samedi 29 janvier 2011

> Le crabe du conflit d’intérêts



La question des conflits d’intérêts s’en vient sur le devant de la scène en France, l’affaire Woerth-Bettencourt en bandoulière. Sauve qui peut au ministère du travail, à cause du dossier explosif du Médiator. Et nouvelle alerte à l'OMS.
Pour éteindre des feux, pour desserrer l’étau des pinces du crabe, est arrivé le rapport Sauvé-Migaud-Magendie sur la question des Conflits d’intérêts.
D’après cette commission, le conflit d’intérêts existe «  lorsqu’un titulaire d’une mission de service public a au cours de son activité, un lien d’intérêt privé avec une autre personne pouvant influencer la décision qu’il est amené à prendre ».
Xavier Bertrand, soudainement, chasse et fait le ménage, demandant une « déclaration d’intérêts » à ses collaborateurs. (voir le pdf du Haut Conseil de la santé publique sur Les déclarations publiques d’intérêts des membres du collège, des commissions et des comités techniques). En arrière pensée les engagements dans l’industrie pharmaceutique.
Il aurait évoqué le cas du « conseiller pour les affaires hospitalo-universitaires et la recherche, également professeur des universités-praticien hospitalier (PU-PH) en pharmacologie, qui a indiqué « avoir cessé toute activité en tant qu’intervenant lors de séminaires ou congrès scientifiques et ne plus participer à aucune réunion en tant qu’expert », qu’il a jugé conforme.

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La  transparence à l’ordre du jour, partout ?
Novartis, cette société suisse aux 100000 salariés qui vient d’annoncer une croissance à deux chiffres pour 2010 ferait bien de se poser la question, puisqu’il existerait un conflit d’intérêt à l’OMS qui la concerne de près. L’effet Médiator n’a pas fini de faire des petits.

L’OMS est en première ligne des liens possibles entre ses experts susceptibles avoir des liens avec l’industrie pharmaceutique qui pourraient influer les décisions politiques.

Déjà, en mai 2010, l’OMS avait été « critiquée par des Etats membres pour les conflits d'intérêts des experts dans des affaires telles la grippe A H1N1 ». Des experts qui sont pourtant « tenus de fournir une déclaration d'absence de conflit d’intérêts ainsi que tous détails professionnels ou financiers qui pourraient compromettre l'impartialité de leurs avis. ».
Des documents publiés sur WikiLeaks avaient permis de révéler que la Fédération internationale des fabricants de médicaments (IFPMA) avait obtenu en primeur le projet de rapport des experts, alors confidentiel, et avait pu influencer le groupe d’experts. 
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Cette fois, le 17 janvier 2011, l’OMS a nommé le suisse Paul Herrling, directeur de la recherche chez Novartis, au sein d'un groupe consultatif de 21 experts (CEWG) chargé d'élaborer des propositions pour stimuler la recherche et le développement contre les maladies négligées.
A ce titre, indique Knowledge Ecology International, l’OMS est « face à un nouveau conflit d’intérêts » : Paul Herrling «  ne peut pas être à la fois l’auteur d’une proposition, celui qui doit l’évaluer et celui qui pourrait en bénéficier à travers Novartis ».
Dans cette affaire, on aimerait bien connaître la position de la France, quand on lit que « les Etats Unis et l’Europe ont menacé, si Paul Herrling était écarté… » de représailles.
Il en arrive de sévères chez Novartis, où la rémunération du président du conseil d’administration de Novartis, Daniel Vasella a diminué de plus de 60%. Il ne touchera plus en 2011 que 6 400 000 euros !

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Ø  Image de titre d’après une publicité de Novartis et ce blog.

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