mardi 16 février 2010

> e-Business à tous les étages





Le monde de l'entreprise bouge.
Des outils nouveaux  viennent en modeler les contours et les modes de communication interne.
Voyage au cœur du volcan. Vulgarisons sous le manteau.
Comme dans tout, il faut être moderne. La première fois que j'en pris conscience fut quand, par-dessus l'épaule de Laurence Parisot, je fus alerté par la To-do list du Medef où il y avait surligné le mot "e-business", avec entre parenthèse (« leur expliquer que c'est un outil moderne basé sur les techniques de l'information et de la communication moderne pour améliorer le fonctionnement de l'entreprise »).
Je fus intrigué. Pour quoi faire?
La réponse était écrite sur la paume de sa main. Bien avant que Sarah Palin nous fasse encore le coup. A l'encre bleue de ses yeux,  il y avait écrit en très gros: « ne pas s'étendre sur le sujet ».
J'allais comprendre après quelques lectures.
J‘avais besoin de savoir pour faire illusion, comme vous peut-être qui faites souvent semblant de croire que vous avez compris. Pour ce faire, les codes et les sigles sont de précieux compagnons de voyage. La langue véhiculaire aussi.
Tout va très vite. Le temps d'ouvrir un livre, un manuel de savoir faire et déjà les modes opératoires de gestion et la communication ont déjà changé... Nous sommes entrés dans le siècle des évidences et de la vitesse:  ce siècle, qui n'en est encore qu'à son biberonnage, a déjà su convaincre les différents acteurs du monde professionnel qu'il faut s'adapter aux techniques et non l'inverse. Les formes et les mots s'internationalisent. La brasse coulée aussi, pour ceux qui, comme moi, ont connu  les Rolling Stones quand ils avaient 16 ans.  "Rolling" + "Stone". Déjà l'anglais, qui allait nous casser la dialectique dans l'entreprise. Adieu Félix Potin et bonjour MacIntoch. Dans la fumée de la marijuana et les égarements au Club Med pointait l'ordinateur.

Essayons d'être moderne, pour voir côté entreprise, pour faire savant au prochain brunch.
D'abord, cette fuite en avant, une émotion forte qui nous prend à la gorge: le e-Business, qui évoluait il y a encore peu de temps uniquement  dans les entreprises click and mortar, a pris un tel virage qu'il déborde maintenant de la sphère pour atteindre les entreprises brick and mortar. Voilà qui était imprévisible, souvenez-vous des cours au Lycée agricole de Romorantin... Que de chemin parcouru depuis !
Attention, il ne faut pas confondre le e-Business avec le e-commerce qui n'est qu'une tranche (le support électronique) du gâteau du e-Business, ne s'adressant qu'aux échanges entreprise/particuliers.
Le e-Business, pour faire simple, c'est le gâteau entier qui gère l'entreprise, le client, le salarié, les fournisseurs. Un projet de e-Business va mener à créer de la valeur. C'est logique: imaginez que l'outil fasse l'inverse, ce serait stupide, non?
Donc, pour que le chef d'entreprise y trouve son compte - un retour sur investissement - il faut que tout projet de e-business apporte ce qu'il appellent pudiquement de la « valeur ajoutée à l'entreprise », au personnel, aux clients, aux fournisseurs. Oui, mais ajouter de la valeur n'est pas une fin en soi. En soi, non. Mais l'idée est généreuse: tout le monde va y gagner.
Mais alors, me direz vous, pourquoi le chef d'entreprise se lancerait-il dans un projet où tout le monde y gagnera ?
Le e-Business, contrairement à ce que vous pourriez penser à ce moment de "l'analyse", n'a pas été inventé par l'abbé Pierre ou Martin Hirsh. Non.
Un e-Business  qui fonctionne bien est une bombe atomique pour faire péter les marges en augmentant les bénéfices ou en abaissant les coûts de production. C'est selon. Mais pour le même but.
Pour y arriver, il faut motiver le personnel, ce qui est facile puisque la stratégie est « mieux visible », qu‘elle « responsabilise les acteurs », améliore les « compétences ». Ce qui conduit par effet de souffle à satisfaire les fournisseurs en se connaissant mieux, par « une réactivité accrue ». Vous me dites que ces notions là n'induisent pas un accroissement des marges? Vous avez raison d'être attentif: j'avais oublié de vous dire que le e-Business, pour satisfaire de plus en plus les clients, « favorise une baisse de prix liée à l'augmentation de la productivité ». CQFD.
Évidemment, si vous avez mauvais esprit, vous allez me demander si quelque chose aura changé pour le salarié. Vous m'obligerez à répondre que oui: il ne gagnera pas plus en travaillant plus vite et mieux ! Ce qui est un progrès..., dès lors que le Time To Market aura été réduit,  grâce à la rapidité de la circulation des informations et l'efficacité des technologies nouvelles.

Vous l'avez compris, une attention toute particulière sera portée au Return On Investment (ROI)... car il ne s'agit pas de manger la grenouille avec les ressources humaines et  tous les faux frais de mise en œuvre.
 Dans quelles entreprises  peut on voir s'épanouir ce type nouveau de relations commerciales?  J'ai la réponse:
> le Business To Business, ou B2B
> le Business To Consumer, ou B2C
> le Business To Administration ou B2A
Mais par extension de ces concepts, le terme Business To Employees ou B2Eest apparu.
Bien entendu, un personnel formé à rendre l'entreprise transparente pour la cliente sera affecté au Front-Office, quand dans le même temps le Back Office jouera son rôle inverse. En toute simplicité.
Mais soyons clair: qui dit e-Business dit réseau d'entreprise, « à travers lesquels des services spécifiques à l'entreprise seront accessibles en mode client-serveur, généralement via une interface web consultable avec un simple navigateur» , mais étant entendu que « la mise en place d'outils informatique n'est pas suffisante. On considère ainsi qu'une entreprise commence réellement un projet e-Business lorsqu'elle met en oeuvre une nouvelle organisation tirant partie des nouvelles technologies ».
Le e-Business en France, c'est un peu comme à Venise: il y a des canaux de communication « privilégiés entre l'entreprise et son environnement »,  reliés « avec ses processus internes afin de maîtriser au mieux les coûts internes et externes. ». Sauf qu'il n'y a pas d'eau.
Vous avez tout compris ? Non ? Moi non plus et ça se voit. Je ne me souviens même plus de ce que je voulais démontrer. Comme quoi la science est impénétrable.
Mais si voulez vous en savoir plus, d'excellents livres peuvent vous y aider: « Pas de DRH sans SIRH » est de ceux-là, qui est l'outil indispensable du DRH qui sait ce qu'est un SIRH. Je ne l'ai pas lu, mais je vous le recommande quand même...

Sinon, il vous reste ceci ou l'excellent médiapartien Philippe Corcuff qui nous trouvera bien que le e-Business aurait des tendances "conspirationnistes"...
Et puis, il y a «C dans l'air». Là, vous y verrez des fulgurances.
Dans « C dans l'air », vous en aurez pour votre argent: Jacques Marseille (sarkoziste, c'est le Besson de l'économie, sauf qu'il vient du PCF et n'a pas de Kalachnikov) vous expliquera tout, « sans juger »... Un peu comme Laurent Joffrin quand il débat et pédagoge.
Les temps actuels sont modernes.

 

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