mardi 16 février 2010

> "Ma façon d'agir, c'est d'agir". Nicolas Sarkozy, le 29 octobre 2009


Dans le cadre de notre stage sur les effets de répétition en milieu politique, sur les effets comiques ou dramatiques,  sur les postures, voici un morceau choisi. C’est un exercice de haut vol qui date du 20 octobre 2009. La scène se passe devant les salariés de la fonderie Hachette et Driout de Saint Dizier.
Cette archive de la République est connue, mais son intérêt pédagogique reste toujours une grande acuité. Car tout est là, l’unité de temps et de lieu, une maîtrise parfaite de la langue.
Pour faire simple, l’orateur rend la dramaturgie dramatique et le baratin aussi. Les airs sont entendus et les auditeurs tendus.
Accrochez-vous, vous êtes partis pour un moment intense.



Pour la commodité de l’exercice, deux possibilités sont offertes:


1°) La vidéo complète est à cette adresse du site de la Présidence de la République : http://www.elysee.fr/webtv/discours-france/allocution-informelle-devant-les-salaries-de-la-fonderie-hachette-et-driout-video-3-1380.html
sous la rubrique « 20-10-2009 Allocution informelle devant les salariés de la fonderie Hachette et Driout »


2°) la vidéo jointe en fin de page ne concerne que la fin de la prestation, là où le drame se noue.

Chaque mot est pesé.
Bien entendu, pour que votre stage soit fructueux, vous vous attarderez sur les  mimiques, qui font passer le message. Du professionnalisme pur.
Salut l’artiste !


Voici quelques passages forts:


"… Comme chacun le sait, j’aime les usines et je me sens à l’aise avec des gens commes vous qui aiment leur travail.
Qu’est-ce que voulez ? Garder votre travail. Qu’est-ce que vous voulez ? Que vos enfants puissent continuer a travailler dans ce département la haute Marne qui pour être à majorité rurale est un département qui compte aussi des industries de haute technologie…?


Un Président de la République ça va plutôt dans les laboratoires de haute technologie que dans les usines.
Depuis les présidentielles, je n’ai cessé d’arpenter les usines françaises.
Pourquoi? Parce que pour moi la première difficulté de la France ce sont les délocalisations c’est la désindustrialisation... quand l’industrie s’en va, quand les ouvriers disparaissent, y'a plus rien.


A tous ceux qui me disent qui faut investir dans les services et oublier l’industrie,  je dis quand l’industrie s’ra partie les services seront au service de quoi? De rien !


Le cancer de notre pays ça a été le processus de délocalisation de désindustrialisation, tourner le dos à l’industrie, ne plus parler des ouvriers, ne plus prononcer le mot “travailleur” comme si le travail était devenu un handicap.


Chaque semaine dans une usine pourquoi? Parce que je veux que la France reste une terre de production, je souhaite que nous gardions nos usines, nos industries, parc’qu’un pays qui perd ses industries c’est un pays qui perd sa vitalité économique…


Bien sûr qu’y faut des laboratoires de recherche, bien sûr qu’il faut de la nanotechnologie !
Bien sûr qu’il faut des pôles de compétitivité mais au service d’une grande industrie…!


Je vais annoncer quelque chose qui est la suppression de la taxe professionnelle,  faut qu’je m’explique la dessus.
Quelle est l’idée que j’ai derrière la tête et même pas simplement derrière la tête ? c’est que les collectivités locales ne se délocalisent pas alors que les usines se délocalisent… ici c’est une fonderie… je me battrai pour qu’on garde les fonderies.


… pour que tout parte pas en Chine ...  parce qu’à ce moment là, qui viendra payer les impôts des collectivités locales … qui ?


… baisser vos salaires, alors qu’ils sont déjà insuffisants pour faire vivre vos familles ?
… si je peux pas toucher aux salaires, qu’est-ce qui me reste pour  redonner de la compétitivité ?


… j’ai voulu supprimer un impôt qualifié par la gauche et par la droite d’imbécile depuis 30 ans, heureusement qu’ils le trouvaient pas intelligent cet impôt… on se demande pourquoi ils l’ont gardé !


… ça bouge les immobilismes, ça bouge les conservatismes, … de toute façon si je faisais rien ça bougerait.


… pour des raisons idéologiques, j’ai rien contre les 35 h, le problème que j’avais c’est qu’on est le seul pays au monde a avoir les 35h, on vous a dit “travaillez moins vous gagnerez plus”, à l’arrivée qu’est-ce qu’on a eu ?  plus de chômage.


... on a eu la pire récession depuis 1930... C’est entrain de repartir !


… je souhaite que l’on réconcilie les français avec le capitalisme familial… que les ouvriers connaissent leur patron, plutôt qu’être dans une société qui appartient à un fond de pension dirigé par des gens de 35 ans…


… peut-être avez-vous entendu parler du bouclier fiscal?


… les fonds de pensions de veuves écossaises


… est-ce que je me fais bien comprendre ?

… est-ce que vous croyez pas ?


… si on décourage l’investissement dans les machines… l’investissement dans les entreprises, qui vous donnera du travail ? Est-ce que l’avenir de vos enfants est de devenir fonctionnaire de collectivités territoriales ou fonctionnaires de l’état ?


… peut-être le savez-vous, je conduis une politique avec le premier ministre


… a un moment donné, il faut regarder la situation du pays telle qu’elle est, et non pas eclle qu’on voudrait qu’elle soit…




La vidéo ci-après commence à ce niveau


… je n’ai pas été élu pour regarder les problèmes j’ai été élu pour les résoudre,

... alors vous savez, hein, le matin quand je me lève je vois l’immensité
des commentaires, ben les commentateurs y commentent, moi j’chui du coté des acteurs, j’agis... leur façon d’agir c’est de commenter  c’est nécessaire , ma façon d’agir, c’est d’agir c’est indispensable on fait pas le même travail,

naturellement  que celui qui commente il est moins soumis à la critique que celui qui agit mais celui qui agit doit agir,


vous savez, j’ai été élu pour agir, j’ai commencé à me mettre au travail à la première minute de mon mandat je travaillerai jusqu’à la dernière minute de mon mandat


je n’arrêterai pas,  il en faut plus que ça pour m’arrêter, j’ai des convictions j’y crois, je me suis engagé, je tiendrai mes engagements, et rien ne me fera reculer ni arrêter pace que ça fait trop longtemps qu’on met la poussière sous le tapis


Ça fait trop longtemps qu’on dit bon ok tous les matins: mais Nicolas-tu as vu qu'il y a des élections ah?, ah bon ? y’a des élections tout le temps !


Donc je devrais arrêter d’agir parce qu'il y a des élections qui vont venir puis je dois arrêter d’agir parce qu’il y a des élections qui viennent de passer ?

puis je dois arrêter d’agir parce qu’il y en a un à gauche qui n’est pas content ah bon, ils ne sont jamais contents!
mais je dois m’arrêter d’agir aussi parce qu’il y en a un autre à droite qu’est pas content pas content non plus ?

si je dois attendre que tout le monde soit content pour agir, ben je repasserai à mon successeur le flambeau de tous les problèmes que j’ai trouvé et que j’aurais laissé dans le même état et avec ça faut pas s’étonner que les gens votent pu…


... pasque vous quand vous v’nez au travail on vous demande de faire un travail vous le faites, si voul’faites pas y’a pas de salaire… et bien moi j‘ai été élu pour faire un travail, je vais le faire et je continuerai à le faire


… je dois donner le moral aussi, comme si les seules nouvelles qui trouvaient gré aux yeux  des commentateurs c’est les mauvaises plus elles sont mauvaises mieux c’est … on n’a pas le droit de se tromper.

Voilà.
Voilà ce que je voulais vous dire, vous le dire très simplement mais c’est exactement ce que je pense et j’ai pas d’état d’âme…
vous êtes la noblesse de l’économie de notre pays…

en venant ça permet aux médias de s’intéresser à une réalité qu’on  connait si mal… bon j’espère que vous avez compris que je suis très heureux d’être parmi vous.”


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C’était Monsieur le Président de la République Française.

 > d'abord, l'hymne national, (tout le monde debout):








> puis la vidéo de "deuxième partie" ( sans rire et sans pleurer):


L'auteur de ce billet a décidé d'en fermer les commentaires
vive l'industrie Française, vive Lui, à bas les fonds de pension, les veuves écoss

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