dimanche 24 janvier 2010

> Stress-Travail




Stress et travail. Le sujet revient sur le devant de la scène après la série de suicides de salariés en 2009. Les autorités y ont été poussées. Pas sûr que les titres des journaux « Le stress au travail coûte 3 milliard par an ». Le Figaro, le 7 janvier 2010 ou « Le stress au travail coûte cher »  Le  Capital.fr, le 8 janvier 2010, soient bien à la hauteur de l'enjeu : on pense humain ou fric ?

On va au travail déjà stressé pour une raison externe au travail?  Est-ce le travail qui va nous stresser?
Le temps est au « stress ». On mange du stress à toutes les sauces. S'entendre sur sa signification, c'est avancer beaucoup. Chacun a sa « définition ». On le présente souvent comme un état posé de maladie:  (« il (elle) est par  nature stressé (e)», comme « il est grand ou petit» alors que le stress est la résultante de stimulations,  de situations nouvelles, agressives, non contrôlables avec les ressources personnelles pour y faire face. Des spécialistes le diront mieux que moi.
Mais voyons le vécu: le stress peut rendre malade. La petite différence est de taille, au moment où se mettent en ligne des études et des commissions sur le stress au travail: le stress n'est pas la maladie, mais peut rendre malade... Il est le vecteur qui va conduire l'individu à être sensible à une (éventuelle) maladie. ...  si le salarié est « prédisposé » entendra-t-on... Regardons sur le lieu de travail quels évènements traumatisants connaît le salarié pour qu'il ne développe pas de maladie, répondra l'écho, dans son approche contextuelle de la relation évènement/maladie.

« Il y a des évènements qui perturbent et déclenchent la maladie » avaient vu dès 1967 les Dr. Thomas H. Holmes et Richard H. Rahe, qui travaillaient sur le lien entre titillements de l'environnement sur la personne et la possible survenance de la maladie. Ils avaient créé un test.
Beaucoup ont fait le test de l'échelle Holmes-Rahe  (Schedule of Recent Experiences) pour se faire peur.
 Vous savez bien, le test est ce tableau qui répertorie une série de 43 événements « facteurs de stress », -affectés d'un indice UCV (Unité de changements de vie)-, considérés comme potentiellement perturbants parce qu'ils dérangent notre ordonnancement, créent des changements « agressifs » dans notre vie et nous fragilisent, entrouvrant ainsi la porte à la maladie.
Vous cochez en fonction de l'évènement qui s'est produit dans les 12 derniers mois. Vous faites le total des UCV, et vous pouvez "prédire" la probabilité de maladie (accident) liée à votre stress du moment. On en pense ce que l'on veut...
Au fil du temps, de légères modifications on été apportées.
Ø  Ce site  propose de calculer votre « niveau de stress ». (Concernant le salariat, on y remarque que la "perte d'emploi" vient en 8eme position, après le "mariage" et  cinq autres points liés au travail.)
Ø  Ici, on vous mesure le "stress psychologique". Comparer les deux formules pourrait être instructif.
Bien entendu, ces mesures sont à prendre avec toutes les précautions d'usage. A consommer modérément comme l'alcool.
> En Suisse, des étudiants ont mis en ligne un site de questions réponses d'une autre forme, proposant des conduites à tenir., évolutives, adaptées à vos choix précédents. A l'usage des salariés et  des employeurs..

Le bruit actuel sur la prise en charge du stress au travail est à la mesure du problème posé depuis longtemps, lequel qui n'a jamais été pris à bras le corps. On se sert d'outils adaptés que si on le veut bien. Les outils existaient, en matière de stress: le code du travail définissait déjà des mesures concernant le stress au travail, stipulait que l'employeur est garant de la santé physique et mentale des salariés, que le CHSCT, là ou il existe, doit y contribuer, et que les délégués du personnel n'ont  pas à y être indifférents, ainsi que le CE. Sans oublier le médecin du travail qui a depuis des années la possibilité de s'entourer de l'avis d'experts sur les risques psychosociaux. Cette médecine du travail qui pourrait bien connaître des bouleversements, structurels, elle aussi. Ou mourir.
Mais non, durant des années, il n'y eu jamais volonté d'actionner l'existant. Le feu au lac, on nous suggère que c'est l'ANI de 2008 qui va soigner les salariés.
Les gesticulations, les mises en demeure du ministre du travail  ne tromperont  personne: il veut aller vite pour « récupérer mieux ».
Il veut que des négociations s'engagent avant le 1er fevrier 2010. Mais vite, pour quoi faire?
Il voudrait globaliser les mesures de prévention? Tout concourt à le penser, alors que  les entreprises ne sont pas uniformes, que chacune d'elle a des spécificités marquées. Il faut du cas par cas. Il faut du temps, ne pas confondre vitesse et précipitation. Le diagnostic précis au cas par cas, si nécessaire, n'aura pas lieu. Edicter en matière de stress n'aura donc pas de sens puisque sans prise sur le réel.
Ce seront des dispositions prises pour des entreprises de 1000 salariés qui tiendront lieu de modèle pour les PME et TPE ?
Un fossé se creuse dans le salariat. Il n'est pas traité de façon égalitaire. De surcroit, les postures médiatiques pré-électorales ne nous font pas oublier que ce gouvernement cherche parallélement à appauvrir les ressources sociales de représentation du personnel. Pour ce gouvernement, fondre CE, DP, CHSCT, - c'est-à-dire « moins de délégués pour travailler plus  et dépenser moins »,  ce serait « donner plus de pouvoir » aux salariés.  
Ce n'est plus de la politique mais une pantalonnade, à laquelle se joint le MEDEF à visage découvert en refusant de négocier sur le  «  Dialogue social dans les petites entreprises ».
A défaut de vraies mesures, restera l'empathie.
Du stress en perspective.



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