lundi 31 mai 2010

> Les Bourses, le trader, et un raton laveur




Pardon, mais on peut voir les Bourses autrement que par le bout de sa lorgnette.

La Bourse, c'est le balancier de nos vies qui se balance de la gauche et de la droite, tellement nos vies ne dépendent que d'elle pour qu'elle se fasse du bien, comme une mauvaise journée sans fin. Elle gonfle et se dégonfle. Elle profite.


J'ai donc décidé de lancer une autre branche dans ma petite auto entreprise. Que Dieu et Hervé Novelli me pardonnent: après une solide formation, j'irai nager dans ces eaux-là. A défaut de marcher sur l'eau, avec un peu de jugeote, je pourrai y faire mon trou. Les investisseurs en redemandent. Alors, après une formation accélérée grâce au DIF, je serai trader, the poor lonesome (vieux) golden boy.

Malin comme je suis, il ne faudra pas m'en raconter côté mauvaise foi. Pour faire du fric, je serai capable de claironner qu'il n'y aura pas de rigueur en France et que l'État donnera aux banques avant même qu'elles en redemandent. Ce n'est qu'une question de méthode, d'historiques et de couleurs, qu'il faut bien regarder.

Comprendre comment une bourse ouvre dans le vert, se maintient confortablement dans le vert, tombe dans le rouge, et alors qu'elle devrait restée ancrée dans le rouge, repart vers le vert avant de tomber dans le rouge et finir dans le vert. Mais c'était compter sans la Bourse de Paris qui repartirait au rouge, devant y rester ancrée puis, on ne sait pourquoi, repartir dans le vert. Avec des couleurs pareilles Kadinsky se ferait tout petit.

L'équilibre des Bourses est soumis à la pesanteur.
Il est rare qu'elles soient tranquilles; en règle générale, il n'y a pas de règles: elles progressent en début de séance, soutenues par le rebondcontinuent de progresser en milieu de matinée, mais réduisent leur avance.
Rien que de la logique donc.
Mais le moteur s'emballe et la Bourse se redresse, clôture en très légère hausse, confirme son rebond, pour soudain, après avoir résisté, repart à la baisse, menace d'une rechute et termine à l'équilibre.
Un jour, attendue en légère hausse, la Bourse de Paris chute à mi séance avec les Bourses asiatiques, alors que les Bourses européennes vont en ordre dispersé, toujours avec beaucoup d'hésitations. Ces gymnastiques là rendent timide.

Coté gravité, le plomb pèse son pesant de cacahuètes.
Ca devait arriver: un jour, la Bourse de Paris a chuté...dans un marché plombé tombant à la mi-journée avant de se stabiliser en terminant à l'équilibre, mais subitement a creusé ses perteset les volumes ont fondu de moitié après une séance volatile.
Étrangement, nous retrouverons la même volatilité du plomb à des milliers de kilomètres d'ici: Wall Street terminera aussi en baisse après une séance volatile, les marchés américains étant plombés par l'euro. Un jour, l'euro pèserait moins lourd dans nos poches.

Comme un malheur n'arrive jamais seul, on découvre que la Bourse flirte avec la police, lègèrement soutenue par un indicateur immobilier et qu'elle en a réduit son avance. Ce qui aura crée un mouvement désordonné: Wall Street rebondit en conclusion d'une semaine difficile, tirée par les financières. Joli tableau !

Après, se produira un drôle de phénomène qui s'explique mal:
> alors que la Bourse de Paris accentue ses pertes, que celles d'Asie avancent mais que Tokyo cale parce que les investisseurs redoutent une contagion des risques,
> les Bourses en Europe sont malmenées quand les Bourses mondiales résistent,

Aussitôt, ce qui doit arriver arrive: nouvelle semaine d'angoisse à Wall Street. Une semaine de déprimeavec des tensions dans la zone euro qui font chuter les Bourses.

Puis, par un nouvel accès de faiblesse, la Bourse de Paris recule quand les Bourses européennes rechutent et la Bourse de Paris se reprend en début de séance après une séance pour rien,
puis une nouvelle séance mouvementée effaçant ses gains, finit in extremis à l'équilibre avant de nous jouerl' entame de séance à peine positive.

Ce qui aura pour conséquence de créer des tensions dans la zone euro (et) doucheront les Boursesce qui n'empêchera pas Paris de poursuivre sa correction et de perdre plus de 2% quelques minutes après l'ouverture.

Je vous épargne le chiffre des fluctuations de pourcentages, qui donnent le "tournil", "passant de", "après avoir culminé à", "s'adjugeant plus de", "mais frôlé les", pour enfin "succomber" ou "se replier". A ne pas savoir où donner de la tête.
On l'aura compris, le CAC 4O chez nous se cherchait une direction et reculait encore, alors que les Bourses dans le monde toujours agitées terminaient en ordre dispersé.

Nous ne nous quitterons pas avant d'avoir abordé le problème spécifique de Wall Street. De ce côté-ci de l'océan, on a peu de retours quand Wall Street s'enfonce et que sa nervosité s'intensifie. Il suffit d'un rien, que les allemands donnent un tour de vis pour que Wall Street efface ses gainsflanche, et crée les conditions pour que sa chute reparte de plus belle.

++

Allez savoir pourquoi les bourses rassurées, l'euro au plus bas, je décidai de m'en arrêter là, d'autant que les marchés américains le 25 mai 2010 étaient plus que jamais inquiets, alors que la France redevenait le « bon élève ».
Pas très rassurant non?
Ce doit être a cause d'une éclaircie dans le ciel européen après le versement à la Grèce. Mais aussi grâce à la saignée d'emplois qui continue dans l'industrie française.

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Arrivé à ce stade de mon stage, j'avais effleuré l'essentiel du mécanisme et ma boîte de tranxène.

Ce qui me fait peur, c'est que la Bourse va faire chuter mon taux de testostérone et que je dormirai plus mal encore.

Oui ?
Vous ne saviez pas que la testostérone aiderait les hommes à mieux dormir ?

On ne peut pas être en même temps au four et au moulin quand on fait un inventaire. Ni un raton laveur.

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