mardi 2 février 2010

>Troubles d'élection au MEDEF


Ils ont des troubles d’élection ; alors, je suis allé consulter Medef.com pour leur conseiller une solution adaptée. Depuis, je ne suis pas rassuré : je sens que Laurence va m’échapper. Pourtant, je l’aimais bien. Pour son côté rugueux, autoritaire. Déjà, je parle d’elle à l’imparfait.
Sous le lipdub Medef 2008, le claquage de doigts (à 2’37 sur la vidéo) de la présidente préfigurait la montée de révoltes internes, insoutenables. Nous ne le savions pas.
Par l’escalier Stannah, les maîtres de forges allaient la faire descendre de son piédestal. L’actualité nous le montre : ils se mettent tous sur elle. Elle était leur muse, elle est pestiférée. Aujourd’hui Laurence Parisot souffre et se cache. Nous pensions qu’au Medef la vie était tranquille, alors qu’y naissent et s’agitent les pires prédations. Non contents d’avoir assassiné le code du travail, on les découvre anthropophages.
La charge contre la dame saute aux yeux des plus aveugles. Ils lui reprochent quoi ? Que Laurence décide seule sans les barons ? Possible. Qu’elle fait trop de « com » (Medef attitude), aime plus Paris que le terrain ? Et alors, dirait Nicolas Sarkozy ?
Mais justement, parlons de lui. Disons le simplement : le MEDEF va la rejeter parce que le Président Sarkozy l’a décidé. Les gesticulations stratégiques, les "pétage de plomb personnel" déguisés en "je t’aime moi non plus", le “je-vais-et-je viens “d’un Jean-René Buissonje suis la vague tu es l’île nue”, et de Jean-Charles Simon (ex-trader, ex-directeur des études du RPR) ne sont que les habillages médiatiques de la manoeuvre. C’est la chasse au thon rouge. L’hallali ? La curée plutôt, dirait Christine Boutin, qui s’y connaît en péchés capitaux. 
 Au-delà du classique décompte des voix internes aux organisations qui permettent à une coterie plus qu’à une autre d’accéder au pouvoir, le lâchage en dominos que connait à la Présidente du MEDEF a des significations plus politiques que personnelles. Nicolas Sarkozy lui fait pan-pan-cul-cul.
On avait pu penser longtemps, avant qu’il ne soit roi, que Nicolas Sarkozy disait n’importe quoi. Aujourd’hui, à mi-mandat de sa présidence, on sait qu’il ne disait rien en l’air : il fait comme bon lui semble, et Laurence, pour ce qui la concerne, en fera les frais.
Les gros industriels dans l’arène ont l’oreille du Président de la République. Ils auront la peau de Laurence.
La vérité est que le Medef ancien modèle veut durcir encore durcir la donne sociale, retrouver la tradition des maîtres de forges. Le retour des Aliens remastérisé par l’UIMM sous le masque d’un Roux de Bézieux « moderne et éthique » ?
Que je rassure les salariés, ils ne perdront pas au change : encore et toujours ils auront à souffrir, changement ou pas lors des élections internes du Medef au premier semestre 2010. Déjà, j’ai de la peine pour Laurence, qui, bonne ménagère, arrivant en 2005 à la présidence du Medef avait tout remis à neuf dans les locaux, du sol au plafond avec la Mère Denis, tant le lieu lui semblait vieillot « j’ai voulu mettre un peu de vie ici » dira-t-elle.
Elle ne savait pas encore qu’elle s’en irait du lieu toute nue, mystique, drapée dans une tenture. On se fait toujours lessiver par quelqu’un. 
Elle s’en ira couler une autre entreprise.
D’aucuns comparent Laurence Parisot à Françoise Sagan à cause de son air triste et son amour de « la vitesse au volant de la Maserati de son père. Très tôt, elle a jubilé des sensations fortes en pratiquant le ski nautique dans les eaux turquoise de Saint-Barthélemy ».
Laurence Parisot a confirmé qu’elle briguerait un nouveau mandat.
Sa détermination ? "Elle est totale", a-t-elle répondu. « Je ne me pose même pas la question. ».
 A force de ne pas se poser de questions, elle doit s’en mordre les lèvres. L’alternative ?

en Une
 L’alternative. François Béranger.
L’alternative, c’est pas malin : c’est la nuit noir ou le matin
Le chant du vent ou le fracas
Des rues des villes abruties,
C’est de l’air pur à satiété 
Ou des poumons archi troués
Et nous là-dedans qu’est-ce qu’on y fait ?
Est-ce qu’on peut vraiment y changer quelque chose ou laisser durer ?
L’alternative, c’est pas malin : c’est dire « oui » à un désir,
Ou d’un seul coup se voir vieillir,
C’est piétiner sa propre image,
 Celle dont les autres vous encagent,
 Ou faire continuer le mirage
Et nous la dedans qu’est-ce qu’on y fait ?
 On est comme des girouettes rouillées
On sait plus comment s’orienter.
L’alternative, c’est pas malin : c’est s’emmerder à cents sous de l’heure
Dans des boulots déshonorants
Ou s’réveiller un beau matin
Et partir casser les moulins
Avec des forces insoupçonnées
Et nous là-dedans qu’est-ce qu’on y fait ?
Est-ce qu’on peut vraiment y changer quelque chose ou laisser durer ?
L’alternative, c’est pas malin, c’est devenir un gros connard,
 Fermé à tout témoin de rien
 Ou continuer bon an
 Mal an jusqu’à la fin en cahotant 
A chercher un peu le panard
Et nous la dedans, qu’est-ce qu’on y fait ?
Est-ce qu’on peut vraiment y changer quelque chose ou laisser durer ?
Et nous la dedans, qu’est-ce qu’on y fait ?
On est comme des girouettes rouillées, on sait plus comment s’orienter.

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