Je me souviens.
C'est l'histoire de Pascale.
Elle est importante, puisque ce fut la sienne, en 1999. Une vieille histoire, passée de mode ? Pas si sûr. Pascale était vendeuse dans ce magasin depuis 5 mois, sans que jamais son travail n’ait été mis en cause. Un jour, elle se fit poser un ornement nasal, minuscule brillant gros comme une tête d’épingle qu’on appelle aujourd’hui un « piercing ».
Mais dès le lendemain, l’employeur ne goûta pas le bijou qui trônait sur la narine droite de son employée, et lui demanda « de le retirer… ou de quitter son emploi ». Pascale refusa poliment l’ultimatum. L’employeur insista, lui indiquant que ce bijou, placé là, « nuisait à l’image de marque du magasin» et que déjà, le « chiffre d’affaire était en baisse » à cause de la narine. Nouveau refus poli de la salariée qui considéra encore que l’employeur s’immisçait dans sa vie personnelle.
Le bras de fer ne dura pas.
Au terme d’une procédure tirée au canon, la lettre de licenciement reçue par Pascale quinze jours plus tard énuméra des griefs aussi peu précis que: « insuffisance professionnelle », « indiscipline », « incompatibilité d’humeur ». Et, cerise sur le gâteau cette considération en béton armé: « … les signes extérieurs tel que le piercing nasal se trouvent en complète contradiction avec le concept commercial de l’entreprise ».
Lors des débats devant le Conseil de Prud’hommes, l'avocat de l'employeur plaida que son client "... attendait beaucoup de la présentation de ses employés », qu’il les contraignait, « … dans le cadre de son concept commercial, d’adopter une tenue vestimentaire maison ». Sans rire et sans pleurer.
Les juges dirent que le licenciement était abusif et allouèrent un mois de salaire à Pascale, qui trouva que cela ne « … coûtait pas cher de licencier quelqu’un pour un motif aussi futile ».
Mauvais esprit, en plus, Pascale !
Que cela plaise ou non, ceci est une histoire vraie, sauf le prénom de la salariée, qui s'en alla se faire voir ailleurs.
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