mercredi 23 juin 2010

> le FMI, la Commission européenne, l'Espagne, le billard




Ce ne sont que de fausses révélation de médias en mal d'exclusivité. Cela arrive dans tous les pays. Là, c'est en Espagne et en Allemagne, au sujet d'un plan de sauvetage de l'Espagne secrètement préparé. Même Médiapart en remet une couche. Qu'on se le dise: c'est faux !

C'est faux, disent les tenants de l'autre vérité: il n'y a pas de plan de sauvetage de en préparation à la mi-juin 2010 pour l'Espagne. L'Espagne n'a rien demandé à l'Union Européenne et rien au FMI.

La preuve ?
Zapatero le conteste en espagnolFMI no prepara rescate de España” et « Boursier .com" le fait en français.
Le FMI de Strauss-Kahn le contestecomme la Commission Européenne de Barroso le conteste, même si le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, lui, est plus prudent: il dit ne pas avoir « aucune indication »... pour le cas où on ne lui aurait rien dit !

Mais il suffit d'aller faire un petit tour sur les journaux espagnols pour lire autre chose: le journal espagnol « el Economista.es » le dit le 16 juin:
« La UE y el FMI diseñan para España un plan de liquidez de 250.000 millones ». C'est net et précis.

Ce même journal assure que la décision aurait pu être prise dans une réunion secrète du Conseil d'Administration du FMI, qui aurait été convoquée uniquement pour discuter de la situation économique espagnole.

Et c'est tellement faux qu'il s'avère même que le journal aurait subi des pressions du gouvernement espagnol pour ne pas divulguer l'information... au prétexte que cela ferait du mal à l'Espagne dans les Bourses.

D'autres journaux se sont fait écho de l'information.
Ainsi, les allemands (Financial Times Deutschland, Frankfurter Allgemeine Zeitung) sont très vilains.
Ils feraient courir le bruit que l'Espagne voit son système bancaire se détériorer. Des rumeurs que les esprits tordus voient propagées par le gouvernement allemand d'Angela Merkel, alors que cela pourrait endommager l'euro.

Mais c'est faux. Tout est faux.
D'ailleurs, la vice premier ministre espagnol De la Vega a souligné que le gouvernement espagnol "à aucun moment" pensé que ces spéculations ont surgi du gouvernement de l'Allemagne, avec qui l'Espagne a de " très bonnes relations » et qui est "un pays ami, partenaire... qui ne pourra jamais conduire à une rumeur qui pourrait endommager l'euro. "

Donc, résumons: les rumeurs sont fausses, il n'y a pas de négociations entre le FMI et l'Espagne. Les journalistes sont tous des frustrés du scoop.

Vous direz « oui mais c'est drôle, le directeur du FMI va en Espagne voir Zappatero le 17 juin ». Ce serait juste pour rien? Pour ne rien faire? Que du tourisme ?

Non, pas tout à fait: ils vont parler un peu de l'économie.
Voir Dominique s'affairer n'est pas suspect: Dominique, qui est un grand voyageur, va aussi en France et en Italie, mais ce n'est pas pour préparer quelque chose. Juste pour du travail de base. D'ailleurs, son travail de base en France peut en agacer plus d'un rue de Solférino, au fur et à mesure qu'on s'approche de 2012...

Et puis, si vous voulez savoir, selon le FMI, l'Espagne n'est pas le pays le plus tourmenté pour financer sa dette, mais la France, la Belgique et l'Italie, disent-on en Espagne. Ce qui n'est pas bon signe.

C'est beau une partie de billard, les bandes, les effets.

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