mardi 9 mars 2010

> le poison et l'antidote



Ici, quand la nature est endormie, elle dort plus doucement qu’ailleurs. Il y fait toujours bon. Elle se cache, puis reprend le dessus.
Elle se montre et se donne en spectacle, et naturellement fait le tri de ce qui est bon pour elle.
Avec lui, ça aura été pareil. Ça dépend de quel côté on le prend.
C’est vrai qu’on ne rigole pas avec ces choses là. 
Autant le dire autrement.
Mais il faut le dire, car le garder pour soi n’est pas facile.

Au début, on avait senti quelque chose. On le voyait bien tourner autour de nous avec des airs de pas y toucher. Il souriait, il nous regardait très fort par-dessous ses lunettes. Je me souviens, quelques parisiens qui ont des résidences secondaires ici (car ils prennent souvent des vessies de cochons de Truyes, Indre et Loire, pour des lanternes), avaient dit que nous formerions un beau couple, vu qu’ici, nous on avait les idées larges. Nous, on faisait ceux qu’avaient pas entendu.
Longtemps, on a rien montré de notre gêne. On l’a laissé dire. On le voyait bien s’énerver un peu, mais on trouvait ça normal, puisqu’il avait Sarkozy sur le dos, qui lui donnait des claques amicales.
On avait cru que c’était un malaise passager et que ça passerait. Mais  non, il a bien fallu se rendre à l’évidence: il était bien accroché. Il nous a fait les quatre cents  coups à en avoir mal au ventre. Il se croyait tout permis. Et ça, ici, on aime pas trop.

Et puis, on a continué de sentir quelque chose: des fois, il refusait de répondre. Sur son site internet, pendant de longs jours, sa biographie s’était absentée. On avait cru à une plaisanterie, mais non; c’était fait exprès, vu qu’il avait quelque chose à cacher. Ici, on aime pas trop non plus, les cachotteries où il faut tirer les vers du nez des autres. On a vite compris qu’on se faisait faire la cour par un drôle d’oiseau.

Après, ça a été très vite: le chômage, le pouvoir d’achat, une politique désastreuse pour nous tous et nos enfants, nos retraités.
Là où on a pas bien aimé encore, c’est quand le gentil Xavier Bertrand est venu. A la façon où il nous salué, le bras raidi, y’avait du mépris. C’est à partir de ce moment là qu’on a commencé à leur montrer qu’on n'était pas dupes et qu’on allait plus se laisser faire. On avait beau être en zone rurale, on avait droit à des égards. Comme la ministre de la santé nous l’avait promis, on pourrait consulter gratuitement. l n’y avait pas de raison d’y renoncer pendant qu’il en était encore temps.
Il a été un bon moment à ne pas y croire, à notre résolution têtue.

Quand il a compris, il s’est raidi. Mais hier soir, on a compris qu’il avait compris qu’il avait perdu, quand on a entendu qu'il venait de sortir une formule éculée du genre « socialo-communo-écolo»,  que si on n'obéissait pas au doigt et à l’œil à ses ordres, on aurait « la gueule de bois », comme si on aurait picolé trop de Chinon. Y’a des limites !

En fait, c’était lui qui se la pétait. Oui, sur la route de Richelieu, il venait de péter un câble. Pour combler le tout, comme on a la tête près du bonnet, on a considéré qu’il nous faisait comme un doigt d’honneur moral en nous disant que le président de la République qu’on aurait voulu sanctionner en ne votant pas pour lui, le Novelli,  « sera toujours là aussi ». 
On aime pas trop qu’on nous chatouille la démocratie, ici, ça nous colle des boutons. Comme qui dirait des sainte maure avec du chocolat dessus.
L’insulte, qu’il se la garde. On le sait bien qu’il reste encore deux ans ! Mais que deux ans ! iI se croit où, le candidat ministre? Il aurait voulu qu’en plus du Président actuel on se le goinfre en tête de la Région ?
Hier, il savait qu’il avait perdu et déjà, il provoquait. C’est plus fort que lui, faut toujours qu’il provoque. Gros comme une barre de fer à Assas.
Alors, ça y est, c’est sûr, on va se libérer.

On va juste considérer que c’était une grossesse nerveuse. Pour fêter ça, on ira au bord de la Loire. On fera des chateaux de sable et des sculptures.

Après le vote, on ira au jardin, parce qu’on a la main verte.
Comme quoi, il faut faire confiance à la nature dans la Région Centre comme ailleurs: elle sécrète parfois l'antidote à son propre poison.


 

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