dimanche 9 mai 2010

> CV Patrol, le contrôle de CV, l'autre branche de ma petite entreprise




Et, dans ma nouvelle entreprise, j'ai décidé de me diversifier. L'heure est à l'audace et au libéralisme débridé. Enfin, la France n'a plus peur de l'entreprise et gagner de l'argent n'est plus une maladie honteuse. J'ai décidé que j'allais ouvrir une branche de contrôle de C.V.

Certains d'entre vous connaissent les facilités d'un C.V. trafiqué. Le vôtre vous a permis de faire une belle carrière. Inutile de vous accabler, ce lieu est permissif. Mais admettez que cette pratique est devenue intenable: elle fausse la concurrence. L'entreprise française ne triche pas. Elle ne peut en retour admettre de privautés.
Pourtant, 50% des CV contiennent des informations erronées. Dès lors qu'un employeur ne ment jamais, pourquoi le décevoir dès le premier contact ?

Il y a moins de postes offerts et de plus en plus de candidats. Un sérieux tri s'impose, et l'entreprise se doit d'externaliser une partie du processus d'embauche. Alors, même si la France n'a pas encore cette culture de vérification systématique, je veux bien tenter l'expérience.

Comme il me fallait faire avec les capacités organisationnelles du moment, il est vite apparu que contrôler les CV des deux sexes était inconcevable dans un premier temps. J'ai donc opté pour la sagesse: spécialiser l'entreprise dans le seul contrôle des C.V. de femmes.

En effet, chacun sait qu'elles sont plus fortes que nous « dans la manipulation».
Des « imposteurs », elles sont les championnes. « Petites menteuses », « déguiseuses de C.V. », « toiletteuses de CV », « négligentes du détail », « malines de l'imprécision », ces « cachottières sont toutes bonnes à détecter » avant, quitte à évaluer après le « degré de gravité des omissions ou mensonges ». Indulgents comme ils sont, les employeurs seront parfois tentés – pour des raisons diverses et variées - de passer l'éponge, mais ils auront été avertis du danger.

Cette branche de mon entreprise sera salutaire pour le pays. Nous dirons que nous connaissons bien les durs « moments de solitude » des DRH en recherche de personnel. Ils seront heureux de traiter avec nous, puisque nous leur dégagerons du temps pour des tâches plus nobles.

Nous assurerons nos mandataires de notre expérience, d'un compte rendu toujours objectif de nos recherches et de la teneur exacte des contacts recruteurs s'ils nous sont commandés, dans la limite de la « capacité et la bonne volonté » de la postulante interrogée. Nos recruteurs se reposeront « sur leur savoir-faire et leur instinct pour débusquer » les affabulatrices.
Bien entendu, il va de soi que nous n'irons pas contrevenir à l'interdiction d'investiguer sur la vie privée des personnes "
orientation sexuelle, religion, opinions ou engagement politique, situation familiale, ethnie...".

Notre travail est immense, à la mesure du fléau.
Tout le monde sait que les postulantes font état de « fausses expériences », de rémunérations « gonflées », qu'elles dissimulent des « périodes d'inactivités », qu'elles évoquent des « causes de départ romancées ». Elles vont même parfois jusqu'à cacher leur grande expérience ou leurs diplômes pour obtenir un poste subalterne, ce qui ne dénote pas d'un grand esprit civique.

Tout le monde sait qu'elles peuvent commander sur internet de « vrais faux diplômes », de « faux cachets » d'écoles, de fausses « fiches de paie », de fausses « attestations de travail. ». Même le Figaro s'intéresse au problème, en signalant qu'un site internet chinois vend de faux diplômes françaisC'est dire !

Les employeurs potentiels sont nus devant l'embauche quand le CV est maquillé. Même la jurisprudence se désintéresse de la validité des renseignements inexacts (Cour de cassation, Chambre sociale, Arrêt du 30 mars 1999- Pourvoi n°96-42.912, de la véracité des diplômes. C'est ce qu'a dû tristement constater le Président, quand, ayant formé son gouvernement, il eut à déplorer des soupçons de vantardise sur les CV ministériels en 2007. Si j'avais été dans la spécialité des contrôles de CV à l'époque, des économies de polémiques auraient été faites.

Je mets la dernière touche à un « code de déontologie » spécifique. Ainsi, je respecterai les directives de la CNIL qui imposent que les investigations ne soient pas faites à l'insu de la candidate, concession d'autant plus réalisable et sans souci que l'accord de la candidate n'est pas prévu par la Loi !

L'avenir se présente bien.

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> les considérations entre guillemets en vert sont tirés plus particulièrement de ce site.
> d'autres professionnels du contrôle de CV avant que j'arrive: ici ici






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