vendredi 4 juin 2010

> Laurence et notre retraite à 65 ans



Vous connaissez le blog « Laurence Parisot, l'entreprise c'est nous tous »? Il faut aller le voir. Crée en mars 2010, son contenu ne vous submergera pas: il n'y a qu'un seul billet. Pourtant, c'est notre avenir.

Ce blog serait devenu un outil de grande diffusion si la candidature de l'auteure à sa propre succession au Medef avait été contestée. Mais en juin 2010, elle n'a plus peur. Ce blog va peut-être mourir.
Avant cela, le visiter relève du pèlerinage et de l'Histoire.



Élue le 3 juillet 2005 à la présidence du Medef, ces premiers remerciements iront à «Francis Mer et Guillaume Sarkozy qui ont donné à la campagne un rayonnement et une dignité particulière ».

Elle y dit quelle est fière de son bilan, que "rien n'est foutu", que « Comme au football, au rugby ou au handball » elle a eu la « fierté de marquer des buts » et « et plus souvent encore de bloquer à temps le ballon qui venait d’en face. » En face ?

Ce seul et unique billet est utile, ne serait-ce que pour cette phrase, à propos du livre collectif du Medef « Besoin d'Air » paru en 2007: « Nous avons écrit Besoin d’Air. Ce livre a imposé le débat économique dans la campagne présidentielle. Il est aussi à l’origine de décisions économiques majeures prises par le gouvernement. » Voilà qui est dit. Nous n'y reviendrons pas !
L'inquiétant étant le dernier paragraphe: « Nous avons contribué à changer la France... Il faut continuer ! ». Chaud devant.

Laurence Parisot a choisi de faire figurer six de ses discours. Attachons-nous au « Discours prononcé le 25 janvier 2007, à l’occasion du lancement du Livre du MEDEF : Besoin d’air ».
En janvier 2007, nous sommes à quelques mois de l'élection présidentielle. C'est déjà une supplique à Nicolas Sarkozy, le subliminal du lobbyiste: « Il faudrait que nous puissions respirer » « Respirer, c’est vivre, c’est naître, grandir, se développer : tout ce que l’entreprise rêve de faire. Le contraire de respirer, faut-il le rappeler, c’est mourir, c’est rendre son dernier souffle ». Le bon docteur Sarkozy, ré-animateur des droites, allait s'occuper de ces problèmes respiratoires et de survie. En coupant le souffle aux autres. Ce qui ne le grandira pas.

Dès le début de son discours, elle dit NON aux autres, qui ne sont que des « déclinologues et des « démagogues ». « ...Les déclinologues sont ceux qui brossent un tableau sans nuance, Les démagogues sont ceux qui jouent du pipeau... Plus les déclinologues font peur, plus les démagogues jouent les illusionnistes. Plus l’illusion marche et plus les déclinologues ont de quoi crier au loup....». Elle connait la musique et la Chèvre de Monsieur Séguin.

Elle crie sa foi en une « France prospère », « l’espérance et le réalisme également chevillés au corps foi en chacun de nous, nous avons foi en l’entreprise, nous avons foi en la France. ».

Elle veut une vraie France : « une France qui ne confonde pas la morale et le moralisme, qui accepte de penser par exemple qu’on peut être très haut dans l’échelle des salaires tout en ayant une moralité et une éthique irréprochables » Elle était déjà une grande humoriste, Laurence.
Elle a tellement « confiance en l’homme » qu'elle veut des relations normales: « Nous demandons au gouvernement qui naîtra des prochaines élections présidentielle et législatives d’avoir des relations normales avec nous chefs d’entreprise, avec nous MEDEF ». Exaltée, elle va jusqu'à citer Jaurès. C'était un moment d'égarement. Depuis, elle retrouvé ses marques au CAC 40.

Elle va se plaindre d'être « dans un carcan » et pleurer sur « Les excès de la fiscalité, les excès du code du travail ».

Spécialiste de l'humain, elle prédit que « serait mortelle pour notre économie, par exemple, une augmentation du SMIC sans aucun lien ni avec les gains de productivité et ni avec l’inflation. Serait mortel le projet d’abrogation de la loi de 2003 sur les retraites alors que chacun sait qu’elle n’est que la première étape des réformes nécessaires ».

« Mesdames et Messieurs les candidats à l’élection présidentielle, il ne doit pas y avoir d’autre priorité économique et sociale que la réduction rapide et significative du chômage en France ! Toutes les autres difficultés s’en trouveront dans la foulée immédiatement simplifiées : la nouvelle pauvreté, le pouvoir d’achat, les déficits publics et l’endettement, le financement des retraites, mais aussi l’insécurité, la délinquance.». La retraite faisait déjà partie de ses insomnies. Pour la "réduction rapide et significative du chômage en France",il faudra qu'elle se rapproche du patronat, qui fait l'inverse et bat des records !

Le 06 mai 2007, Nicolas Sarkozy était élu Président de la République Française. Depuis, Laurence Parisot ne parle plus d'excès de la fiscalité ni d'excès du code du travail.

Par contre, en juin 2010, Laurence Parizot parle beaucoup des retraites.

N'allez pas chercher très loin ou ailleurs les réponses pour la retraite. Comme pour le reste, il faut se tourner sur le Medef de Laurence Parisot.


Alors, la farce des faux rapports de force, des fausses reculades, des faux débats et des vrais jeux de rôles recommence:
Le 13 avril , la piste du relèvement de l'âge légal est privilégiée. Partir plus tard, c'est le seul levier susceptible de créer de la richesse collective, souligne Bercy.

Le 03 mai, l’Elysée dément vouloir reporter l’âge légal de la retraite

Le 2 juin, chargée de faire l'épouvantail, Laurence Parisot veut repousser l'âge de la retraite à 65 ans.

Quoi, vous dites à Laurence Parisot qu'il n'y a déjà pas de travail pour les « seniors »? Elle répond qu'au « "Nous sommes prêts à consacrer beaucoup d'énergie pour aller dans cette direction" C'est nouveau et ça vient de sortir.

Pour le gouvernement et le Medef, c'est justement en reculant l'âge légal que les entreprises ne se débarrasseront plus des seniors. Comprenne qui pourra. Non, ce n'est pas une plaisanterie ni une promesse... Ouf, on avait eu peur !

Alors un jour, soudain, Nicolas Sarkozy médiateur en diable, « tranchera » à la télé: ce sera 63 ans. Les syndicats ouvriers diront en public « on l'a échappé belle, on a gagné », le Medef dira en privé « on les a bien eu » et Sarkozy préparera 2012. Tranquille.

A bientôt avec Laurence, pour de nouvelles aventures.

Nous avons encore beaucoup à faire ensemble ?"
NON !! l'un contre l'autre !. 

++









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