lundi 7 février 2011

dette publique interdite ?



Il a de la suite dans les idées : Nicolas Sarkozy veut en 2011 faire entrer dans la Constitution le principe de la maîtrise des déficits. L’interdiction de tout déficit public, exactement. Un préservatif pour les relations coupables entre Paris et Berlin, ainsi qu’une bombe à retardement en cas d’alternance.

Le 19 mai 2008, L’Expansion titrait déjà « Faut’il inscrire l’interdiction du déficit publique dans la Constitution ? ».


En décembre 2009, Nicolas Sarkozy avançait, à propos d’une « conférence sur le déficit de la France » que « Le gouvernement sera naturellement très ouvert à toute proposition et, pourquoi pas, à s’inspirer de ce que font nos amis allemands compte tenu de la proximité de nos liens avec eux ».


A cette époque, le PS, par Michel Sapin, semblait se rallier au principe de tout déficit de fonctionnement: «  L’idée selon laquelle un déficit ne devrait financer que de l’investissement me paraît être une bonne idée » disait il.


Début 2011, Baroin se remet à l’ouvrage.


L’étonnant, dans cette idée fixe, c’est qu’elle est alimentée par ceux-là même  – gouvernements allemands et français - qui ont soutenu les banques privées en mettant les finances publiques à genoux par gonflement de la dette publique. Et que les établissements à l’origine de la « crise » actuelle, qui se sont goinfrés sur le dos des Etats - donc des salariés - spéculent sur ces derniers, avec comme joyeux compagnons de jeu, le FMI et la BCE.


La communauté d’intérêts de Sarkozy et Merkel les pousse à poser des points de non retour. Pas à poser des ponts. Ils veulent interdire le collectif, tout privatiser. La meilleur façon d’y arriver est celle déjà à l’œuvre, mais qu’il leur faut accentuer : assécher les revenus de l’Etat et « supprimer » ses frais. Supprimer l’impôt (des riches), démembrer les infrastructures d’Etat et les droits sociaux du salariat.


C’est le salariat qui est en première ligne, puisqu’il représente le dernier rempart à la félicité financière. Merkel et Sarkozy n’ont d’autre projet que de le rendre aveugle et sourd aux injustices et incapable de s’en plaindre. L’affaiblir durablement.


Interdire tout déficit public et le graver dans le marbre, ce serait réduire les salaires, réduire les allocations chômage, supprimer les conventions collectives, augmenter l’impôt indirect, fermer les entreprises publiques « déficitaires », et réduire les dépenses d’infrastructure… au profit du remboursement de la dette.

La dette publique comme cheval de Troie d’un capitalisme triomphant, qui, par ses dividendes gonflés, ferait des rots de contentement.


Mais la dette publique, si elle n’est pas la résultante d’une action « obligée » à l’intention du plus grand nombre, est illégale ! Pourquoi, dès lors ne pas la déclarer nulle et refuser de la rembourser ?


Qui à gauche, en serait capable ? Réponse dans les programmes.


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