Dans le cadre de notre stage sur les effets de répétition en milieu politique, sur les effets comiques ou dramatiques, sur les postures, voici un morceau choisi. C’est un exercice de haut vol qui date du 20 octobre 2009. La scène se passe devant les salariés de la fonderie Hachette et Driout de Saint Dizier.
Cette archive de la République est connue, mais son intérêt pédagogique reste toujours une grande acuité. Car tout est là, l’unité de temps et de lieu, une maîtrise parfaite de la langue.
Pour faire simple, l’orateur rend la dramaturgie dramatique et le baratin aussi. Les airs sont entendus et les auditeurs tendus.
Accrochez-vous, vous êtes partis pour un moment intense.Pour la commodité de l’exercice, deux possibilités sont offertes:
1°) La vidéo complète est à cette adresse du site de la Présidence de la République : http://www.elysee.fr/webtv/discours-france/allocution-informelle-devant-les-salaries-de-la-fonderie-hachette-et-driout-video-3-1380.html
sous la rubrique « 20-10-2009 Allocution informelle devant les salariés de la fonderie Hachette et Driout »
2°) la vidéo jointe en fin de page ne concerne que la fin de la prestation, là où le drame se noue.
Chaque mot est pesé.
Bien entendu, pour que votre stage soit fructueux, vous vous attarderez sur les mimiques, qui font passer le message. Du professionnalisme pur.
Salut l’artiste !Voici quelques passages forts:
"… Comme chacun le sait, j’aime les usines et je me sens à l’aise avec des gens commes vous qui aiment leur travail.
Qu’est-ce que voulez ? Garder votre travail. Qu’est-ce que vous voulez ? Que vos enfants puissent continuer a travailler dans ce département la haute Marne qui pour être à majorité rurale est un département qui compte aussi des industries de haute technologie…?
Depuis les présidentielles, je n’ai cessé d’arpenter les usines françaises.
Pourquoi? Parce que pour moi la première difficulté de la France ce sont les délocalisations c’est la désindustrialisation... quand l’industrie s’en va, quand les ouvriers disparaissent, y'a plus rien.
Bien sûr qu’il faut des pôles de compétitivité mais au service d’une grande industrie…!
Quelle est l’idée que j’ai derrière la tête et même pas simplement derrière la tête ? c’est que les collectivités locales ne se délocalisent pas alors que les usines se délocalisent… ici c’est une fonderie… je me battrai pour qu’on garde les fonderies.
… si je peux pas toucher aux salaires, qu’est-ce qui me reste pour redonner de la compétitivité ?
La vidéo ci-après commence à ce niveau
… je n’ai pas été élu pour regarder les problèmes j’ai été élu pour les résoudre,
des commentaires, ben les commentateurs y commentent, moi j’chui du coté des acteurs, j’agis... leur façon d’agir c’est de commenter c’est nécessaire , ma façon d’agir, c’est d’agir c’est indispensable on fait pas le même travail,
vous savez, j’ai été élu pour agir, j’ai commencé à me mettre au travail à la première minute de mon mandat je travaillerai jusqu’à la dernière minute de mon mandat
je n’arrêterai pas, il en faut plus que ça pour m’arrêter, j’ai des convictions j’y crois, je me suis engagé, je tiendrai mes engagements, et rien ne me fera reculer ni arrêter pace que ça fait trop longtemps qu’on met la poussière sous le tapis
Ça fait trop longtemps qu’on dit bon ok tous les matins: mais Nicolas-tu as vu qu'il y a des élections ah?, ah bon ? y’a des élections tout le temps !
Donc je devrais arrêter d’agir parce qu'il y a des élections qui vont venir puis je dois arrêter d’agir parce qu’il y a des élections qui viennent de passer ?
puis je dois arrêter d’agir parce qu’il y en a un à gauche qui n’est pas content ah bon, ils ne sont jamais contents!
mais je dois m’arrêter d’agir aussi parce qu’il y en a un autre à droite qu’est pas content pas content non plus ?
… je dois donner le moral aussi, comme si les seules nouvelles qui trouvaient gré aux yeux des commentateurs c’est les mauvaises plus elles sont mauvaises mieux c’est … on n’a pas le droit de se tromper.
Voilà.
Voilà ce que je voulais vous dire, vous le dire très simplement mais c’est exactement ce que je pense et j’ai pas d’état d’âme…
vous êtes la noblesse de l’économie de notre pays…
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C’était Monsieur le Président de la République Française.
> d'abord, l'hymne national, (tout le monde debout):
> puis la vidéo de "deuxième partie" ( sans rire et sans pleurer):
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