lundi 7 février 2011

un homme = une femme



La loi du 27 janvier 2011 féminisant les conseils d’administrationest passée presque inaperçue. Pourtant, elle est révolutionnaire. Un jour,on dira : c’était social, c’était  sous Sarkozy, grâce à Jean-François Copé.


Avant.
Les bonnes intentions initiales étaient sincères : à l’instar de la Norvège, paradis de la mixité dans les instances de gouvernance des entreprises (mais que 40% quand même… il ne faut pas non plus exagérer), il fallait que la France bouge.
Chacun d’entre nous sentait monter l’orage, la bulle allait éclater, tant l’injustice de la situation plombait l’image du modèle social que notre pays représente encore : il n’y avait que 10%  de femmes « …dans les conseils d’administration des sociétés du CAC 40, chiffre qui tombe à 8% lorsque l’on prend en compte les conseils d’administrations des 500 premières entreprises françaises ».
C’était l’enfer. Il fallait faire quelque chose, comme une rupture, comme un choc émotionnel, pour frapper l’opinion qui a les yeux rivés sur les 650 sociétés cotées en Bourse.
Après.
Voilà qui est fait, sur une proposition de Jean-François Copé et Marie-Jo Zimmermann, députés UMP. C’est la L. n° 2011-103 du 27 janvier 2011, JO 28 janvier2011,  relative à la représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des conseils d’administration et de surveillance et à l’égalité professionnelle a été publiée au Journal officiel du 28 janvier 2011.
On respire: les conseils d’administrations et conseils de surveillance devront, d’ici le 1er janvier 2017, comporter au moins 40 % d’administrateurs de même sexe féminin. 
Après un débat parlementaire passionnant, l’affaire est réglée.
Bien entendu, il y aura toujours des pisse-froid genre François Chérèque (qui pourtant se bat toujours bec et ongles pour les avancées sociales) pour juger que le texte risque de n’être qu’un gadget, allant jusqu’à dire que « Si dans les entreprises, les écarts de salaires entre les hommes et les femmes restent de 20%, on n’aura rien résolu ».  Darcos, à l’époque des débats, s’auto flagellait déjà en disant qu’il fallait aller plus loin, car « depuis 1972, six lois ont été adoptées sur ce sujet sans vraiment aboutir ». Il n'avait pas confiance… 
Avec la présente loi, rien à craindre : la montée inexorable du plaisir se fera par paliers successifs :
Ø Dans les conseils d’administration sans femme on nomme une femme d’ici juillet 2012
Ø Puis 20% de femmes nommées d’ici 2014
Ø Puis 40% en 2017. 
Des réactions.
Il y aura toujours des petits malins pour contourner l’obstacle ou s’en servir pour assoir encore plus l’ordre établi. Ainsi, chez Auchan, où les actionnaires salariés qui représentent 13% du capital, réclament plus de sièges au conseil d’administration. Mais la famille Mulliez qui « tient les rênes » préfèrera y « coopter des femmes afin de se conformer à la loi dur la mixité » ! C’est futé.
Il y aura aussi de mauvais esprits pour dire que 50/50 faisait plus parité. A ceux-là, nous répondrons que l’ordre doit quand même être préservé d’éventuels coups de folie dont les femmes se rendent régulièrement coupables, qu’il ne faut pas mettre en danger l’outil productif national, que Laurence Pernoud ne peut prétendre à plus, et qu’en conséquence, les hommes doivent rester majoritaires.
Des silences.
Remarquez  comme il n’est fait grande publicité à cette avancée déterminante pour l’égalité des sexes. Les médias se taisent.
Même Médiapart qui n’échappe pas à l’air du temps: son seul but est de saper l’autorité de l’Etat comme le montrent ses Unes l’une après l’autre. Sa cible aujourd’hui, comme par hasard, est Michèle Alliot-Marie, un symbole de la parité dans le gouvernement.
Je t'aime, Michèle. Tiens bon dans tes jets privés ! Ne les écoute pas ! Ils sont jaloux. On lui demande, à Plenel, dans quel bateau il veut nous emmener ? Qu'il se mêle donc de la parité dans son entreprise !

Dura lex Sed lex.
Mais les progrès sociaux avancent sans eux, grincheux ou activistes qui ignorent l'intérêt national.
Dans les conseils d’administration dorénavant, « une nomination faite en violation de ce quota sera sanctionnée par sa nullité ».
Certes, mais, actionnaires, ne tremblez pas trop ! « Cette nullité n’entraînera pas, comme envisagé initialement, la nullité des délibérations du conseil: la loi prévoit en effet seulement une suspension du versement des jetons de présence aux membres du conseil »…
Elle est cruelle, la Loi, non ?

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