mardi 31 août 2010

> Chaud devant




 La chose est entendue: les grandes lignes de la réforme des retraites ne seront pas touchées. Ils ne changeront pas leur projet de report de l'âge légal de départ à la retraite ni celui de l'alignement du taux des cotisations retraites des fonctionnaires sur le privé. N'en parlons plus. Circulez !


D'aucuns s'interrogeaient sur la pertinence des manifestations de juin dernier. En ce temps-là – cela semble si lointain - toute idée de référendum sur les retraites était repoussée, et Eric Woerth, impérial, donnait des conseils aux syndicats, les priant d'essayer de comprendre les enjeux, de bien différencier « ce qui relève des intérêts catégoriels de l'intérêt général des retraités », leur indiquant que le problème des retraites était seulement une « affaire de gouvernement ». Ce jour làsur LCI, il précisa: « Un gouvernement ça prend des décisions »... On ne l'entendit pas ajouter: « y compris contre l'avis des autres », mais le coeur y était. Il était « Grippeminaud le bon apôtre » qui consentirait, au mieux, à jeter « des deux côtés la griffe en même temps pour mettre les plaideurs d'accord en croquant l'un et l'autre ».
C'était hier. Il y a longtemps. Avant la décomposition brutale d'un système de gouvernance.

Demain, qui frappe à notre porte, fait pointer du museau un dernier trimestre de 2010 qui pourrait bien voir se succéder des jolis jours d'orage et, par les caniveaux frôlés, comme des lames de fond. L'eau pour redonner de la couleur aux joues.

Avez-vous remarqué comme l'élément liquide (avec les extincteurs) retrouve toujours une place centrale quand la politique s'époumone aux feux qu'elle a allumé ? « Pin! Pon! - Pin ! Pon ! » faisait hier soir, triste, notre premier ministre, à l'adresse des syndicats, leur déroulant une simili promesse de concession possible sur la « pénibilité ». Allant au feu, dans sa main brillaient étrangement les culots des cartouches en réserve, au risque qu'elles ne lui pètent au visage. Sur la grande échelle, le Président pyromane était encore à la manœuvre: après celle des sondages, cassée, il se cramponnait à celle des pompiers.
Mais entre les étages, elle continuait de gripper.

Feux ? Contrefeux ? Hortefeux. « Faisons-les penser à autre chose », avait finement décidé le stratège, par son offensive sécuritaire. Mais il mis le feu jusqu'à dans ses propres cultures, dans celles des voisins et dans tous les esprits, comme si tous les chemins menaient aux Roms et aux boucs émissaires. La stratégie en guise de politique et les curées pour distraction. Mais une honte nationale.

« Circulez »?
Justement, c'est parce qu'il y a le feu au lac qu'il s'agit de marcher les 4 et 7 septembre. En colorant les rues. Pour attirer la pluie.




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