jeudi 18 février 2010

> Veille de bataille, d'Hervé Novelli


Le choc sera rude.
La Région Centre a peur. Ou du moins, on voudrait l’y amener.

Même le Président de tous les Français Nicolas Sarkozy - qui ne se mêle pas des élections régionales - est venu humer l’air où vibrait déjà la chaleur du carnage à venir et ses âcres parfums. Le choc sera rude ?
Le bruissement fait autour d’une éventuelle reprise par la droite et l’extrême droite régionale de la gouvernance de la Région est tel que même les chèvres donnent moins de lait pour le Sainte Maure, et que les yeux des vignes du chinonais ont du mal à s’ouvrir.

Hervé Novelli, qui a retrouvé sa biographie, serait en tête au premier tour des Régionales Centre 2010 dans cette «région plutôt ancrée à droite». La bernache passe mal.

Un sondage récent donnerait l'UMP en tête au premier tour. La raison principale en serait que «Le président sortant, François Bonneau (PS), qui a succédé à Michel Sapin en cours de mandat, est handicapé par son manque de notoriété face au ministre Hervé Novelli.». 

La notoriété d’Hervé Novelli en Région Centre ? Les électeurs d’ici répriment des sourires sur cette analyse du Monde.fr.

La «notoriété» de Monsieur Hervé Novelli, n’est que celle qu’il invente et modèle, à l‘instar de sa biographie où des filets piégeux masquent des trous béants…
Ce n’est pas faire offense à Monsieur Novelli que de dire cette évidence bonhomme: dans la Région Centre, sa «notoriété» ne dépasse guère le marché aux Truffes de Marigny Marmande, comme il le montre sur son site !

Tout n’est que mise en scène et poudre de perlimpinpin.

Regardez cette jolie vidéo issue du  site «Hervé Novelli il faut changer pour mieux vivre en région centre», mise sur Dailymotion le 9 février 2010. Un geste «ambitieux, audacieux, innovant» dit la jeune présentatrice.

C'est une vidéo d’une beauté épique et picturale, en effet. Comme un poème de José-Maria de Heredia.
Tout est là.

Devant la gare de TOURS, les symboles font leur cinéma. «550 jeunes» s’immobilisent pour « montrer l’immobilisme des régions socialistes depuis trop longtemps en place».

Soudain, sans tambours ni trompettes, arrive le tribun Novelli. Il apparaît comme un demi-dieu. C’est l’apothéose du héros rock and roll.

D’un œil morne, contemplant ses compagnons- soldats d’un jour sortis des écoles de commerce -, il avance, impérial, tout hérissé de ballons blancs et bleus, épaules ralenties sous le maillot mouillé. Superbe. Par terre, pas de feuilles mortes: elles ont été balayées.


Sous son sourire de vainqueur romain sans cheval sous le ciel de Touraine que rien n‘enflamme, perce le désir de plaire. Le chef arrive, sûr de lui et dominateur.

Soudain il parle. Une grande envolée, prémice d’une ivresse meurtrière, des grands combats, digne d’un chef de Région qui fustige la «région d’avant, la région actuelle». Puis, sur son ordre, nouveau, les ballons s’envolent. Comme ses paroles.

Il parade, mais il sait qu’il ne vaincra pas, pour deux raisons:
1°) Il est vrai qu’ici comme ailleurs, les chiffres comme les mots ont un sens: au premier tour des régionales de 2004, la liste Front National flirtait avec les 18 %… Aujourd’hui tout ce petit monde vote UMP, et donc Hervé Novelli n’aura pas de reserves au second tour…
2°) Nicolas Sarkozy est venu le soutenir. Aujourd’hui, c’est du perdant/perdant.

«Novelli, Président ! Novelli, Président !!» hurlaient ses centurions en fin de vidéo, les jeunes POP. La sueur coulait de leurs visages blancs.
Ils devaient penser aux Présidentielles de 2012.
Car pour les Régionales, ici, ce sera une praline, pour Hervé Novelli.
Jour tranquille en Région Centre.
Il s'en retournera, hérissé de flèches, rouge du flux vermeil de sa blessure fraîche (et d'un coup de Chinon),  (pas l'airain rutilant mais les reins cassés) jusqu'au remaniement, avec le logo "auto-entrepreneur" qui orne son site, "pour faire fructifier (son) talent", et qui ressemble étrangement à un spermatozoïde. Superbe.

Point de buccins ni de fanfare. Juste son regard qui s’effare. L’imprécateur sans gland.





Soir de bataille
Le choc avait été très rude. Les tribuns
Et les centurions, ralliant les cohortes,
Humaient encor, dans l'air où vibraient leurs voix fortes,
La chaleur du carnage et ses âcres parfums.
D'un oeil morne, comptants leurs compagnons défunts,
Les soldats regardaient, comme des feuilles mortes,
Tourbillonner au loin les archers des Phraortes,
Et la sueur coulait de leurs visages bruns.
C'est alors qu'apparut, tout hérisse de flèches,
Rouge du flux vermeil de ses blessures fraîches,
Sous la pourpre flottante et l'airain rutilant,
Au fracas des buccins qui sonnaient leur fanfare,
Superbe, maitrisant son cheval qui s'effare,
Sur le ciel enflammé, l'Imperator sanglant.
José Maria de HEREDIA

2 commentaires:

Le cabilat a dit…

Bon et bien, c'est ici alors pour avoir des nouvelles de l'ami Novelli

A plus et bon courage

Raphaël JORNET a dit…

oui, merci, Le cabilat... tout fonctionne bien, y compris l'amitié !

Enregistrer un commentaire