mardi 9 mars 2010

> Ruine organisée de l’Etat et Régionales



On se refait un état des lieux, avant le premier tour des Régionales, histoire de donner un sens à un geste citoyen?
En France, le chômage a atteint un niveau jamais égalé depuis la fin de la guerre, la sécurité sociale connaît un trou abyssal, la hausse du déficit public culmine. Cette trilogie là est mortifère.
Avec plus de chômeurs il y a moins de cotisations salariales et patronales.
Fait agravant, cette évidence: une course aux allègement des cotisations patronales de sécurité sociale (maladie, maternité, invalidité, vieillesse, décès, accident du travail et allocations familiales) -loi Fillon-, qui est le donnant-donnant patronat-Sarkozy.
Il en résulte symétriquement que le système des prestations sociales a besoin d’être compensé par l’État. Donc, la Dette de l’État s’agrandit.
Ajoutez à ceci qu’en France, on « préretraite » en masse à la demande pressante des entreprises pour faire payer par la collectivité nationale leurs « restructurations », et que d’un autre côté, le chômage des jeunes y est tel qu’on nous prépare à considérer qu’une génération sera sacrifiée (elle ne connaîtrait jamais le travail, ne vivant que « d’aides »).
Autre donnée à mettre au pot: les Français ont la malencontreuse idée de vivre de plus en plus vieux. Les purs et durs de l'analyse diront que ces vieux-là seront dépendants de la population active.
Enfin, intégrons dans le tableau ce sport national qu‘est devenu la dénaturation du Code du Travail et du contournement de ce qu'il en reste. Ainsi, pour prendre un petit exemple récent en rapport avec ce qui précède: chez Chaussland et La Halle aux chaussures (Le groupe Vivarte) « des salariés à temps partiel ont des avenants à leurs contrats de travail pour passer temporairement à temps complet à l’occasion d’un remplacement, d’un surcroît d’activité ». Illégal. Mais comme cela se fait, pas d’heures supplémentaires à payer par l'employeur, donc moins de charges. Et donc plus de déficit des comptes sociaux.

Voici le cadre exact dans lequel se joue notre avenir. Et quelle réponse partielle veut nous faire admettre le gouvernement actuel ?   Réformer le système de retraites pour faire reculer l'âge légal de la retraite, augmenter la période de cotisations, et de durcir le mode de calcul. A charge exclusive de ceux qui ne possèdent pas l’outil de travail.
Aujourd’hui, à côté de nous, le gouvernement socialiste de Zapatero projette de porter l’âge de la retraite en Espagne de 65 à 67 ans. Le patronat espagnol est très satisfait.
Regarder l’Espagne, aujourd’hui, c’est nous regarder un peu, comme si Sarkozy n’était pas là.
Là-bas, pour continuer de financer l’industrie et la banque, le gouvernement leur fait le coup de la faillite du système de retraite. En gros, il demande une fois pour toutes aux citoyens d’en finir avec l’idée du partage et d’une société de la protection pour une société des inégalités.
Mine de rien, mon bulletin de vote de mars 2010 sera influencé par toute cette actualité. Les Régionales sont en dehors de ces enjeux  diront certains ? Qu’il y a un temps pour tout ? Bien sûr que non. Derrière les isoloirs de mars se cachent micros et caméras qui mettront au jour des formules tirant des conclusions nationales. Derrière les alliances de tout à l’heure, les renoncements de demain.
Autant tenir compte tout de suite des projets des formations politiques sur notre avenir. Et pas uniquement sur le fait d’imaginer si Monsieur Novelli fera moins de frais de petits fours en Région Centre que Monsieur Bonneau.
Et, suprême audace, tenir compte aussi de ce qu’ils ne disent pas.

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