mercredi 23 juin 2010

> repère d’ordre public social: 60 ans.




Il a raison le secrétaire général de FO: il n'y a pas à céder sur le principe.
Il s'agit de convaincre qu'il faut simplement refuser tout «  report au-delà de 60 ans des droits à la retraiteet dire non « à tout nouvel allongement de la durée de cotisation, non à une remise en cause du Code des pensions civiles et militaires ».

Que ce soit lui qui le dise clairement – un autre aurait pu l'exprimer – justifie qu'on le cite, à l'heure où la CFDT qui ne le disait pas avant son Congrès de Tours et ne l'a pas dit après, va mettre à nouveau sa main dans un piège mortel pour les droits collectifs.



Medef et gouvernement veulent des retraites à la carte. Leurs déclarations n'ont pas d'autre sens: ils avancent à pas forcés vers de l'individualisme lourd.
En repoussant l'âge minimal de retraite « à taux plein », ils se font les promoteurs de vieillesses médicalisées et de non vies.

Après avoir soigneusement refusé de débattre, le patronat minaude et finasse sur une pénibilité qui serait examinée au cas par cas, autant dire décidée arbitrairement. Ce serait, au magasin des surplus, la garantie d'un autre volet de main d'œuvre facile, soumise aux aléas du fort et de son bien vouloir.

Les « libéraux » ne veulent plus de règles ni de principe pour la retraite, comme ils n'en voulaient plus dans le Code du Travail qu'ils ont réussi à dénaturer pour faciliter le désemploi.

Ils veulent des textes flexibles, quand devraient s'imposer des Lois de droits collectifs dont les particularités d'application seraient formalisées après négociations par branches professionnelles. Mais le Medef ne veut plus de lois qui laisseraient encore la parole aux représentations et délégations des salariés.

Alors, ils n'ont d'autre chemin que le passage en force. Ils ont peur, mais c'est ce qu'ils tenteront.

Ceux qui accepteraient dans les petits couloirs discrets aux mangeoires bien garnies que le «repère d’ordre public social » de la retraite à 60 ans pour tous soit touché, exonèreraient les pilotes de la machine-à-casser-les-solidarités d'avoir à se justifier devant les Français.
Jouisseurs du compromis, ils porteraient la responsabilité historique de voir dans la foulée la Sécurité sociale promise au chaos.

Autant dire que ces citoyens-négociateurs-là auraient fait la démonstration ultime qu'ils ne servaient plus ceux qu'ils étaient censés représenter. 
Attachés à ses pas, entravés d'un boulet, ils se seraient mis à nu pour ne servir à rien d'autre que d'accompagnateurs du petit joueur de flûte.
Avec nos enfants derrière.

++

> dessin de Mix et Remix


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