jeudi 28 juillet 2011

Accord Borloo-FN (?), souvenirs et lendemains extrêmes-droitiers

Dans l'Express.fr du 28 juillet 2011, le journaliste David Doucet  présente un article intitulé « Quand Borloo et Estrosi étaient prêts à s'allier au F.N. », avec, pour illustrer le propos, une « intervieuw au journal Minute en février 1993 ».
Voilà qui donne un éclairage savoureux à la fougueuse affirmation du fringant président du Parti Radical qui assurait le 26 juin 2011 à Epinay que son « Alliance » centriste était une « force anti-FN » !
L'Histoire, décidément, fait parfois de drôles de pieds de nez à ceux qui souffrent d'amnésie politique.
Chacun de nous peut solliciter ses souvenirs en la matière.

Ainsi, les lecteurs du journal « La Nouvelle République du Centre Ouest » se souviendront de la « Une » de l'édition du samedi 21 et dimanche 22 mars 1998, qui titrait « Droite : vendredi noir », indiquant, à propos des Régionales : « Une partie de la droite, principalement l'UDF, a accepté la main tendue du Front national pour conserver des Régions que la gauche, majoritaire, aurait dû lui ravir. L'ampleur des collusions avec l'extrême droite est sans précédent ».
Dans son éditorial, Hervé Guéneron écrivait qu'en « vertu du vieil adage selon lequel – c'est le premier pas qui coûte le plus -, le compromis des régionales marque le début d'un processus qui conduira à une fracture idéologique au sein de la droite républicaine ».
Sur la carte de France en couverture du journal, Charles Millon (Rhône-Alpes), Jacques Blanc (Languedoc Roussillon), Jean-Pierre Soisson (Bourgogne), Charles Baur (Picardie) et Bernard Harang (Centre) sont de ceux-là. « Honte !» titra Libé ce même 21 mars 1998.

Une « fracture idéologique » ? Des remous tout au plus... Des suspensions de l'UDF, simplement. Mais comme tout se transforme, si Charles Millon démissionne de son mandat de député en avril 2001 et Charles Baur termine son mandat en 2004, Jacques Blanc est présentement sénateur UMP et Jean-Pierre Soisson député UMP...

Treize années plus tard, les préparatifs de l'élection présidentielle, les postures, les manœuvres d'appareil, la mise sur le devant de la scène médiatique de groupes d'influence comme la Droite populaire, nous donnent l'occasion de vérifier que la « fracture idéologique » a dû sacrement se résorber et les faux nez à nouveau prendre le vent.

Sacré Borloo ! Dominique Paillé affirme que Borloo serait victime d'une « Buissonade », une campagne de « boules puantes »  portée par un vent malin.

« L'ampleur des collusions avec l'extrême droite est sans précédent » écrivit le journal en 1998.
Aujourd'hui, en 2011, ces précédents font recette et d'autres girouettes s’agitent au vent mauvais, sans souvenir de ce jour de Régionales « où a été brisé un tabou issu de la Résistance et du Gaullisme ».
 Silence, on banalise !
 Au Château, on ratisse large. 

L'électorat aveugle et sourd en 2012? Pas si sûr !





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