dimanche 28 novembre 2010

> les charognards




La situation économique et politique est compliquée en cette fin d'année, pensent certains. Comme il y a deux hommes en moi, j'ai demandé à l'un (qui est l'autre), de m'offrir un début de commencement de compréhension de cette situation. De « décompliquer » la présentation des données du problème pour le comprendre.


« 
L'autre:
  • Au commencement, il y aurait une dette publique trop forte dans les pays européens...
  • Il y a eu une explosion des dettes publiques des pays de la zone euro à cause des plans de sauvetage des banques, après qu'elles aient trop fait joujou avec le fric des clients, joueurs comme elles.

Moi :
  • ce sont les États qui ont sauvé les banques privées avec l'argent qui est habituellement le nôtre, collectif, dont les États disposent pour la conduite de l'intérêt public. Ce n'est pas logique !

L'autre:
  • Peut-être, mais c'était pour éviter la banqueroute aux banques ! Elles sont importantes les banques: elles nous prêtent de l'argent ! 
    Il a été facile techniquement, ce sauvetage. Il a consisté à ce que les États empruntent massivement sur le marché spéculatif.


    Moi:
  • ils se sont endettés, les Etats.
     Ils les remboursent comment, les dettes ?

L'autre:
  • Pour rembourser leurs dettes, les États doivent trouver de l'argent frais, mais ça n'est pas toujours possible. Ce qui agace royalement les spéculateurs, qui veulent que leurs prêts jutent tout de suite, pour pouvoir aider d'autres pays en difficulté...
  • Pour que les spéculateurs - dont les États ont besoin pour maquiller leur gestion a-sociale du bien commun -, voient leurs échéances de prêts remboursés, les États sont acculés à ré-emprunter massivement sur le même marché spéculatif.

    Moi:
  • C'est ubuesque !

L'autre:
  • Non, c'est malin ! Les spéculateurs, sympa comme tout, veulent bien prêter quand même, mais ils prêtent avec un taux de crédit plus cher !
  • Comme c'est trop cher, les États ne peuvent pas suivre.
  • Alors, tels des Zorros du fric, le FMI et les « fonds » européens, si on les prie à genoux, consentent à prêter le leur. C'est du billard à trois bandes !

Moi:
  • oui mais, le FMI et les « fonds européens » doivent sûrement vouloir être remboursés aussi ?

L'autre:
  • bien sûr! et pour ce faire, les pays doivent trouver le fric partout où il est (sauf chez les riches) ou en créer par des « économies » directes. Les économies, spéculateurs, FMI, et « fonds européens» savent qu'elles ne peuvent être faites que sur le dos des salariés, qui coûtent bien trop cher.
  • Alors, FMI et « fonds européens » imposent aux emprunteurs de saborder leurs acquis sociaux, qui sont autant d'entraves à la bonne santé de l'économie de leur pays. Ce sont les plans d'austérité... C'est facile à comprendre, non ?

Moi:
  • c'est injuste ! Tu es entrain de me dire que les hommes politiques au pouvoir dans les pays se donnent le prétexte de la dette publique pour gommer tous les acquis sociaux ! Ils font payer la note de leur système au salariat alors que le salariat n'y est pour rien dans la dette publique !

L'autre:
  • ce n'est pas de gaité de cœur, tu sais ! Mais les dirigeants européens et les spéculateurs ont des responsabilités à assumer. Ils les assument au mieux, dans l'intérêt de tous !
  • Le peuple grec a été sauvé par un plan d'austérité, l'Irlande va être sauvée par un plan d'austérité. Et grâce aux gouvernements socialistes portugais et espagnols, des plans d'austérité sont votés pour anticiper la vérole spéculative qui pourrait s'amplifier.

    Moi:
  • ça va leur suffire aux spéculateurs ?

L'autre:
  • pour te parler franchement, non ! tant que tous les acquis sociaux ne seront pas supprimés partout en Europe, ils continueront le harcèlement. Quand les salariés de partout seront bien précarisés, alors, la mondialisation aura porté ses fruits.

Moi:
  • et il sera long, ce processus ?

L'autre:
  • si les citoyens veulent sauver leur pays en ne résistant pas, non ! Ça peut être rapide ! ».

    ++

A un certain moment, ne supportant plus l'un des deux moi, quand j'en ai eu assez d'entendre l'autre, que je me sois devenu insupportable, j'ai levé la tête. Des vautours du FMI et de l'Union Européenne planaient au dessus de nous.
Il allait falloir se mettre aux abris pour éviter leurs pluies acides.

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