mardi 15 février 2011

l'orgue à pets



Ça manque de souffle mais c'est du vent. Des petites phrases molles, des mises en place de panneaux attrape gogos.
Et que je te pose un slogan. Et que je te minaude en homme responsable.

"J'ai tout appris", dit-il, "et je vous le restitue calmement. Vous voyez comme j'ai changé" ?
"J'ai progressé, même si j'ai encore mal au ventre du désamour que vous me manifestez, de savoir que je vous fais tirer au cœur".
Être humain, il s’essuie entre deux vomissures sur un passé exécré.
Il pose et se questionne.
Il révise.
Pris au piège de ses mots, il navigue au gré du vent, se protégeant des bordées.
Il s'exerce à se persuader et nous circonvenir, secondé du représentant d'une presse morte.
Alentour, on dort. On spectatise, on joue au faire valoir.
Il parle d'emploi comme on fait pénitence.
Cap à droite toujours, il godille dans son pré-carré codifié.
Aux vérités, aux évidences sociales, il ne sera pas allé: la solidarité et la justice finiront de rouiller au fond des cales de son  bateau à vapeurs.
Un jour de printemps joli, prisonnier de ses flatulences, il se fera exploser.
Balayé par les tourbillons de son orgue à pets.

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                                   "l'orgue à pets". Gilles Barbier.

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