lundi 6 décembre 2010

> DSK et le théorème de l'électeur médian






Si l'on en croit Wikileaks, DSK aurait susurré en 2006 à l'oreille d'un ambassadeur que les sondages concernant l'un de ses concurrents aux « primaires socialistes » n'étaient que la marque d'une « hallucination collective ».


C'était à un an des présidentielles de 2007. Reste à savoir ce qu'il pense des sondages qui le montrent aujourd'hui juché sur un cheval blanc, à un an et demi de celles de 2012.
Que se passe t'il pour lui, aujourd'hui ?
On voit que les instituts de sondage viennent de se mettre à l'ouvrage. Il consiste à mettre en orbite un « produit » marketing, entre deux rails qu'ils posent minutieusement, dans une direction qu'eux seuls connaissent. Eux seuls ?

Ils ne sondent pas, ils tripatouillent. Ils font des vagues.
Ils se sont mis en marche pour fabriquer le candidat du Parti Socialiste à son insu, et, après des moments de mise en jambe par préparation de l'opinion, l'imposer à l'opinion, à l'électeur, comme le meilleur, le plus capable d'infliger une défaite au futur candidat Sarkozy. Ils sont si forts qu'ils trouvent le moyen de nous dire aujourd'hui, avant que le premier tour soit bouclé donc, comment se feront les reports de voix pour le deuxième !

Dès février 2010, en vague 2 par TNS Sofres/Logica, le lecteur de Libération lisait que DSK seul pouvait gagner au deuxième tour, car face à Aubry, Sarkozy gagnerait.
Le 23 novembre, l'affaire était entendue: le Nouvel Observateur, à l'appui d'un sondage Sofres-Logica qu'il avait commandé, affirmait que « c'est autour de ces deux hommes que se structure déjà l'élection … il bénéficie, en dépit de ses fonctions à la tête du FMI, d'une réputation d'invincibilité qui lui donne, dés à présent, le statut d'un président idéal de substitution. ». Rien que cela.

Voilà qu'à nouveau se pose la problématique des relations presse/sondeurs, ce rapport d'influence qui va « rapporter » aux deux, l'un qui va signer un article dont l'autre est le concepteur. Lequel est l'obligé de l'autre, dans ce jeu de connivences?

« La formation de l’opinion publique n’est pas que l’affaire des sondages, de leurs sujets, de leurs questions mais aussi de celle de la presse, de ses commandes, de ses choix et des interprétations livrées au public. » affirme l'Observatoire des sondages, qui dans un billet du 29 novembre n'y va pas de mains mortes, avec ce titre: « L'Ifop pousse DSK » et cette critique de la technique:
«  la population des sondés comprenant les partisans de la majorité présidentielle, ceux-ci choisissent donc l’adversaire. Autrement dit, ces sondés font pencher la balance du côte du candidat de gauche le plus proche d’eux ou encore le moins à gauche. Effet quasi mécanique que l’on a appelé « théorème de l’électeur médian ». On fera crédit aux sondeurs de l’Ifop, ils savent cela et agissent donc sciemment pour promouvoir une candidature de DSK. A force, ils y perdront tout crédit, s’il leur en reste. ».

Les primaires « ouvertes » prévues par le P.S. seront le cheval de Troie des « faiseurs d'opinion ».
Dominique Strauss-Kahn, « touché » par les sondages qui le donnent favori en 2012, sait tout cela.
Dans le miroir des primaires « ouvertes », il se regarde.

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