samedi 6 novembre 2010

> silence dans les rangs



Silence on enterre. Demain sera un autre jour, mais les drapeaux en berne. « Faute d'engranger des résultats, il a amélioré son image », le syndicalisme ?

Le Monde plaisante, parce que l'intersyndicale du 4 novembre donne des centrales une image de succursale du prêt à porter: on se taille des vestes pour l'inaction, espérant entendre dans la bouche de son voisin le renoncement qui l'habite déjà.


Que l'intersyndicale n'ait pas décidé de nouvelles vraies journées de grève pour que la loi sur les retraites ne soit pas promulguée, c'est faire des marcheurs du samedi des cocus magnifiques.
Pourquoi l'intersyndicale du 4 novembre 2010 n'a t-elle pas le courage de dire que selon elle l'heure de la récré est dépassée, qu'il faut passer à autre chose ? A t-elle peur de dire les différents arguments du débat?

Le dernier des champollion n'aura eu aucune peine à décrypter le communiqué commun: on occupe le terrain mais on ne le viabilise pasLa CFDT aurait déclaré « il n’y plus de perspectives pour la mobilisation sur les retraites. ». Pourtant, les organisations signataires appellent à un « nouveau rendez-vous national » entre le 22 et le 26 novembre !... alors qu'à ce jour elles ne sont d'accord sur rien sauf à exclure d’ores et déjà la grève et des manifestations partout.

Parlons franchement: dans cet épisode, à cette heure, par la cassure CFDT, la retraite des vieux est accessoire pour les deux principales organisations syndicales. Le véritable enjeu est plus terre à terre: la CGT et la CFDT manœuvrent à vue pour faire leur nid dans ce que la nouvelle Loi sur la représentativité syndicale (qu'ils ont signé, eux seuls) (Loi du 20 août 2008 n°2008-789) leur a laissé d'espace et de perspective, l'hégémonie syndicale duale, enfant bâtard de la représentation majoritaire de la Vème, Yalta syndical engendré lors d'une partouze entre le Medef, la CGT et la CFDT que Nicolas Sarkozy porta sur les fonds baptismaux.

L'intérêt de la CGT et de la CFDT, dans cette nouvelle façon de fonctionner, est de trouver les points de convergence qui permettent à l'attelage d'avancer pour garder leur enfant. C'est bien se qui s'est passé lors de l'intersyndicale du 4 novembre 2010: Chérèque, (le Chérèque/Parisot de l'autre jour) a été écouté par Thibault qui tremblait de se retrouver "tout seul" du couple face aux "petits".  La décision était prise: il faut étouffer en marchant.

L'intersyndicale dans ces conditions nouvelles, devient un simple outil de régulation et de mise en cage. Une agence de tourisme pédestre.

Pour l'unité d'action, la vraie, il faudra passer un autre jour. Pour la transparence des débats aussi.

Le silence lourd des médias sur ce qui se joue dehors, la peur de dire ou de se tromper, montrent que les analystes des mouvements sociaux sont confrontés à de nouveaux schémas. Comme des bulles qui piégeraient des substances explosives dont ils ne connaissent pas encore la composition.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire