vendredi 19 juin 2009

> La « PME attitude » chez les grenouilles, les white et les blancos, avec ou sans burqa, mais au chômage.

PME attitude.


Le spectacle est fascinant, et grandiose la mise en scène. Voir et entendre l’actuel président de la République Française lire les petits billets d’un de ses rédacteurs pour se la jouer visionnaire inspiré, apôtre d’une « gouvernance » économique mondiale qui serait soutenue par des règles sociales mondiales, voilà qui toucherait au sacré si l’on ne tournait les yeux vers nous.

Il dit « construire » quand il casse. Il déclâme « futur » quand il fait revenir jour après jour la société civile aux mécanismes qui portèrent l’inégalité et la révolte.

Pour qu’il « construise », il faut qu’il casse. Il le sait et le fait. Nulle polémique dans la formule : il suffit de constater son application frénétique à défaire, à détricoter les repères qui fondaient la solidarité –même imparfaite- dans notre pays pour se résoudre à convenir que s’il le fait, c’est qu’ils y ont intérêt, ses commanditaires et lui.


La casse méthodique entreprise, appliquée au Code du Travail, est l’exemple le plus révélateur du chemin pris. Ils sont au pouvoir. Ils ne veulent plus de règles. Entendons-nous bien : subsisteront les leurs, qu’ils édicteront à marche forcée pour la seule préservation de leur félicité ! Mettez-vous à leur place, et avec eux, dans le monde rêvé, libéré. Libéral.


Et, justement, le code du travail les « entrave », « empêche » l’épanouissement de leurs initiatives économiques et gestionnaires. Nul doute qu’ils pensent aussi que les rapports humains dans l’entreprise auraient à gagner d’un coup de karcher dans les réglementations qui entravent les embrassades communes.



Ils en rêvaient du changement. Alors, entre deux réceptions au Rotary, ils l’inventèrent.

La « flexisécurité française », issue de la « modernisation du marché du travail » est un des rouages important de la machine infernale, à propos de laquelle il est plaisant de relire un commentaire du Medef datant du 11 janvier 2008 « Grâce à cet accord on diminuerait pour les entreprises le risque à l’embauche, et pour les salariés le risque d’être mis à l’écart du marché du travail. » !


Elle est bien bonne, non, quand chaque soir en juin 2009 on constate que 5000 salariés rejoignent les rangs de ceux qui hantent les couloirs des Pôles Emplois ?
Dans ces files d'attente de chômeurs nouveaux figurent les « bénéficiaires » de la rupture conventionnelle, ce dispositif qui permet par accord tacite entre employeur et salarié de formaliser une rupture ultra rapide avec les effets financiers d’un licenciement et le bénéfice des allocations chômage. Genre le goût et la couleur, sans en être.
 
Ma Laurence, du Medef, disait, quand la rupture conventionnelle n’était encore qu’un projet. : « ce concept de séparabilité représente un acquis majeur pour tous. C’est une vraie bonne nouvelle pour l’embauche en France qui ainsi se modernise et se dynamise. Il marque aussi un progrès souhaitable vers l’égalité entre l’employeur et l’employé. D’une manière générale la mise en œuvre de ce projet d’accord exprimerait enfin la reconnaissance publique par les employeurs et les employés de leurs intérêts communs ». Sans rire et sans pleurer.
Les groupies de la « rupture conventionnelle » claironnent encore aujourd’hui que sa mise en oeuvre répondait à un besoin. Qu’il suffit de constater son succès foudroyant ces derniers mois : plus d’un quart des « ruptures conventionnelles» auront alimenté les départs de l'entreprise.

Mais les temps arrivent où les contentieux vont surgir, individuels et surtout collectifs, car sous les ruptures conventionnelles légales pourraient bien se cacher maintenant des plans sociaux "maquillés".


Pour l’heure, EDF lève un emprunt et espère recueillir un milliard d’euros. Auprès de qui ? des 5000 chômeurs nouveaux journellement que nous évoquions tout à l’heure auprès des 34000 futurs-ex fonctionnaires qui auraient pu occuper des postes supprimés en 2010 ? Faudra qu’ils se tâtent. Avec EDF, ce sera 4,5% de rapport. Mais chez Arcelor Mittal, ce n’est pas mal non plus : 8%… Avec plus de risques, bien sûr.
 
Que nous ayons un sourire ou pas, la violence et une barbarie économiques new look s’installent doucement. Madame Parisot, que l’on entend peu en ce moment, a trouvé la bonne formule du jour pour amuser la galerie sans avoir à porter de nez rouge. Elle a trouvé la parade contre la morosité ambiante ; elle recommande la « PME attitude ». Sans oublier de se joindre fort à propos au concert des pleureuses qui murmurent à l’oreille des journalistes pour que l'idée de repousser l’âge de la retraite revienne à l’ordre du jour, en antidote à la crise.
 
Michael Moore, lui, choisit la dérision, et finement, lève des fonds pour sauver les banques
Mais alors, n'aurait-il pas dû aussi s’occuper du P.S. ?
Le PS, qui se plait à jouer exclusivement en mode binaire avec l’UMP - comme une tique sur le cou de mon chien - pour que ces deux là survivent dans une République inégalitaire, y croissent et s'y reproduisent, ira au Congrès de Versailles le 22 juin comme on va à Canossa.
 
Quel rapport avec le contrat de travail, me demandez-vous ?
 
C’est que, ce faisant, le parti de Madame ROYAL et de Monsieur VALLS (un « white », un « blanco ») réunis, montre encore que les hommes politiques, un jour, n’ont plus rien à dire, qu’ils ne peuvent plus régler d’autres problèmes que l’immédiateté de la bienséance et la certitude d’être bien assis, à Versailles ou ailleurs, mais dans les ors de la République, quand dans le même temps des enfants, dans la France d’aujourd’hui -que papa ou maman travaillent ou se soient fait sortir- s’en vont à l’école le ventre creux, et s’en reviendront sans autre perspective que de devoir se révolter un jour.
 
Oui, je sais, c’est du mauvais esprit.
 


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