mercredi 24 mars 2010

> le clown et le ministre (et vice versa)


L'affaire se corse.  La République tremble sur ses fondations. Bouygues va devoir intervenir un jour ou l’autre. Besson et Guillon sont dans le même bateau. Ils vont se battre.
 La statue est toujours à la même place, mais Eric Besson, commandeur des identitaires n'a pas supporté la chronique de  Guillon. Alors, Besson l'a traité de «lâche». Il a évoqué des «méthodes de facho», un look «bobo», un «prêt-à-penser supposé gaucho». C’est grave. Même Mitterrand n'est pas d'accord (celui qui parait vivant, pas l'autre qui était Président et d'une autre pointure).
Les murs retiennent leur souffle, et la France tremble.
Eric Besson, avec tout le respect qu’on ne lui doit guère, a voulu faire un «face à face» avec Guillon, qui accepté.
Alors, le face à face est en cours, à Colombey-les-Deux-Eglises, près du presbytère, dans un trou de verdure où chante Didier Barbelivien, qui se fait mousser de rayons par Philippe Val.

Ils sont venus ils sont tous là.

Besson, casaque bleue et pantalon garance, écume de rage, étendu dans la nue, baignant ses pieds, comme avant la prière, dans le frais cresson bleu. Il est arrivé en charter. Il a la nuque raide. Il a froid. Il voudrait qu'on le berce chaudement, mais sans qu'on le touche, parce que ce n'est pas sa nature. Il accepte la main sur sa poitrine.

Stéphane Guillon est là, lui, sous un arbre, un peu plié, entrain de fumer une herbe, en haillons Rive Gauche, sous le soleil, les pieds dans les glaïeuls. On croit qu'il dort. Mais non, il sourit comme un enfant malade, même si les parfums ne font plus frissonner sa narine.

C'était à Guillon de décider: son choix s'est porté sur l'arme blanche, par respect envers le Ministre de l'immigration. Comme quoi il n’est pas tout à fait mauvais (Guillon). 

Besson préférait le Taser. Alors, exceptionnellement, pour jouer franc du collier, Guillon a accepté de faire un compromis: ce sera au Babylis Dual Ionic 220 volts alternés, jusqu'à ce que mort s'en suive. L'ambiance est électrique.

Guillon sait que Besson est vert de rage, mais qu’il va esquiver, comme d'habitude, même avec deux trous rouges au côté droit, car il croit que maintenant son sang est bleu.

Jean-Luc Hess dans les tribunes, timide, comme s'il allait s'excuser d'être là. Philippe Val, qui a le bras long et l'oreille du Président lui donne la main côté droit. Il est facilement reconnaissable à son Figaro sous le bras.

On a fait venir une ambulance pour les jouteurs et une compagnie de CRS pour la sécurité. On ne sait jamais, avec tous ces voyous d'étrangers en situation irrégulière.

Un prêtre est là, qui a commencé son office, apostolique et romain, bien de chez nous, bien dans notre culture, comme dit Nicolas Sarkozy.
L'homme d'église à bien fait rigoler tout à l'heure, confondant micro et goupillon. Le micro trempe dans l'eau, qu'est-ce qui reste ?

Voyez plutôt: (attention, ne dites rien à Besson, ça ne parle pas identitaire):

Puis l'atmosphère s'est tendue.
Dès que l'affaire, ou la tête de l'un ou la tête de l'autre est dans le sac, je reviens vers vous.
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(Pendant ce temps là, la politique française suit son cours. Du sérieux et du lourd. C'est la crise.)
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•       Arthur RIMBAUD   (1854-1891)

Le dormeur du val
C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,

Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme

Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;

Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.




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