jeudi 25 mars 2010

> le "ballon d'oxygène" de la taxe carbone: dans la nacelle, Hulot


Nicolas Hulot avait porté l’idée de la taxe carbone lors de la campagne présidentielle de 2007. L’an dernier, il disait «qu’Aucun expert objectif ne doute de l’efficacité du signal prix pour agir sur les comportements"…"Ce n’est pas un sujet sur lequel il faut polémiquer"…"C’est trop grave, ne faisons pas de démagogie. C’est contraire à l’esprit du Pacte écologique que tous avaient signé".
Il parlait bien. 

Aujourd’hui, le petit loup a abandonné la taxe carbone, et Nicolas Hulot prend le temps de ne plus se taire.
Il faut dire que l’initiative présidentielle est habile : personne n’y retrouvait ses petits dans les modalités de la taxe. Alors, pour rendre service, il l’a supprimée. Pour mettre tout le monde dans le même sac.
Vu de loin, la décision fait désordre. Mais à y regarder de près, le Président est toujours aussi malin : le diviser pour régner fait toujours partie de sa panoplie, et ça fonctionne. Plus personne ne s’y retrouve. On ne sait plus est qui, qui fait quoi ou qui dit quoi. Il y a de l’eau dans le gaz. L’atmosphère est tendue.

Qui est responsable de l’abandon de la taxe carbone ? «L’abandon de l'impôt écologique... je n'ai jamais dit cela" dit Fillon.
Borloo  «trouve hallucinant qu'il  (Sarkozy) apparaisse comme celui qui ne tient pas sa parole … Il faut revenir à la magie du Grenelle 
Christine Lagarde les deux doigts sur les coutures de sa jupe Chanel, trouve très bien le geste du Président, quand Nathalie Kosciusko-Morizet tempère : «On a eu un problème de présentation».
Chantal Jouanno, «estomaquée», «désespère», «tandis que patronat et agriculteurs sabrent le champagne.»
"C'est clair, c'est le Medef qui a planté la taxe carbone. Au nom de la compétitivité. Est-ce que le Medef s'est ému des 2 milliards de bonus distribués aux banquiers ?", s'agace Mme Jouanno, après avoir entendu Laurence Parisot du MEDEF dire «Nous sommes soulagés, notamment pour toute l'industrie qui n'aurait pas supporté ce nouveau handicap de compétitivité».
Aussitôt, Jean François Copé, aide torpilleur de la taxe carbone  (il l’appelait la Taxe Hulot) est «choqué» par les propos de Jouanno. C’est un arbitrage qui a été rendu «par le Président de la République, par le premier ministre».
Marie-George Buffet (PCF) aime bien : «La taxe carbone est inefficace au plan écologique et injuste au plan social. Donc ce retrait c'est une bonne chose», et les Verts aussi, pour qui  «le projet, enterré ce jour par Nicolas Sarkozy, ne sera pas regretté par les écologistes.»
Pour Jean Marc Ayrault, c’était «la taxe Bobo», et c’est donc bien qu’elle ait été jetée à la poubelle.
Tout le monde est content. Même le Parti socialiste s'en est réjoui, lui aussi, de l'abandon d'une taxe qu'il jugeait injuste, mais il critique le recul du gouvernement par rapport aux engagements du Grenelle de l'environnement !
C'est le bal des faux culs. 
Rocard pleure une fois de plus qu’il s’est fait avoir, oubliant qu’il ne sait faire que ça.

Bon allez, nous allons nous mettre d’accord sur cet abandon de la taxe carbone : c’est que la communication patine. A cause des effets du réchauffement climatique qui colle des parasites sur les micros gouvernementaux. 
On va faire dans le consensus : on ne va pas redira pas que le Medef et les lobbies industriels commandent. Pas l’Exécutif, et pas le Parlement qui est devenu une Chambre froide.

Pour la CGPME, cet abandon est « un ballon d'oxygène ».
Dans la nacelle sponsorisée par Total, au dessus de la canopée, en contact avec l’atmosphère libre comme un mari trompé, Nicolas Hulot.


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