lundi 2 mars 2009

> le couvercle de la marmite


Parisot et le Medef font monter la mayonnaise. Ils sont partout mais nulle part.
Là, les négociations reprennent en Guadeloupe, sans le Medef. Ici, le fantasme de Mme Parisot sur les " licenciements trop difficiles " refait surface, notamment à propos des licenciements économiques: elle trouve la procédure pas assez souple et porteuse d'ennuis ultérieurs pour les licencieurs.
Mme Parisot vient en effet à nouveau de crier sa détresse dans l'émission Capital. Sa formule est déchirante. "Il faut sécuriser certaines formes de licenciement" a t-elle de martelé, faisant revenir sur le devant de la scène, façon méthode Coué, cette idée que le patronat avait mis au frigo en 2004 et n'aurait jamais osé remettre sur la table sans l'avènement de Sarkozi.
Pour en " discuter ", elle souhaite voir venir des négociations nationales avec les organisations syndicales de salariés. Chacun sait que le patronat et l'exécutif - en les brossant dans le sens du poil - espèrent leur voir jouer le rôle de canaliseurs de mécontentements à seule fin d'éviter l'explosion sociale qu'ils sentent venir. Par contre, la même Parisot est farouchement opposée à toute idée de négociation nationale sur le partage des bénéfices outranciers des entreprises! Une stratégie façon mobile de Calder qui tourne au vent mauvais.
Guadeloupe ou métropole, la posture du Medef est celle de boutefeux qui ont intérêt à ce que tout s'embrase pour faire diversion sur le fond du problème : l'injustice sociale qui les fait rois et les fait croître.
Finalement, il ne faut pas être grand clerc pour imaginer que ces apprentis sorciers vont gagner la queue du mickey dans les mois qui viennent. D'autant que personne n'est dupe du jeu de rôle Medef/Etat, dont le plus bel exemple est entier dans cette petite information qui concerne la Guadeloupe : ils mettent en place des gendarmes mobiles pour "éviter l'irruption de manifestants dans les entreprises". Je protège tes intérêts, aide-moi en retour... quand tu boudes moi je gesticule... mais surtout, faisons semblant de n'être pas de mèche, ils n'y verrons que du feu! Ici ou ailleurs, la partition est évidente : puisque la division syndicale échoue, reste la provocation.

Pendant ce temps là, des " rencontres " sur le thème " le licenciement économique et ses alternatives " sont organisées, où se salueront employeurs et RH gourmands et curieux, intéressés par le packaging actuel des recettes d'exclusions en temps de crise. Allez-y nombreux ! Bon, d'accord, c'est 968 euros TTC par participant, mais attention : ces " frais de participation comprennent le dossier de documentation et le déjeuner pris en commun " ! Le trois étoiles des ressources humaines.

Pendant ce temps-là, Alain MINC, boute-en-train de service et conseilleur du Prince, qui après avoir affirmé en octobre 2008 que la "crise financière est grotesquement psychologique", déclare sans honte sur Canal+ le 2 mars 2009 au soir, "...qu'un million de personnes seulement souffrent de la crise en France ", avant de s'en aller, peut-être, dîner à la cantine du Président, le grand hôtel parisien Le Bristol qui s'est mitonné une troisième étoile Michelin sur des repas pour deux à 500 euros... Vin compris? Je ne sais.

Au dehors, pendant qu'ils dégustent doucement une poitrine de canard ou un lapin-saucisse, le couvercle de la marmite approche du point critique et s'apprête à péter.



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