dimanche 31 juillet 2011

"Admirateur du Tour de France et adorateur de ris de veau", il couvre l’actualité des partis de gauche pour Mediapart : aujourd’hui, Mélenchon.


Ainsi se présente Stéphane Alliès, qui avait rejoint Médiapart après « avoir saisi qu’il fallait prendre un peu de recul», « creuser des sujets… », « … accompagner la recomposition qu’on nous promet à gauche », parler « d’avantage de fond et d’idée » que certains autres. Voyons voir.


Pour le journaliste, dans son billet du 29 juillet 2011 sur Médiapart Quand « le laïcard Mélenchon » s’intéresse aux quartiers populaires, Mélenchon est un « laïcard», qui mérite le mot péjoratif puisque le même journaliste a dû juger que Mélenchon, pour défendre la laïcité, met en avant des prises de positions intolérantes, antireligieuses.
Le suffixe « ard » greffé sur le mot « laïc » nous révèle un mot voulu déqualifiant.
Dès le titre, l’homme visé est dans le prédéterminé et le doigt pointé sur le clavier vise l’insulte. Nous verrons bien comment le candidat du Front de Gauche y répondra.
L’intérêt du titre s’affine dans sa seconde partie, qui donne tout son poids à l’attaque vers le « laïcard » : les « quartiers populaires », pour le journaliste, seraient des endroits à la religiosité exacerbée ! Des quartiers communautaristes qui seraient des nids à quaker, pasteurs, rabbins, imams, et, quand il reste de la place, accueillent des témoins de Jéhovah, des amish et des adventistes ?
A l’ombre des tours, Raël doit y rôder en compagnie de chanoines, dont le plus connu, celui de Latran, qui ne sépare pas l’Etat des Eglises autant qu'il le devrait. (Ce qui fait de lui le gardien le plus frelaté de la République). 
Lui seul pourrait s’y rendre à la nuit tombée pour demander aux brebis d’investir le débat pour 2012 ? Au moment où les langues se délient sur les viols, celui de la Loi de 1905 ne crève pas les médias.
La lecture du billet est savoureuse de bout en bout.
Vous verrez que le journaliste, à force de « prendre du recul », a drôlement « creusé le sujet », lequel, à l’origine, - on le lit dans le dernier paragraphe – « devait être un portrait de Mohammed Bouklit»… Mais ce dernier s’est « rapproché » de Mélenchon. Alors, ce fut la punition !

Dans un article de quelqu’un qui est mis dans la position d’ « … accompagner la recomposition qu’on nous promet à gauche », on pouvait s’attendre à des formules professionnelles qui changent du Figaro ou d’un magazine people. Mais non : il y pleut comme à Gravelotte des considérations qui sont bien loin « des idées » et du projet sur le « d’avantage de fond » que chez les journalistes de la crèmerie d’en face.

Ainsi, écrit Stéphane Alliès, Mélenchon fantasme et ne chanterait plus la Marseillaise. Important, non ? : « …14 juillet à Vaulx-en-Velin, Loin des avions de la patrouille de France qui le font pourtant fantasmer, Jean-Luc Mélenchon, pour une fois, ne chante pas La Marseillaise. ».

- « la gauche classique, (est) souvent accusée par les représentants associatifs d'instrumentaliser les banlieues »

- La « vision laïcarde de la République » de Mélenchon « a jusqu'ici échaudé plusieurs leaders associatifs, pour qui la lutte contre l'islamophobie fait partie des préoccupations à relayer dans le débat public. ». On attend des noms.

- Danielle Obono est une « transfuge du NPA vers le Front de gauche ». Le mot transfuge n’a rien de désobligeant, non…, puisque le transfuge n'est que ce pauvre bougre qui, à la guerre, abandonne les troupes dont il fait partie pour passer à l’ennemi… Ici, le journaliste doit pointer l’ennemi de l’intérieur de la gauche qui serait plus à gauche que moi tu meurs.

- « Depuis 2007, Bouklit « considéré comme un « leader musulman » peu fréquentable dans la gauche locale » et sa « bande » « occupent l'espace local, dans une relative indifférence médiatique ».

L’article, que ne renieraient ni le Figaro ni Paris Match, ne néglige aucun détail dans le choc des appréciations et le poids des détails : Mélenchon serait franc-maçon et ferme. L'avancée informative est originale! : … « une position de fermeté » au sujet des cultes « …qu'il avait d'ailleurs lors d'une « tenue collective » au Grand-Orient de France… Une intervention qui a rencontré un fort succès d'estime chez les « frères » franc-maçons. ».

Vous lirez tout cela tranquillement, dans le pdf joint en fin de billet. C’est un grand moment de journalisme. Peut-être l'article fera-t-il l’objet d’études dans les écoles de journalisme.

Cela se dévore comme un règlement de comptes : Mélenchon, « contraint à la souplesse idéologique, mais apparemment consentant », se détériore et « botte en touche », se « tord le nez à la vue de la moindre tête recouverte d'un tissu à connotation religieuse… Depuis, son « ouverture » s'est refermée sur son fondamentalisme laïque. Mais il a alors montré sa capacité à pouvoir tactiquement adapter sa doxa, quand les conditions politiques le nécessitent." Ainsi termine le journaliste.

Les réactions à l’article sont vives dans les commentaires des abonnés de l’édition participative de Médiapart.

Dans son dernier message de blog, Mélenchon évoque "les lourds épisodes de lynchage médiatique" dont il fait l'objet « dans les journaux écrits... sites et blogs".

La caricature sera-t-elle aussi un élément technique de la campagne des présidentielles à l'égard de tous les candidats, sur internet ? Déjà, le brassage des idées et des faits font de biens curieux détours, sur les journaux comme sur les blogs ou le règne du copié-collé y devient  une règle d'or de militance - ad nauseam -, un argument de vente pour des désirs d'avenir. Sur Médiapart ou ailleurs.

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Quand « le laïcard Mélenchon » s’intéresse aux quartiers populaires

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