jeudi 2 septembre 2010

> Données non identifiantes




Les informations pleuvent sur l'internet ce matin encore, mais j'ai le spleen: sont-elles exactes? Il faut se méfier de tout.
Et notamment de l'internet. C'est ma Laurence Parisot qui l'a dit brutalement le 1er septembre sur RTL: "Comme le dit le philosophe Alain Finkielkraut, Internet est la poubelle de l'Histoire"Nous voilà beaux ! D'ici que ces deux là nous fassent des petits, il n'y a pas loin.


Elle s'y connait, Laurence en internet: n'a t'elle pas invité dès la première journée de son université d'été du Médef (« L'étrangeté du monde Mode d'emploi » ?le Chinois Wan Yan, fondateur de sina.com, premier site chinois d'information sur Internet, pour « décrypter l'international »? Pourtant, le Medef jongle avec les informations internet... et s'y vautre pour « faire entendre la voix des entreprises ».
D'ici que Laurence nous dise qu'en vérité il y a deux internet, le bon qui serait le sien et le mauvais qui serait celui des autres, il n'y a qu'un clavier. Le sien serait l'amplificateur de ses exigences, lues sur Le Point.fr: « Parisot lie réforme des retraites et lutte contre les déficits »...

Et puis, ce matin, vous apprenez aussi par la Toile que Roselyne Bachelot projette une révision des lois de bioéthique qu'elle présenterait en novembre aux débats à l'Assemblée Nationale, qui entre autre modification, tendrait à « lever l'anonymat des donneurs de sperme ».

Bien des donneurs risquent de changer leur fusil d'épaule. Si les informations sont exactes, ils arrêteront tout: les enfants issus d'un don de sperme pourraient connaître, au mieux leur nom et au pire leur  « taille », leur « niveau socio-professionnel » et leur « origine géographique ». Et avec effet rétroactif, s'il vous plait.

Au delà du sérieux du sujet, douloureux, de la permanence de l'interrogation sur la levée ou non de l'anonymat et sur l'importance de connaître son père, on peut s'interroger sur les difficultés d'application.

Donner votre nom, si vous êtes d'accord, serait possible. En cas de refus, des détails seraient accessibles, « données non identifiantes » qui pourraient être révélés, comme «  la taille, le niveau socio-professionnel, ou l'origine géographique du donneur.

La taille? Celle de l'instant du don ou celle de l'instant de la demande?
Le niveau socio-professionnel? Mais sur quel côté de l'identité sociale (constituée à travers la profession), dans ce monde aux destructions massives d'emplois ?
L'origine géographique du donneur ? À quel moment?

Les débats seront chauds.
Imaginez les réticences. Ainsi, par exemple, des enfants de la République pourraient un jour apprendre que le papa de casses sociales majeures, qui voulait cacher son nom (il avait aussi pris un pseudo sur Médiapart pour balancer des affaires d'Etat), avait une petite taille, des talonnettes, qu'il était issu d'un milieu qui n'avait pas souffert et qu'il avait séjourné au pavillon de la Lanterne entre 2007 et 2012. Ce ne serait pas une levée de l'anonymat, cela?

Si le projet de loi passe en l'état, il y a des vocations qui vont s'éteindre.


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