dimanche 2 mai 2010

> les retraites, la Bourse, les Grecs




Le dossier des retraites est le cache sexe d'un Etat nu et manipulateur. Sous le tissu, la Bourse s'agite et la Grèce s'invite.

Pourquoi le gouvernement fait-il perdre du temps à tout le monde en ne présentant pas ce qu'il souhaite sur le dossier des retraites ? Pour prendre le temps de laisser se dérouler un plan de communication qui doit amener les français à accepter "l'incontournable" et se résoudre au "réalisme" ?


Laissons-le exercer seul ses responsabilités. Seul, puisqu'il a décidé de se jouer des autres. Pourquoi les partenaires sociaux continueraient-ils à répondre à des invites quand on se joue d'eux?
Nous sommes fatigués des jeux de rôles et des bals de faux semblants.
Le gouvernement dispose du calendrier et de la nature des sujets qu'il veut bien aborder. Le dossier des retraites en est un. Mais il n'est pas du même tonneau que celui du port du voile.

L'avenir des retraites, chez nous comme ailleurs, n'est pas que affaire d'argent. Il y va de la condition humaine, qui implique de traiter de la place et du rôle de chacun dans la société. Mais le gouvernement, greffier comptable et agent rassureur de la Bourse ne parle que d'argent.

Or, parler d'argent dans un dossier des retraites n'a aucun sens si la conversation se fait hors l'économie. L'Exécutif se refuse à convenir de cette logique. Il ne veut pas débattre de l'économie dans laquelle s'inscrit la retraite des Français, et il ne présente pas ses propositions sur les retraites. Cela fait beaucoup.
Il joue.

Serait-il si mal céans de le laisser seul devant cette contradiction, à ce moment de l'histoire?
Si c'est d'argent dont on parle, rien de plus logique que d'aller le chercher là où il est, dans cette France qui a doublé en 20 ans ses productions de richesses et dans le même temps où l'on a vu se creuser les inégalités.

Mais ces richesses là sont gourmandes et chichiteuses: elles veulent prospérer encore et toujours, jusqu'à plus soif.
Elles disent: chacun pour soi.
Elles chuchotent à l'oreille du Président que si les Français veulent une retraite au sortir d'une vie de labeur: qu'ils se la paient.
Elles lui imposent -pour permettre à l'État d'emprunter afin de rembourser les intérêts d'une dette colossale inflationnée par la politique libérale à Sarkozy - des garanties par des notes sur un tableau d'agence.
Pris à la culotte, le Président des riches, qui ne veut pas retirer son masque, n'a aucun état d'âme: il ira jusqu'au bout de sa logique qui est de jouer contre le plus grand nombre.

Il va bien falloir finir de finasser.
L'actualité pointe les difficultés de la Grèce. C'est en Grèce qu'il faut aller chercher le traitement de notre actualité et un pan de notre futur.
Le chaos social dans lequel s'installe la Grèce est notre avenir.
Regardez bien la presse. Partout cette question: « La France va t'elle connaître le sort de la Grèce ? ».

Quelqu'un y répond de façon non dissimulée, qui mêle notre dossier retraite au sort de la Grèce. C'est Marc Touati, directeur de la recherche économique chez Global Equities.
Il dit le 28 avril:
« Si la panique des marchés s'arrête là, ça ira. Si ça dure trop longtemps, bien sûr qu'il y a un risque de transmission de la crise grecque. La réussite de la réforme des retraites sera une étape-clef pour rassurer les marchés. Si elle échoue, "on peut imaginer une mise sous surveillance négative" de la note française ».
C'est clair: c'est de la « confiance » des investisseurs que dépend notre économie... et notre retraite ! Ce n'est pas un dangereux gauchiste que le dit.

Que ceux qui pensent, dans la classe politique, qu'on peut sortir de cette logique là lèvent le doigt.

Mais une fois encore, rabat-joie du jour, Marc Touati nous fait ce clin d'oeil dans sa vidéo (à 3'38): « Il faut arrêter de toujours créer des impôts »:
« ce sont les  mêmes écoles qui ont formé les gens qui pensent les mesures ». Ce qui n'est pas rassurant.

Bernard Thibault qui avait affirmé le 29 avril que le 1er mai s'annonçaient comme « un cru plutôt positif » a vu hier qu'il s'agissait plutôt d'une horrible piquette.
Lassés de ne voir bouger personne là-haut, les citoyens, le moral bas, ne marchent plus. 

Les structures de la Cinquième ont encore fait des petits.

Il n'est pas sûr que l'eau du bain reste constante et son trop plein canalisé.


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