mercredi 6 janvier 2010

> The testicles, virility, and politic in France

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Le billet « Identité nationale : la débandade » commis par Eric Fassin le 05 janvier 2010 sur Médiapart tourne, sauf à me tromper, autour de la virilité de l'identité politique nationale et notamment de celle de deux pratiquants contemporains, dont on ne saurait dire lequel copie l'autre. Les guillemets citateurs pleuvent, qui nous interpellent (quelque part...). Pour résumer, Eric Besson et Nicolas Sarkozy nous mettraient en face de nos responsabilités sur cet autre aspect de l'identité française : « En politique faut-il en avoir ou pas ? » Le monde est suspendu à nos lèvres.

Par la faute d'Eric Fassin, qui en a, pour avoir osé faire cet aller retour orgasmique entre le ministre de l'Identité nationale, le Président  et sa trahison, le ministre de l'Identité avec la sienne, je m'intéressai un peu aux « cojones ». A y perdre mon latin.

Le sujet semble intéresser. Déjà, sur Rue89 le 22 octobre dernier,  Pascal Riché, dans son billet « Besson, son charter et le syndrome des « cojones », disait déjà que « Besson adore le mot « cojones », sorte de superlatif de « c ....... » et que «  Pour montrer qu'il en a, il a donc sacrifié trois Afghans... ». Osé.

C'est vrai que nos hommes politiques sont pointus sur le sujet, et s'y rapportent souvent.
Ne remontons pas à cette affirmation qu'"Henri IV (qui) avait du succès avec les femmes, mais (il) évitait les préliminaires car il sentait l'ail." Ceux qui donnaient l'information, les bacheliers crû 2009, n'étaient pas sérieux, encore sous le trauma d'avoir échappé à la « réforme Darcos » des lycées.

Plus près de nous, Georges Marchais, qui avait la langue bien pendue et aimait bien les figures de style, disait en 1978 « Comme on me cite mal, je vais me prendre à l'envers. » . Voilà déjà qui préfigurait l'Union de la Gauche. François Mitterand, qui avait déjà sa petite idée sur le sujet  et les retournements, devait rigoler sous cape.

En 1985, Laurent Fabius s'éclatait en vol : « Le sexe, c'est ce qu'il y a de plus profond chez l'homme et la femme. ». Un jour, Georgina Dufoix confirmera, disant à propos de Laurent Fabius : « Avec le premier ministre, nous avons des rapports tous les matins ». Une précision horlogère qui la touchait de près? Drôle de drame.

Politiquement, ça donnait à penser. C'est ce qu'avait déjà fait  Andréa Dworkin, cette militante et auteure féministe des années 60 qui avait affirmé que « les relations sexuelles entre un homme et une femme ne sont politiquement acceptables que lorsque le pénis de l'homme est mou. » Du fil à retordre, encore.

Et puis, se penchant sur son passé, l'homme politique  a des visions précises, des souvenirs de sa maman : « Pour moi, la femme idéale, c'est la femme corrézienne, celle de l'ancien temps, dure à la peine, qui sert les hommes à table, ne s'assied jamais avec eux et ne parle pas » dira Jacques Chirac en 1978. Le même, visionnaire, péremptoire, changeant de veste:  « Ma femme est un homme politique », quand Michelle Alliot Marie  fera de son président du moment cet éloge phallique (?) : « La France, c'est la Tour Eiffel et Jacques Chirac. ». Enthousiaste, énervée, elle exagérait un peu. Déjà. Elle en verrait d'autres sous Sarkozy.

Tout y passe. C'est la foire aux vanités, revisitée par Olida. Sous Saint-John perce Chirac, dont  Mme Françoise Giroud dira, comme d'un élu prépubère: «Chirac est un type à lire du Saint-John Perse caché sous un "Playboy", ce qui n'était pas très charitable mais déjà pas étonnant en soi, quand on sait qu'il confesserait que « Ça m'en touche une sans faire bouger l'autre ».

Et puis, les limites de l'horreur toujours repoussées aux calendes grecques où ils iraient tous se faire voir un jour, d'autant qu'elles étaient romaines et que Berlusconi n'y était pas encore. Un bal des maudits, mais chez Temporel. Alain Juppé raide comme une saillie, droit dans ses bottes, furieux: « Un Premier Ministre, on le lèche, on le lâche, on le lynche » alors qu'Alfred de Musset l'avait prévenu que « Qui peut lécher peut mordre, et qui peut embrasser peut étouffer ».

Des allusions phalliques jusqu'à plus soif, du genre « Saint-Louis rendait la justice sous un chêne, Pierre Arpaillange (ancien garde des sceaux) la rend comme un gland » (André Santini). Jusqu'à exprimer cette crainte ressentie par Jean Pierre Raffarin (lancée un soir de déprime), que les politiques ne puissent plus se reproduire hors nos frontières: «  Ne soyons pas frileux, ne soyons pas frigide avec l'Europe. »

Nicolas Sarkozy, alors ministre du Budget du gouvernement Balladur, resté longtemps en embuscade, faillit en avaler sa pilule quand il susurra en octobre 1994 à la "femme d'affaires de l'année", la présidente des laboratoires Upsa : « J'ai l'honneur de vous remettre le prix de la Veuve-Clito... ».

Nicolas Sarkozy s'en prit aussi au gracile François d'alors :  « François Fillon commence à m'emmerder avec ses caprices de jeune fille », quand bien plus tard, Roselyne Bachelot ministre des Sports débridés, après la victoire des handballeurs français aux Championnats du Monde, pensait à autre chose « Dans les vestiaires, nous n'avions qu'un mot: énorme! ». Le vers était dans le fruit.

« J'irai encore plus loin dans l'ouverture » tonna un jour ce Président de la République qui n'avait décidément pas la langue dans sa poche. Bien plus tard, comme dans un mauvais film que la Loi Hadopi aurait piraté, nos incorrigibles bacheliers 2009, encore sous l'effet Darcos, prétendraient que la « peau des bourses se tend et se détend en fonction de la chaleur. C'est pour ça qu'on a un tout petit sexe à la piscine ». Les politiques en prendraient de la graine. Entre deux os.

J'arrête là. Le sujet est épuisant et pourrait partir en quenouille.
J'avais tout bien circonscrit. J'avais tout fait dans la retenue, à défaut de dentelle. Mais il a fallu que Georges Clemenceau, homme politique  moustachu et fin lettré, s'en mêle en interpellant cette vieille baderne de Maréchal Lyautey : « Voilà un homme admirable, courageux, qui a toujours eu des couilles au cul... même quand ce n'étaient pas les siennes ». Chaud devant.

Trop tard. Le mâle est fait, comme en politique. Comme en religion d'ailleurs, comme celles dite « du Pape » qui sont ces figues de Provence (on en fait notamment des confitures) dont le nom viendrait  de l'époque où les papes séjournaient en Avignon et dont on vérifiait, lors de leur élection, la virilité en raison de la légende de la papesse Jeanne. Les figues dont on faisait les papes pour prouver qu’ils en avaient.

Pour en finir, pour clarifier le débat, posons-nous la seule question qui vaille dans le jeu politique, celle que chacun a sur les lèvres sans vouloir l'exprimer: pourquoi celui-là choisirait de dire « cojones » en lieu et place de l'équivalent français ? Parce que le terme équivalent français, serait vulgaire ? Ou que de prononcer « testicules » fait moins viril (e ?) ?
En fait, ces deux-là dont parle Eric Fassin si brillamment sont bien malheureux. Ils en ont gros sur la patate : ils veulent être aimés. Pas pour eux, mais pour leurs cojones.

Alors, d'ici 2012, rassurons-les en leur parlant doucement, berçons-les chaudement, ils ont froid, ils ont  deux trous rouges au côté extrême droit, celui du côté où ils vont tomber. Ah ! Raimbaud ! Ils ont besoin de nous. Posons-leur ces deux questions:
1°) « Deux, est-ce bien nécessaire, pour être aimé ? ».
2°) « Les groupies de Tom Cruise Mapother IV  l'ont-elles moins aimé, en lisant en septembre 2005, qu'il n'en aurait qu'une ? ».

Surtout que les anglais disent qu'un seul testicule fonctionne à la fois quand l'autre sert de back-up. Mais ceci relève d'autres ébats.

Ce fut bien difficile de ne pas les nommer, ces deux là, quand d'évidence elles nous sautaient aux yeux.






 

Ø  "Pour moi, une femme qui se bat au judo ou dans une autre discipline, ce n'est pas quelque chose de naturel, de valorisant. Pour l'équilibre des enfants, je pense que la femme est mieux au foyer." "C'est la mère qui a dans ses gènes, dans son instinct, cette faculté originelle d'élever des enfants. Si Dieu a donné le don de procréation aux femmes, ce n'est pas par hasard". "De fait, cette femme-là, quand, elle a une activité professionnelle externe, pour des raisons de choix ou de nécessité, elle ne peut plus jouer ce rôle d'accompagnement essentiel. (...).  Je considère que ce noyau est déstructuré. Les fondements sur lesquels étaient bâtie l'humanité, l'éducation en particulier, sont en partie ébranlés". "On dit que je suis misogyne. Mais tous les hommes le sont. Sauf les tapettes ». David Douillet. (1,96 m, 125 kg), élu député UMP des Yvelines le 11 octobre 2009. Membre de la commission des affaires culturelles et de l'éducation, numéro de la place occupée dans l'hémicycle : 64

Ø  « La politique c'est comme l'andouillette, ça peut sentir la merde, mais pas trop. » Edouard Herriot


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