont même été placés en situation de vigilance orange. Mais les « amis » de la Présidente aussi, manifestement, après qu'elle eut annoncé ingénument son intention de se succéder, ce qui provoqua illico des prévisions de gros temps.
Laurence Parisot est inquiète. Elle s'interroge très fort sur son avenir.
Déjà, en 2005, avant qu'elle ne soit élue à la présidence du Medef, elle avait dû jouer des coudes. Mettez-vous à sa place, elle avait un handicap : elle était jugée trop idéologue et trop parisienne par la base du Medef ! L'avenir allait donner raison à ces pessimistes, sur les deux points : elle a fait dézinguer le code du travail et elle veut réoccuper son siège à l'association loi 1901 Medef, dont le siège est situé 55, avenue Bosquet, 75007 PARIS. L'effrontée.
Comme un malheur n'arrive jamais seul, l'Association nationale des industries alimentaires (Ania), présidée par Jean-René Buisson, avait claqué la porte du Medef le 17 décembre dernier. Quitté le Medef, donc. A force de se friter avec sa chef. C'est qu'elle est forte en poigne, la Laurence. Aussi raide avec les syndicats ouvriers qu'avec ses potes : « Le mode de fonctionnement de la patronne des patrons, (est) souvent jugé abrupt et trop personnel ». Avec toujours la même méthode, dénoncée le 7 janvier 2010 par Thibault Lanxade (il veut des primaires au Medef) président de la start up Aqoba le 7 janvier 2010 : « Laurence Parisot refuse le dialogue ». L'autre Thibault (Bernard) le disait déjà.
Laurence Parisot risque de perdre son job au Medef. « La vie,  la santé, l'amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? » disait-elle au Figaro, 30 août 2005. Elle ne comptait pas que sa douloureuse maxime lui retomberait sur le nez.
Elle a tout à craindre, puisque les non candidatures se multiplient :
Ø  "Je n'ai aucune intention de me présenter, le sujet est prématuré", indique Charles Beigbeder, 45 ans, fondateur de Poweo ;
Ø  « Ni moi » n'a pas encore dit  Geoffroy Roux de Bézieux.  Personne ne dit encore « ni vous sans moi ni moi sans vous ».
Ø   « Pas  moi dit le cochon, ni moi dit le canard, ni moi dit le chat ... et bien ce sera moi dit la petite poule rousse ».
 
Les armes se fourbissent. Il y aura des morts.
Sur le podium convoité, si ce n'est pas elle, ce sera un de ses frères. Libérée de son emploi précaire, elle pourra s'en retourner travailler chez Optimum dont elle fut PDG. On lui souhaite bien du plaisir. Peut-être que dans cette entreprise de portes coulissantes, si elle fait attention à la marche et là où elle pose ses mains, elle retrouvera la sérénité. D'autant que le code du travail, ici comme ailleurs, y est devenu en caoutchouc mousse, un peu (beaucoup) à cause de la Laurence Parisot du Medef. Ce faisant, elle pourra retrouver sa liberté de penser, comme Florent Pagny, sauf que lui c'est en Patagonie, et qu'il autorisait que l'Etat donnat son corps à la science.
Elle pourra réintégrer l'IFOP où elle est encore vice-présidente, et dont elle pourra user pour des amis politiques, y faisant faire des sondages « omnibus », qui est la « solution IFOP maline ». Il lui reste aussi le conseil de surveillance de Michelin, le conseil d'administration de la BNP.  Voilà qui l'occupera. Trop peut-être ? Alors,  si ça ne va pas bien, il faudra qu'elle en glisse deux mots au comité des sages du Samu social où elle siège. Ou alors, consentir à d'autres ruptures. Tenez, par exemple, elle pourra trouver son bonheur avec la rupture conventionnelle, qu'elle a crée.
Tu sais quoi, Laurence ? Rien n'est (encore) perdu.
Avec un peu de chance, si tu fais passer ta nouvelle proposition (par le gouvernement Fillon à défaut des syndicats ouvriers), ce sera plus facile de revenir, puisque le MEDEF  vient de proposer aux syndicats de modifier, encore une fois, la législation du travail pour permettre à un salarié de quitter son employeur d'un «commun accord» pour aller voir ailleurs, avec la «possibilité» de revenir si l'essai n'est pas concluant. Hein ?
Tiens, j'y pense là, juste avant de conclure : Guillaume Sarkozy le retour ? Oseraient-ils ? Dans la vidéo « Ambition 2010 »  on voit déjà que, comme à la Sncf, tout est possible, et qu'un drame va arriver : ils sont « en ébullition », et lancent le « kifékoi ». De l'art. Mais l'Apocalypse dans l'art. Laurence, passionnée par l'art surréaliste, appréciera.
 
Kifékoi ? Ils ne croyaient pas si bien dire. La peur s'installe.
Laurence Parisot, « collectionneuse de tableaux, (elle) a acheté une toile à l'artiste QUIK en 2008 qui trône au-dessus de son bureau ». Elle pourrait bien se reconvertir bientôt dans les gamelles. Chez Félix Potin.
La France a peur.
rad3144B.jpgslogan tiré de la vidéo Medef Ambition 2010.
radA42E8.jpgL’Apocalypse : « Laurence rivée à son fauteuil », d’après « Grande Théophanie: synthèse de l'Apocalypse IV et V, et Ezéchiel » parBeato Facundus, pour Ferdinand Ier de Castille et Leon et la reine Sancha. (XIème siècle, ce qui ne rajeunit pas le MEDEF).
 
Pagny: ma liberté de penser
« Je ne dis surtout pas qu'il faut supprimer le code du travail, mais je suis juriste, j'aime le droit et je voudrais que le code du travail nous permette de penser et de travailler intelligemment au lieu de nous obliger à un mode de fonctionnement kafkaïen et absurde", plaide-t-elle.» Laurence Parisot.

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