jeudi 11 mars 2010

> la queue du mickey






Ils disent que le vote des Régionales n’a qu’un enjeu, régional. D’autres disent qu’il y a en deux, y ajoutant le vote sanction. Il y a ceux qui prédisent un troisième tour. Puis ceux qui, à partir des Régionales, projettent sur 2012. Ce qui fait quatre. L’affaire se gâte.
D’autres voudraient que leur parti apparaisse comme un «outil de sanction». Comme s’il était la pluie qui tombe pour faire germer. Ils nous disent que la vie serait belle avec eux, que la pluie ferait toujours des claquettes et des trottoirs heureux. C’est ce qu’ils disent, ceux-là même qui, quand ils pouvaient faire la pluie et le beau temps, n’ont pas cassé quatre pattes à un canard.
Celui-ci nous assure qu’il y aura un troisième tour. Il nous expose ce qu’il aurait dit aux télés s’il était au gouvernement et qu’il avait perdu les Régionales. Il nous explique que le résultat du vote aura une influence sur les décisions à prendre par le gouvernement Sarkozy. Il nous dit cela tranquillement, si calmement qu’on ne sait pas s’il plaisante ou non, comme s’il ne savait pas que Sarkozy ne changera rien, pressé qu’il est par le calendrier pour rendre irréversibles des réformes prises. Monsieur Sapin en sait quelque chose, qui veut rester "responsable"...

L’interwieuvé ne parle pas de «troisième tour» social. Il ne veut pas prendre le risque de l’observateur qui s’observe lui-même, car il sait qu’il serait étranger au phénomène qu’il aborderait.
Il parle du «troisième tour» de vis qui n’interviendrait pas s’il gagnait les élections. Remarquez bien à 2’00 de la vidéo: il se touche la poitrine et dit «nous, si nous l’emportons» comme pour déjà s’approprier une «victoire», pour une «inflexion». Il est bien là le problème: celui de la seule "inflexion". Infléchir, mais faire les mêmes choses, finalement ?

Un troisième tour social, alors? Et qui donc le fera ? Encore faudrait-il que la pluie attendue tombe sur autre chose que sur des pierres sèches.

L’incendie social à venir dont ne parle pas Laurent Fabius n’aura rien à voir avec les Régionales. Nous n’en sommes plus à regarder le temps qu’il va faire mais au temps qu’il pourrait faire si nous nous tendions la main pour partager, dans ce régime de traîne. Les replâtrages ne suffiront plus à ce moment où la demande sociale explose, rebondit, que les Pôles Emploi sont malades, que la Caf croule sous les dossiers, etc.…
C'est au remariage l’individuel et du collectif qu'il faut repenser, au lieu de faire une fixette sur le petit tireur de flash ball qui vise les genoux pour atteindre les têtes.
En fait, pour ne pas avoir peur d’un trop plein de mauvaises herbes, il faudrait que les Régionales fassent office d’herbicide de «pré levée», à pénétration racinaire. Après un moment de latence, on retravaillerait le sol, avec des projets forts et des outils coupants, parce qu’on ne peut plus labourer le système tel qu’il est. Les jansénistes du jardinage passeront leur chemin.
Le troisième tour à redouter serait celui d’un «pousses-toi-de-là-que-je-m’y-mette-pour-faire-la-même-chose-moins-vite». Ce serait comme la queue d'un mickey qui vous file entre les doigts.
Allons voter, pour voir.




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