lundi 6 décembre 2010

> Hippocrate, le spécialiste en chirurgie maxillo-faciale et le député UMP

Il n’y a pas que la politique, dans la vie. Il y a aussi la médecine. La médecine et l’amour. Un homme, un femme, quoi. Plus et autrement si affinité. Ça peut guérir.
L’actualité est telle, parfois, qu’on a envie de commenter tout sans n’y connaître rien. D’ailleurs, c’est toujours ainsi. C’est ce qui fait le charme de l’exercice. Ça aide à exister, non?
Alors qu’on s’écarquille les doigts à peser les patates pour 2012, il paraitrait qu’un élu lorrain en aurait après Hippocrate, sa femme et le médecin de sa femme spécialiste en chirurgie maxillo-faciale.
Je résume: il serait cocu. UMP, en plus. Comme si l’appartenance politique pouvait l’en préserver !
Il faut traiter l’information comme elle le mérite, avec la hauteur de vue qui sied à des problèmes de société.
Le problème posé est le suivant: un médecin spécialisé dans la chirurgie maxillo-faciale peut-il tomber amoureux de sa patiente, et vice versa ?
Pour élargir le débat, on pourrait aussi s’interroger sur le fait de savoir si mon phlébologue a le droit de caresser mes jambes ou si mon gastro-entérologue serait autorisé à avoir des faiblesses à mon endroit. Ou mon envers. Des médecins d’ici pourront me répondre.
Avoir une aventure avec mon dentiste qui est tombé à genoux, fou amoureux de l’état de mes dents, pas possible ? Et pourquoi la guichetière de la SNCF ne pourrait elle pas avoir une aventure avec son client, entre le moment où elle frappe la commande du billet et le moment où il sort de la machine ?
L’AFP n’étant ni Gala, ni Voici, ni Closer, il faut faire crédit à sa dépêche: « Sa femme le trompe avec un médecin: le député-maire saisit l’Ordre ». A Metz, en plus. Pour se venger, le jaloux invoque le serment d’Hippocrate.
Il ne pourrait pas le laisser tranquille, Hippocrate ? Il ne lui a rien demandé.
Hippocrate (460-356 avant J.C.), joint par téléphone, demande en 2012 qu’on lui fiche la paix, à lui et à son « serment », ajoutant qu’il est plus préoccupé par les ennuis de Papandréou au retour de sa réunion avec l’Internationale Socialiste via Nicolas Sarkozy, (correspondance FMI/DSK) que par les galipettes en France.
Il a dit aussi que son serment initial, qui traduit moultes fois, contenait « Dans toute maison où je serai appelé, je n’entrerai que pour le bien des malades. Je m’interdirai d’être volontairement une cause de tort ou de corruption, ainsi que tout entreprise voluptueuse à l’égard des femmes ou des hommes, libres ou esclaves. » n’a aucune valeur légale, que d’ailleurs « les médecins ne prêtent plus le serment d’Hippocrate contrairement à une idée reçue ». Qu’un serment médical l’a remplacé.
Qu’il ne subsiste plus que le « CODE DE DEONTOLOGIE MEDICALE figurant dans le Code de la Santé Publique sous les numéros R.4127-1 à R.4127-112 » (voir document PDF), notamment son article 51 qui indique seulement que « Le médecin ne doit pas s’immiscer sans raison professionnelle dans les affaires de famille ni dans la vie privée de ses patients. ».
C’est donc le Conseil de l’Ordre des médecins qui, saisi par le mari de la « patiente » aura à se prononcer sur cette « affaire d’adultère » le 10 décembre prochain. On en frémit d’avance.
On espère qu’il n’aura pas la main lourde, car l’« Atlas de la démographie médicale de région Lorraine » dans son tableau 10, n’indique que 3 spécialistes.
Ce serait décapiter la profession !
Les nœuds papillons vont se marrer comme des bossus. Surtout s’ils apprennent que la patiente se porte bien.
S’il fallait se fier à ce que disait Hippocrate, on n’en sortirait plus: il disait aussi que «Nul ne peut se prétendre médecin s’il ne connaît les bases de l’astrologie» et que «La source des maladies ne doit pas être ailleurs que dans les vents ou les pets.» Sauf pour celle de la femme d’un député UMP, bien entendu.
Il voudrait quoi, le député ? Qu’il y ait des déserts médicaux ?
C’est ca, la médecine de proximité, Monsieur.

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