On peut devenir très vite un passionné de Laurence Parisot. Elle ne laisse pas longtemps indifférent, parce que chacune de ses prises de positions au nom du Medef est attirante, permettant d’appréhender finement la vraie nature de ce « partenaire social ».
Ainsi, en peu de temps les journalistes nous ont rapporté :
> que le Medef était opposé à des discussions "au niveau national" entre patronat et syndicats sur le partage des bénéfices des entreprises. Et puis quoi encore ?
> qu’au sujet de la prime de 500 euros versée à partir d'avril aux jeunes ayant travaillé mais ne percevant pas d'indemnisation chômage, ils l’auraient entendu dire qu’on "…transforme les jeunes en chasseurs de primes". Fainéants de jeunes !
> qu’en Guadeloupe, le Medef est resté arcquebouté sur une position de classe, sans compromis. Mais si elle n’a pas signé l’accord, l’organisation patronale commence déjà, sans honte, à chiffrer l'impact économique du mouvement !
Salauds de grévistes ! S’intéresser à Laurence n’empêche pas le citoyen d’essayer de s’informer plus sereinement qu’il ne le ferait dans les gazettes, lesquelles, par définition, font dans l’urgence et, peut -être, dans le sensationnel. Pourris de journalistes !
Pour ce faire, rien ne vaut un voyage sur un site « officiel », estampillé Medef pour tâter le pouls de cet organisme qui compte dans la société française. Je vous invite à l’indécence. Il vous sera aisé de trouver le Medef de votre département. Il ne servira à rien de chercher ailleurs : la forme et le fond de chacun des sites est le copié/collé de son voisin. Le centralisme démocratique fait encore des ravages...
Très vite, une autre réalité du Medef saute aux yeux : il est si moderne ou tend si désespérément à le devenir qu'il s’encanaille volontiers d’oripeaux anglo-saxons.
> il fait du « lobbying », dont il est satisfait du résultat : « Notre lobbying contre la taxe pour financer le dialogue social a été gagnant »
> il est « ready for the future ».
> on y vit le “live twitting” comme on respire.
> Bill Gates y est ici aussi une idole, qui vint pour une intervention sur le thème "The Second Digital Decade", que l’on peut lire en « e-book »
> on y crée des « clubs de managers », on y rêve de dream team sociaux,et l’on papotte sans cesse de leadership par management marketing dans des BUSINESS COCKTAIL.
Puis, pour vous dérider, vous lirez ces mots puissants de ma Laurence, susurrés lors de l’assemblée générale du 5 février 2009 (discours de clôture, à la 15ème minute, 43"):
« Qu’une année puisse être à la fois féconde et économiquement périlleuse ce n’est pas la première fois ! A force d’entendre la crise actuelle comparée à celle de 1929, tout simplement pour se gargariser du mot dépression, on oublie que 1929 et les années qui ont suivi ont été noires certes, mais pas que noires. Voyez-vous, 1929 c’est aussi une année de création d’entreprise. En 1929 ont été créées les Guides Michelin, Danone, Colas, et même une banque, Robeco ! 1930, c’est la fondation en France des Laboratoires Boiron ou aux Etats-Unis de Texas Instrument ; c’est d’ailleurs au cours de cette période, 1930-1936, qu’IBM connaitra un développement décisif ou qu’en France naîtra l’entreprise au crocodile, Lacoste, ou encore qu’Air France prendra son envol ! »
Ajoutant aussitôt : « Nous les chefs d’entreprise nous sommes tous des chercheurs d’or. » Je ne te le fais pas dire, Laurence !
Ouf ! Voyez qu’on peut espérer ! Une dépression ? Quelle dépression ?
Et comme Ségolène nous dit aussi que la crise peut «… être une opportunité pour les femmes», je me dis que nous sommes quelques-uns à être d’incorrigibles broyeurs de noir, quand Laurence et Ségolène sont sur le même bateau. Le temps d'une journée de la femme? Une journée ordinaire au terme de laquelle 2000 salariés ne le seront plus, comme demain, après demain etc..., raidis pour le futur...?
Bon, allez, je vous quitte. Je vais essayer de traduire ce texte en créole, pour ceux qui disent "La Gwadloup sé tan-nou, la Gwadloup sé pa ta yo. Yo péké fè sa yo vlé, adan péyi an-nou"
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