mercredi 18 mars 2009

> Revue de presse rétroactive à la Prévert.



Revue de presse rétroactive à la Prévert.

(La France et le pape, combien de divisions ?)

J’avais besoin de certitudes à la pelle et des raisons pour ne pas oublier, pour espérer, pour raconter la vie, l’amour, puisque nous vivions ensemble. Comme une chanson qui nous ressemble.
Je cherchai des exemples d’unité nationale sur les grands sujets, des prises de position de personnalités fortes. Au petit bonheur la chance. J'ai dû chercher mal.
Je ne trouvai que de la discorde.
Sur l’euthanasie, par exemple, les ministres Roselyne Bachelot et Nadine Morano exprimaient leurs divergences dès mars 2008. Nadine Morano en rajoutait en juin : elle n’était pas d’accord non plus avec Christine Boutin sur les mères porteuses.
En juillet 2008, une question vitale taraudait les esprits : fallait-il rechercher puis sanctionner les officiers qui ont critiqué le Livre blanc sur la défense, en se cachant sous le pseudonyme de Surcouf ? Ce fut un désaccord entre Hervé Morin et le chef d'état-major des armées sur "la chasse aux sorcières" dans l’armée française.
La guerre nous occupait encore en août : Bernard Kouchner et Hervé Morin, (encore lui)
Comme les repas et autres libations officielles engendrent de la douleur physique, de la surcharge émotionnelle et pondérale, Roselyne Bachelot indiquait en septembre qu'elle était "dans une démarche de prise en charge de l'obésité", quand Eric Woerth lui cassait la baraque, décidant qu’il était "hors de question d'augmenter la TVA sur des produits alimentaires, et alors que Xavier Bertrand, qui sait de quoi il parle, renchérissait en estimant qu’il fallait "changer les comportements".

En octobre, on montait d’un cran : le gouvernement était divisé sur les recours juridiques boursiers par des groupes (« class action »), promesse électorale du candidat Sarkozy. Christine Lagarde, ancienne responsable d'un cabinet d'avocats d'affaires international, s’appuyant sur son expérience américaine, faisait part de ses réticences, alors qu’à l’inverse la Chancellerie et Luc Chatel défendaient le projet.

En février 2009, notre Président taquin, démentait ses piques contre Jégo qui faisait l’effet de se conduire comme un gribouille en Guadeloupe.

Un mois plus tard, Roger Karoutchi s’offusquait du soutien apporté à Valérie Pécresse par Jean-François Copé. Sale temps pour l’UMP où « Nicolas Sarkozy avait fait vivre l'UMP en vendant du bruit permanent dans le contenu comme dans la forme » alors que « Xavier Bertrand vend du silence. »
En mars, décidément, rien ne s’arrange, tout s’entrechoque.
Christine Lagarde est « choquée par la manière dont la situation se déroule » chez Continental, se dit «étonnée de la vitesse avec laquelle cette situation est en train d'évoluer». Laurent Wauquier trouve scandaleuses les suppressions de poste avant de se faire rentrer dans le chou par François Fillon, et Luc Chatel « hausse le ton. ».
Cependant, le PDG de Sony France était retenu pendant toute une nuit par des salariés mécontents du montant des primes de licenciement.
Et la présidente du Medef, pour une fois, se tait. Allez comprendre. C’est qu’elle doit être heureuse de l’appréciation du Centre d'études de l'emploi (CEE) qui indique que le chômage partiel est un « moyen de calmer les tensions sociales avant la mise en place réelle de licenciements économiques ou de rassurer les actionnaires, car il peut représenter une sorte de garantie de l'Etat"…et que ce n’est qu’un « …amortisseur social dont la portée est à visée principalement politique ». Il fallait que ce soit écrit ! Voilà qui est fait.

Pendant ce temps là, Jean, le fils du Père Président Sarkozy tacle Jean-François Copé après la polémique suscitée par le soutien du chef des députés UMP à Valérie Pécresse, face à Roger Karoutchi.
Pierre Méhaignerie , lui, dans un joli jeu de rôles, indique qu’il défendrait un amendement pour "faire participer les très hauts revenus à l'effort national", comme le député UMP René Couanau qui a annoncé à l'AFP qu'il demandera la suspension de ce "symbole d'inéquité fiscale". Ouh ! Ouh ! Fais mois peur !!!
Ce qui n’empêche que 14000 foyers fiscaux ont été remboursés en moyenne de 33000 euros grâce au bouclier fiscal en 2008 !

J’ai failli oublier ceci : l’Otan divise la droite. Manquait plus que cela !
Les cons ! Avec le risque de faire ressortir de leur sarcophage Chevènement, Villepin, Jospin, le PS, les Verts et les gaullistes !

Pour me rassurer, j’allai voir du côté des relations franco-allemandes. C’était pareil. Il y avait de l’eau dans le gaz qui passait par l’Ukraine : Merkel énerve Sarkozy quand il ne se fait pas « remonter les bretelles par la Princesse de Clèves ».

Je compris pourquoi mon Président, attaqué de toutes parts, déçu par son aréopage gouvernemental alla se reposer au Mexique, là où « le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui », pour par cher, invité par "un groupe d'entrepreneurs"» et non par le président mexicain comme l’Elysée aurait voulu le faire croire…mais que le Mexique dément.

Un séjour réconfortant donc, avant de nouvelles violences : Laurence Parisot, fumasse sûrement, s'en prend à la CGT avant la journée d'action du 19 mars, alors qu’après la « saga du Pape et des intégristes », Benoit XI, très en verve et qui n’en loupe pas une, nous la sort bien bonne : la capote « aggrave le problème du sida ».
Quand il avance, il recule, quand d’autres, comme ils respirent, excommunient au Brésil ou disent, comme Madame Boutin que ce n'est "pas drôle de mettre le préservatif quand on fait l'amour".

« La vie sépare ceux qui s’aiment », me rappelais-je. Mais dans un grand fracas, alors ?
Tout tournait en rond. J’avais mal à la tête et mal aux cheveux. Matthieu (10:29-31) devait avoir raison, disant: "Même les cheveux de ta tête sont comptés".

Quand je me regardai dans la glace derrière laquelle était passée Alice au Pays des Merveilles avec un petit lapin portant une pancarte indiquant que 74% des français était d’accord avec le mouvement social du 19 mars – ce qui était en soi une raison d’espérer-, je constatai avec horreur que je n’avais plus de cheveux.
Les chagrins se ramassent à l'appel.








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