Elles ont eu peur.Nos entreprises ont failli sentir le boulet du canon.
Mais non: le SMIC est resté dans les limites du supportable.
Les accords de méthode pacifient le dialogue social, c'est bien connu. Les petits rendez-vous entre amis aussi.
Ce qui n'empêche, imaginez le drame: la bataille a dû être âpre entre le gouvernement et le patronat.
Imaginez: le Président, toujours excessif et généreux, voulait sûrement augmenter le SMIC de 6 à 8 %. Ou peut-être de 15%... Mais la résistance, organisée, l'a emporté.
Contrit, résigné, Nicolas Sarkozy, cerné de toutes parts, - y compris par "des experts " à qui il fait porter le chapeau en serrant les fesses pour que nous soyons dupes -, a succombé à l'appel désespéré du MEDEF et de la raison.
Oui, la raison l'emporte. Il y a même un consensus national. L'Europe nous regarde et nous envie. Non seulement les smicards et les autres (français) ne parlerons plus le verlan et mettront plus leur casquette de travers, mais en plus, ils seront de vrais patriotes (français) en acceptant la Loi qui leur est faite, parce qu'ils savent qu'il faut être "... sans ambiguïté pour une gestion prudente du SMIC articulée à une politique de maîtrise des coûts salariaux et une politique appropriée de soutien au revenu du travail des familles pauvres pour promouvoir l’emploi et la justice sociale."
En acceptant une augmentation du smic horaire limitée à 4 centimes, soit 6 euros et 7 cts mensuels de plus, pour porter au 1er janvier 2010 le SMIC mensuel à 1343,77 euros brut (1050 euros net), les smicards français font un joli geste citoyen.
Ils savaient bien entendu que déjà en février dernier, Laurence PARISOT, la présidente du MEDEF, excluait toute revalorisation du salaire minimum, qui serait selon elle, « ... la garantie de la mise au tapis de dizaines de PME ", trop fragiles pour supporter de nouvelles dépenses sociales.
Ils savaient aussi qu'un peu plus tard, Brice HORTEFEUX était tombé d'accord avec Laurence, même si ce fut long à sortir de sa bouche : en mai, Brice Hortefeux était contre une augmentation du SMIC, et disait pourquoi.
Pourtant des voix s'étaient un peu élevées sur le sort fait aux « bénéficiaires » du SMIC.
Laurent WAUQUIEZ, par exemple, qui avait susurré -presque en s'excusant- qu'on ne peut pas vivre avec le SMIC. (voir vidéo). Mais il n'a pas été jusqu'à essayer de faire avec. Ni Laurence. Ils ont laissé cette initiative à un patron italien, qui a essayé de vivre avec le smic. (voir vidéo). Résultat : ce dernier a augmenté de 20% tous ses salariés à l'issue de l'expérience, tellement il a compris, tellement il a eu honte. 
Soyons positifs. D'abord, 6 euros de plus, c'est un sandwich et demi de plus par mois à Neuilly, en face de la Mairie. Ou deux cornets de frites à Levallois-Perret. en face de chez Novagraaf. A un moment donné, il faut arrêter de tout tourner en dérision.
Et puis, il faut « miser sur l'avenir », « car miser sur l'avenir, c'est en avoir un » dit la voix off de Parisot, qui doit arrondir ses fins de mois en doublant ses propres vidéos.
« Les fêtes de fin d'année seront fortement touchées par la crise, plus encore qu'en 2008 », les Français vont se serrer la ceinture. Et alors? Le Président du pouvoir d'achat aussi, non?
Qu'ils misent donc sur l'avenir les (déjà) (ou futurs) smicards !
Par exemple sur ce bocal de foie gras d'oie entier, « subtil et délicat » de chez Hédiard à 380 euros le kg . Pour l'année prochaine.
Ou pour 2012, pendant la campagne électorale.
Il y en a du moins cher, du foie gras? Oui, je sais. Pour graisser le demi sandwich , du "reconstitué" de chez Lidl suffit.
Encore un effort, et le smicard, ça pourrait devenir moins cher aussi.
Une honte de plus, ces 0,5%.
Une honte de plus, ces 0,5%.
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