lundi 25 juillet 2011

réforme de la médecine du travail ou mise à mort ?


Décidément, l'indépendance de la médecine, cet été, occupe le devant de la scène. Les salariés aussi, à leur corps défendant.
On a vu il y a quelques jours comment la médecine libérale accepte de se faire acheter un pan de son indépendance par une prime honteuse qui sera obtenue à la performance, dont l'un des critères est de baisser les arrêts de travail.

Aujourd'hui, c'est au tour de la médecine du travail de se voir démantelée. Le démolisseur à l’œuvre depuis 2007 veut finir sa tâche.



Glissée en douce dans la réforme des retraites, le Conseil constitutionnel avait censuré la réforme. Là revoilà, votée à la hussarde le 8 juillet 2011 au parlement et parue dimanche 24 juillet 2011 au Journal Officiel.

La prévention, caractéristique de la médecine du travail, en prend un sérieux coup, à l'avantage des intérêts financiers : les salariés se voient traités de façons différentes selon leur secteur ou leur contrat de travail, les professionnels de santé se voient déqualifiés. On délègue. On ne cherche pas à régler les causes de pénurie des professionnels de santé. Certains risques seront occultés. On espace les visites. Les intervenants de santé deviennent des contrôleurs et sanctionnent.
La dépendance aux employeurs s'installe, eux qui attendent en plus une baisse conséquente de leur financement et un éloignement des médecins du travail des lieux de travail... C'est encore un projet du MEDEF qui devient réalité. L'authentique médecine du travail est morte.

Le 27 juillet, six syndicats( CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, SNPST, Solidaires), faisant le constat que cette réforme fait des intervenants de la médecine du travail de simples exécutants, subordonnés à l'employeur, « détruit les fondements de la médecine du travail » et que « l’indépendance des professionnels de santé au travail (est) en danger » ont fait une lettre  aux parlementaires de l'opposition de saisir le Conseil constitutionnel afin "d'obtenir le retrait" de deux articles du texte de loi.
Étrangement, la CFDT, elle, ne s'y est pas jointe, se contentant d'y voir un certain nombre d'avancéesconsidérant qu'il s'agit d'un « texte de compromis ». Elle « sera très vigilante » !...

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